Violences policières : ce qu’a dit le chef de l’unité Yasam lors de son audition
Yair Hanuna aurait nié avoir frappé Aboudi et affirmé qu'il sentait l'alcool au moment des faits
Le chef de l’unité de patrouille spéciale Yasam de la police de Tel-Aviv, Yair Hanuna, et quatre autres agents de police ont été interrogés mercredi par le département des enquêtes internes de la police (PIID) au cours de la journée sur des allégations de recours excessif à la force lors de manifestations.
Des images largement diffusées montrent Hanuna donner un coup de poing à un manifestant, Amitai Aboudi, alors que le jeune homme de 18 ans était menotté, le 24 juillet.
Lors de son interrogatoire, Hanuna aurait nié avoir frappé Aboudi et affirmé qu’il sentait l’alcool au moment des faits, selon des propos non sourcés rapportés par la Treizième chaîne. Hanuna a déclaré qu’il était intervenu lorsque Aboudi avait attaqué un autre officier.
Il a indiqué que ce dernier avait repéré Aboudi en train d’essayer de pousser une poubelle sous le canon à eau de la police et l’avait donc arrêté.
הי @10elilevi
אמיתי בריליאנט בן 18 מוסר ד"ש pic.twitter.com/3e9tYk7ePy— יוסי מזרחי Yossi Mizrachi (@yosimiz1) July 25, 2023
« J’ai vu que mon camarade avait des difficultés lors de l’arrestation, alors je suis venu l’aider », a déclaré Hanuna. « Il [Aboudi] a crié après… [l’officier]… et il semblait qu’il avait essayé de lui donner un coup de tête ou de lui cracher dessus. L’adolescent voulait me crier dessus et je lui ai tenu le visage pour qu’il ne me crache pas dessus. Il sentait fortement l’alcool. Je ne l’ai pas du tout frappé ».
La Douzième chaîne a diffusé une vidéo provenant de la caméra corporelle de l’un des agents ayant participé à l’arrestation d’Aboudi
Bien que les images soient peu claires et confuses, on peut entendre Aboudi dire à la police : « Mais je ne résiste pas, pourquoi me faites-vous taire… »
On entend les officiers dire : « Viens ici, ferme ta gueule, ne te tord pas le bras » et « Mets tes mains derrière [ton dos] ».
Aboudi a affirmé que Hanuna l’avait nargué en lui disant « Je vais violer ta mère », une accusation que l’officier de police nie.
L’avocat de Hanuna, Ofer Bartal, a souligné qu’aucune remarque de ce type ne pouvait être entendue sur les images des caméras corporelles. Selon la Douzième chaîne, Aboudi affirme que Hanuna lui a dit cela à l’intérieur de la voiture de patrouille de la police, mais Bartal a indiqué que son client n’a pas été dans le véhicule.
https://twitter.com/Shaulirena/status/1686805494101405702
Des dizaines de policiers en uniforme de l’unité Yasam se sont rassemblés devant le bureau où l’interrogatoire devait avoir lieu lorsque leur commandant est arrivé, obstruant la circulation dans la rue de Tel Aviv, et l’ont acclamé à son arrivée.
La Treizième chaîne a rapporté que les officiers avaient été autorisés par le chef de la police israélienne, Kobi Shabtai, à manifester leur soutien.
Hanuna a ensuite été libéré de l’interrogatoire du PIID sans restrictions. Il lui est toutefois interdit de discuter des détails de l’affaire.
Un autre policier interrogé, soupçonné d’avoir frappé Aboudi, a également nié l’accusation.
« Je me suis comporté avec modération, je n’ai pas agi de manière violente. Le type m’a craché au visage et vous pouvez voir qu’il s’élance vers moi avec sa tête. Je ne l’ai pas pris personnellement, je l’ai conduit au point de rassemblement des détenus de manière professionnelle », a déclaré l’officier, selon les médias israéliens.