Israël en guerre - Jour 469

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Hanuna interrogé sur des allégations de violence policière contre des manifestants

Le chef de l'unité Yasam de Tel Aviv et 4 autres officiers ont été applaudis à leur arrivée au PIID du ministère de la Justice pour y être interrogés

Yair Hanuna arrivant pour un interrogatoire au Département des enquêtes internes de la police (PIID) du ministère de la Justice, à Tel Aviv, le 2 août 2023. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)
Yair Hanuna arrivant pour un interrogatoire au Département des enquêtes internes de la police (PIID) du ministère de la Justice, à Tel Aviv, le 2 août 2023. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Le chef de l’unité de patrouille spéciale Yasam de la police de Tel Aviv, Yaïr Hanuna, et quatre autres officiers ont été interrogés par le Département des enquêtes internes de la police (PIID) du ministère de la Justice, mercredi, au sujet d’allégations selon lesquelles ils auraient fait un usage excessif de la force contre des manifestants opposés à la refonte judiciaire du gouvernement.

Des dizaines de policiers en uniforme de l’unité de Hanuna se sont rassemblés à l’extérieur, obstruant la circulation dans la rue de Tel Aviv, et l’ont acclamé à son arrivée.

Certains d’entre eux ont crié : « Nous t’aimons ! »

Hanouna n’a répondu aux questions des journalistes que par « Bonjour et bonne journée ».

La semaine dernière, des manifestations de masse ont eu lieu dans tout le pays après l’adoption par le gouvernement de la première mesure du paquet de réformes radicales du gouvernement – une loi limitant le contrôle judiciaire des décisions des élus sur la base de leur « caractère raisonnable ».

Au cours des manifestations de la semaine dernière, des vidéos ont montré des policiers donnant des coups de pied à des manifestants allongés sur le sol, jetant des palettes de bois enflammées dans leur direction, traînant des militants par les cheveux et ayant recours à la violence lors de l’arrestation de personnes qui bloquaient des routes et des autoroutes, y compris celles qui n’opposaient pas de résistance à leur arrestation.

La police a également utilisé des canons à eau contre des manifestants qui, pourtant, ne bloquaient pas les routes et ne menaient aucune activité illégale.

Sur des images largement diffusées, on voit Hanuna donner un coup de poing à Amitaï Aboudi, alors que le jeune homme de 18 ans était menotté, le 24 juillet.

Aboudi a lui-même été interrogé par la police à trois reprises depuis l’incident, la dernière fois le mardi, la police affirmant qu’il avait tenté d’interférer avec les tentatives des officiers de dégager les manifestants de l’autoroute Ayalon ce jour-là.

Dans la vidéo de l’arrestation d’Aboudi, on le voit frappé et traîné par un groupe de policiers.

Sur une photo de l’incident, on peut voir Hanuna apparemment souriant alors qu’il semble frapper Aboudi. La police a nié que Hanuna a frappé l’adolescent après qu’il eut été maîtrisé.

De nombreuses plaintes de manifestants ont été déposées contre Hanuna, notamment pour avoir cassé le nez d’un manifestant lors d’un rassemblement le mois dernier à Tel Aviv.

Un autre manifestant, Omer Gat, a déposé une plainte disant que Hanuna l’avait étranglé jusqu’à ce qu’il perde connaissance, a rapporté le site d’information Ynet.

Un autre manifestant, prénommé Uri, a déclaré que Hanuna avait été violent envers lui lors d’une manifestation sur l’autoroute Ayalon à Tel Aviv, selon Ynet.

Les agents impliqués ne portaient pas de caméra corporelle au moment de l’arrestation, ce qui est contraire au règlement, a rapporté la chaîne publique israélienne Kan.

Le chef de l’unité de patrouille spéciale Yasam de la police de Tel Aviv, Yaïr Hanuna, à l’arrière, arrêtant Moshe Radman, l’un des principaux manifestants contre la refonte judiciaire, lors d’une manifestation, à Tel Aviv, le 23 mars 2023. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

Le ministre d’extrême-droite de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a affirmé mercredi que Aboudi avait agi violemment avant son arrestation.

« Je l’ai vu sur les vidéos enfreindre la loi et il a essayé d’atteindre le canon à eau de la police. J’ai vu comment il s’est déchaîné et comment il a frappé et essayé de frapper. Il n’est pas si innocent que ça, ce garçon », a assuré Ben Gvir à Kan. On ignore à quelles vidéos Ben Gvir faisait référence.

Le père d’Aboudi, Ilan, a répondu que le ministre d’extrême-droite était « un criminel et un menteur ».

Ben Gvir, dont le ministère supervise le maintien de l’ordre, a un long passé d’arrestations et de condamnations pour des activités d’extrême-droite, ainsi que d’incitation et de soutien à un groupe terroriste.

« Nous n’avons jamais dit qu’il n’y avait aucune raison pour qu’Amitaï ait été arrêté », a déclaré Ilan à Kan, ajoutant que le problème était que son fils avait été battu après avoir été menotté pour avoir bloqué l’autoroute.

Amitaï Aboudi devant le poste de police de Jaffa, le 1er août 2023. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Le chef de la police israélienne, Kobi Shabtaï, a démenti les affirmations de certains militants selon lesquelles les actions des forces de l’ordre sont devenues plus violentes ces dernières semaines sous l’influence de Ben Gvir. Ce dernier a exigé à maintes reprises une répression plus stricte à l’égard des manifestants. Ben Gvir est à l’origine du départ du chef de la police de Tel Aviv, Amichaï Eshed, qui s’est publiquement opposé au traitement brutal à l’encontre des manifestants. Eshed a démissionné des forces de l’ordre le mois dernier après plus de trente ans de service.

Peretz Amar, qui a remplacé Eshed en tant que chef de la police de Tel Aviv, a commenté mardi les images de policiers qui auraient fait un usage excessif de la force contre des manifestants opposés à la refonte judiciaire du gouvernement.

« Je suis désolé pour ces photos inappropriées. Aucun des policiers ne voulait ces photos », a déclaré Amar lors d’une cérémonie de passation de pouvoirs pour les hauts responsables des forces de l’ordre dans le sud du pays.

« Les policiers travaillent tous les samedis [lors des manifestations] sous une chaleur terrible, dans des conditions insupportables. Des groupes militants ont attaqué les policiers », a-t-il ajouté.

Lors de la même cérémonie, également en présence de Ben Gvir, Shabtaï a déclaré qu’il n’y avait pas eu de changement de politique à l’égard des manifestations en cours.

« Je veux rassurer les habitants de Tel Aviv en leur disant qu’il n’y a pas de changement de politique. Elle n’a pas changé », a déclaré Shabtaï. « Nous comprenons que nous sommes destinés à servir de brise-lames pour tous les maux de l’État d’Israël. Notre tâche consiste à préserver la démocratie. »

Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, en uniforme partiel pour des raisons inconnues, et le chef de la police israélienne Kobi Shabtaï, dos à l’objectif, visitant une base d’entraînement de la police des frontières, le 1er août 2023. (Crédit : Police des frontières)

« Si quelqu’un s’écarte des normes acceptées, nous enquêterons. Nous ne sommes pas au-dessus de la loi », a déclaré Shabtaï sans doute en référence aux cinq officiers faisant l’objet d’une enquête pour avoir fait un usage excessif de la force contre des manifestants opposés à la refonte judiciaire du gouvernement.

Après la cérémonie, Ben Gvir et Shabtaï ont visité une base d’entraînement de la police des frontières, selon un communiqué du ministère de la Sécurité nationale publié mercredi.

Sur les photos publiées par le ministère et la police des frontières, Ben Gvir semble porter un uniforme partiel, bien qu’il n’ait jamais servi dans les forces armées. Adolescent, Ben Gvir était considéré comme un tel risque pour la sécurité que Tsahal a refusé de l’enrôler dans l’armée.

Le quotidien Haaretz a rapporté que Ben Gvir et son chef d’état-major Chanamel Dorfman – également ancien résident d’implantation extrémiste – ont reçu des uniformes de la part de Shabtaï lui-même.

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