Vols massifs de munitions de l’armée : D’importantes failles de sécurité en cause
Le major-général Ori Gordin, qui enquête sur le vol de 73 000 balles et 72 grenades sur la base de Tznobar, dans le Golan, aurait identifié de sérieux défauts de sécurité
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Le chef du commandement nord de l’armée israélienne a déclaré dimanche qu’une série de failles avait sans doute permis le vol de plus de 70 000 cartouches, la veille, sur une base militaire du plateau du Golan.
Le major-général Ori Gordin mène l’enquête, avec les responsables de la base de Tznobar, près de Katzrin, suite au cambriolage de samedi, à l’issue duquel 73 000 balles de 5,56 millimètres – utilisées par les fusils d’assaut les plus employés par Tsahal – et 72 grenades conçues pour être lancées avec le lance-grenades M-203, ont disparu.
Dans une déclaration publiée par Tsahal, Gordin a relevé l’existence de plusieurs problèmes de sécurité sur la base et indiqué que les munitions n’étaient pas stockées « correctement ».
L’armée a expliqué que le projet de renforcement de la sécurité de la base ne devait être mis en œuvre qu’en 2023.
Gordin a néanmoins salué la coopération entre Tsahal et d’autres forces de l’ordre, suite au cambriolage.
L’agence de sécurité intérieure du Shin Bet a pris part à l’enquête, et des suspects originaires de la ville arabe de Tuba-Zangariyye ont été arrêtés par la police.

Selon les premiers éléments de l’enquête de Tsahal, la police aurait informé l’armée de la présence d’une bande de voleurs originaires de Tuba-Zangariyye dans le secteur, vendredi soir.
On ignore à ce stade si le cambriolage avait déjà eu lieu au moment où la base a été informée de la présence des voleurs.
L’armée israélienne cherche également à établir si des soldats de la base ont participé au cambriolage.
Gordin a placé un colonel à la tête du « groupe d’experts » chargé d’enquêter sur la question.
Les conclusions de l’enquête devront être présentées à Gordin dans un délai d’un mois, a précisé Tsahal.
Depuis des années, l’armée lutte contre le vol au sein ses bases.
Les vols peuvent être l’œuvre de soldats ou de bandes organisées criminelles et tout est susceptible d’être dérobé, des balles aux missiles en passant par les jeeps militaires.
Le cambriolage de samedi a eu lieu moins d’un mois après un autre vol, de 30 000 balles, sur une base du sud d’Israël.
En réaction à ce vol, un porte-parole militaire avait déclaré que Tsahal faisait le nécessaire pour lutter contre le vol au sein de ses bases, en procédant à l’amélioration des infrastructures de sécurité.
Les forces de l’ordre craignent que les munitions volées ne soient utilisées pour des attaques terroristes.
En mars, près d’un millier de balles volées par des soldats avaient été retrouvées sur les hommes armés, proches de l’État islamique, qui ont tué deux agents de la police des frontières lors d’un attentat terroriste à Hadera.
Des milliers de balles militaires volées ont également été saisies à des postes de contrôle en provenance d’Israël vers la Cisjordanie, ces derniers mois.