Israël en guerre - Jour 568

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Washington chercherait à faire élire un président libanais et à écarter le Hezbollah affaibli

Des discussions ont eu lieu avec le Qatar, l'Egypte et l'Arabie Saoudite sur un cadre visant à sortir de l'impasse dans laquelle se trouve le Liban, sans président depuis deux ans

Des panneaux d'affichage avec la photo de Sayyed Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah libanais, affichés sur l'autoroute de l'aéroport de Beyrouth, le 5 octobre 2024. (Crédit : Bilal Hussein/AP)
Des panneaux d'affichage avec la photo de Sayyed Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah libanais, affichés sur l'autoroute de l'aéroport de Beyrouth, le 5 octobre 2024. (Crédit : Bilal Hussein/AP)

Les États-Unis souhaitent profiter de l’opération israélienne contre le Hezbollah pour écarter le groupe terroriste chiite libanais soutenu par l’Iran et favoriser la mise en place d’un nouveau gouvernement libanais, ont déclaré au Wall Street Journal des responsables américains et arabes au fait des discussions sur le sujet, selon un article publié mercredi.

Une telle évolution pourrait marquer un changement de cap par rapport aux appels précédents de l’administration du président américain Joe Biden en faveur d’un cessez-le-feu immédiat dans le conflit entre Israël et le Hezbollah, qui, après onze mois d’affrontements, a récemment explosé en un conflit de plus grande ampleur.

Le président libanais, en tant que commandant des forces armées, jouerait un rôle essentiel à la tête d’un gouvernement chargé de gérer la crise actuelle, souligne l’article.

Tous ces responsables se sont adressés au Wall Street Journal sous le couvert de l’anonymat.

Au cours des dernières semaines, Israël a intensifié ses attaques contre le Hezbollah et a éliminé presque tous ses hauts responsables, dont son chef de longue date, Hassan Nasrallah, qui a été tué lors d’une puissante – et très précise – frappe aérienne sur son bunker de Beyrouth.

Le Hezbollah étant affaibli par les opérations de l’armée israélienne, les États-Unis voient une opportunité de modifier la situation politique au Liban, qui est sans président depuis deux ans, selon Wall Street Journal.

L’émissaire américain Amos Hochstein (à gauche) lors d’une réunion avec le Premier ministre par intérim libanais Najib Mikati, à Beyrouth, au Liban, le 11 janvier 2024. (Crédit : Hussein Malla/AP)

« Ce que nous voulons voir émerger de cette situation, en fin de compte, c’est un Liban capable de briser l’emprise du Hezbollah sur le pays – plus qu’une emprise, briser la mainmise du Hezbollah sur le pays et supprimer le droit de veto du Hezbollah contre un président », a déclaré le porte-parole du Département d’État américain, Matt Miller aux journalistes en début de semaine.

Ces derniers jours, le secrétaire d’État américain Anthony Blinken s’est entretenu avec les dirigeants du Qatar, de l’Égypte et de l’Arabie saoudite pour solliciter leur soutien à l’élection d’un nouveau président libanais, indique l’article.

Les responsables saoudiens ont déclaré au Wall Street Journal que le royaume soutenait l’idée, tandis que les responsables égyptiens et qataris ont indiqué que le plan était irréaliste et présentait des dangers, selon l’article. Ces derniers ont estimé qu’Israël ne peut pas détruire complètement le Hezbollah et que le groupe terroriste chiite libanais devra donc être inclus dans le processus politique visant à mettre fin au conflit.

Certains Libanais craignent que les pressions exercées pour élire un président ne déclenchent le type de violence sectaire qui avait frappé le pays par le passé. L’Égypte a également soulevé des préoccupations similaires, selon l’article, tandis que les analystes politiques et les diplomates ont noté que toute personne considérée comme accédant au pouvoir en raison de l’opération militaire d’Israël pourrait être perçue comme illégitime et faire face à la colère du peuple libanais et de ses rivaux politiques.

« Nous manquons de leadership pour au moins initier une voie qui nous permettrait de voir la lumière au bout du tunnel », a déclaré Ibrahim Mneimneh, un membre du Parlement de Beyrouth.

L’envoyé spécial de la Maison Blanche dans la région, Amos Hochstein, a déclaré à des responsables arabes que l’affaiblissement du Hezbollah offrait une chance de sortir de l’impasse politique actuelle qui a laissé le pays sans président depuis que le précédent, Michel Aoun, a achevé son mandat en 2022.

La crise de leadership qui s’en est suivie a encore aggravé une situation économique désastreuse qui a vu la monnaie libanaise perdre 97 % de sa valeur par rapport au dollar américain depuis 2019, plongeant des millions de personnes dans la pauvreté et laissant le gouvernement dans l’incapacité de s’attaquer correctement au conflit actuel. Les combats ont déplacé plus d’un million de personnes, selon le gouvernement.

Le président est élu par le Parlement de 128 sièges, mais aucun bloc ne dispose de suffisamment de sièges pour en élire un à lui seul, ce qui rend nécessaire le soutien du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah et de ses alliés.

Le président du Parlement libanais et allié du Hezbollah, Nabih Berri (à droite), rencontrant l’envoyé spécial américain Amos Hochstein, à Beyrouth, le 14 août 2024. (Crédit : AFP)

Le régime dépend de personnalités importantes telles que le Premier ministre intérimaire Najib Mikati et le président du Parlement Nabih Berri, selon l’article.

Des diplomates au fait des discussions ont mis l’accent sur Berri, qui dirige une faction chiite et sert de lien de communication avec le Hezbollah dans les pourparlers sur un cessez-le-feu. Berri est nécessaire pour unir les autres factions politiques afin d’élire un nouveau président, selon les sources.

Berri et Mikati ont tous deux déclaré qu’ils soutenaient l’élection d’un nouveau président, mais ils ont également apporté leur soutien au groupe terroriste chiite libanais dans sa lutte contre Israël.

Le plus haut responsable survivant du Hezbollah, le secrétaire-général adjoint Naïm Qassem, a rejeté en début de semaine toute restructuration politique tant que la guerre se poursuit. Il a également déclaré que le Hezbollah soutenait les efforts de Berri pour obtenir un cessez-le-feu, sans fournir plus de détails sur les conditions exigées par son groupe terroriste.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a appelé mercredi les Libanais à se débarrasser du Hezbollah, qu’il a déclaré affaibli par les frappes israéliennes sur ses dirigeants et ses infrastructures.

Dans un message vidéo en anglais adressé au peuple libanais, Netanyahu a déclaré que le peuple libanais « a l’occasion de sauver le Liban avant qu’il ne tombe dans l’abîme d’une longue guerre qui conduira à la destruction et à la souffrance comme nous le voyons à Gaza. Libérez votre pays du Hezbollah pour qu’il puisse à nouveau prospérer, pour que les générations futures d’enfants libanais et israéliens ne connaissent ni la guerre ni l’effusion de sang, mais vivent enfin ensemble dans la paix ».

La guerre dans la région a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.

Depuis le 8 octobre, le Hezbollah attaque quotidiennement les communautés israéliennes et les postes militaires le long de la frontière avec des roquettes, des drones, des missiles antichars et d’autres moyens, affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza dans le cadre de la guerre contre le Hamas qui s’y déroule.

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