Washington et Paris dénoncent la menace iranienne après le tir d’une fusée
Ce "lancement prouve à nouveau que l'Iran cherche à améliorer ses capacités balistiques qui menacent l'Europe et le Proche-Orient", a estimé Mike Pompeo
![Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo prend la parole à la Heritage Foundation, le 21 mai 2018, à Washington, DC. (Win McNamee/Getty Images/AFP) Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo prend la parole à la Heritage Foundation, le 21 mai 2018, à Washington, DC. (Win McNamee/Getty Images/AFP)](https://static-cdn.toi-media.com/fr/uploads/2018/05/063_960948064-640x400.jpg)
Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a accusé mardi l’Iran de représenter une menace en matière balistique après la tentative, manquée, de placer sur orbite un satellite.
Le secrétaire d’Etat a renouvelé son accusation selon laquelle le lancement contrevenait à la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU entérinant l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015 mais dont les Etats-Unis se sont retirés en 2018.
« Dans une provocation envers la communauté internationale et la résolution 2231 du Conseil de sécurité, le régime iranien a lancé aujourd’hui un engin spatial », a tweeté M. Pompeo.
« Le lancement prouve à nouveau que l’Iran cherche à améliorer ses capacités balistiques qui menacent l’Europe et le Proche-Orient », a-t-il estimé.
Une réaction plutôt modérée pour un membre de l’administration du président Donald Trump qui a fait de l’Iran sa bête noire, rétablissant des sanctions contre Téhéran et quittant l’accord sur le nucléaire dans l’espoir de réduire l’influence du régime islamique dans la région et d’étouffer son économie.
Le ministère iranien des Télécommunications Mohammad Javad Azari-Jahromi avait annoncé mardi avoir réussi le lancement du satellite Payam par une fusée Safir, ajoutant toutefois que la mise en orbite avait échoué.
Pour Washington, la résolution 2231 vaut interdiction des tirs de missiles balistiques et de fusées par l’Iran.
La France a également « fermement condamné » mercredi le tir de lanceur spatial par l’Iran, en soulignant que cette technologie est proche de celle utilisée pour l’emport d’armes nucléaires sur des missiles balistiques.
Ce lancement n’est « pas conforme » à la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies (2015) qui « appelle l’Iran à ne pas procéder à des activités liées aux missiles balistiques conçus pour être capables d’emporter des armes nucléaires », a relevé la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
« Les lanceurs spatiaux utilisent des technologies qui sont très proches de celles employées pour les missiles balistiques, en particulier pour les missiles balistiques intercontinentaux », a poursuivi le Quai d’Orsay.
Le ministre iranien des Télécommunications Mohammad Javad Azari-Jahromi avait annoncé mardi avoir réussi le lancement du satellite Payam par une fusée Safir, ajoutant toutefois que la mise en orbite avait échoué.
Ce lancement fait suite au tir de missiles de courte portée en Syrie le 30 septembre et d’un missile balistique de moyenne portée le 1er décembre, a souligné le Quai d’Orsay, en appelant Téhéran à ne plus procéder à des tirs de cette nature.
La France veut sauvegarder l’accord sur le nucléaire iranien dénoncé par Washington mais s’inquiète du programme balistique iranien et des visées régionales de l’Iran.
Israël, qui estime que le programme nucléaire et balistique de la République islamique représente pour lui une menace existentielle, a dénoncé mardi un acte d’agression ».
De son côté, Téhéran affirme n’avoir aucun projet de se doter de l’arme nucléaire, assurant que ses programmes balistiques et spatiaux sont licites. Et l’Iran a de nouveau rejeté lundi les accusations selon lesquelles ses activités spatiales constituaient une violation de la résolution de l’ONU.