Washington réclame le renvoi de Francesca Albanese, accusée d’antisémitisme et de liens présumés avec le Hamas
La rapporteuse de l’ONU multiplie les diatribes anti-Israël - surtout depuis le pogrom du 7 octobre 2023

Le ministère américain de la Justice (DOJ) a officiellement demandé aux Nations unies de démettre de ses fonctions Francesca Albanese, rapporteuse spéciale sur les droits de l’homme dans les territoires palestiniens, l’accusant de mener des actions « diffamatoires » contre Israël et d’avoir accepté des fonds provenant de groupes liés au Hamas.
Dans une lettre adressée à l’ONU le 19 mai, Leo Terrell, responsable du Groupe de travail pour combattre l’antisémitisme au sein de la Division des droits civiques du ministère, reproche à Albanese d’avoir adressé des lettres à diverses institutions, les accusant de complicité de génocide ou de crimes de guerre en raison de leurs liens avec Israël.
« Votre suggestion selon laquelle ces organisations pourraient être pénalement responsables pour complicité de génocide ou de crimes de guerre est non seulement juridiquement infondée. Vos actions sont diffamatoires, dangereuses et constituent un abus flagrant de votre fonction », écrit Terrell.
La lettre décrit ensuite les opérations militaires d’Israël à Gaza comme une forme légitime d’autodéfense et reproche à Albanese d’avoir minimisé les « viols collectifs, les enfants brûlés et autres actes de violence indicibles » perpétrés contre des Israéliens par le Hamas le 7 octobre 2023, lorsque le groupe terroriste palestinien a envahi le sud d’Israël, tuant plus de 1 200 personnes et enlevant 251 otages.
Terrell cite également les meurtres de Shiri Bibas et de ses deux jeunes fils, Ariel et Kfir, assassinés « à mains nues » en captivité à Gaza.
Depuis sa nomination en 2022, la juriste italienne Francesca Albanese a été régulièrement accusée de parti pris anti-israélien. Plusieurs de ses publications sur les réseaux sociaux ont suscité l’indignation, notamment son refus systématique de condamner clairement les attaques du Hamas.

Plusieurs pays, dont Israël, les États-Unis, la France, l’Allemagne ou encore le Canada, ont condamné Francesca Albanese, l’accusant d’antisémitisme, de partialité flagrante et de propos inacceptables concernant Israël et le Hamas.
Albanese a – entre autres – déclaré que le « lobby juif » contrôle les États-Unis, a comparé à plusieurs reprises les Israéliens aux nazis, a rejeté les motivations antisémites du pogrom perpétré par le Hamas contre Israël le 7 octobre, a accusé Israël d’être responsable de cet assaut, a rejeté les préoccupations sécuritaires israéliennes, et a condamné l’élimination par Israël du chef terroriste du Hamas Yahya Sinwar.
Dans son dernier rapport, intitulé « Anatomie d’un génocide », Albanese accusait Israël de mener un « processus colonial d’effacement de longue date » sans inclure aucune enquête sur le groupe terroriste palestinien du Hamas.
« Votre silence et votre indignation sélective envoient un message glaçant : que la vie des Juifs a moins de valeur, que la violence contre les Juifs est excusable, et que le terrorisme peut être justifié lorsque les victimes sont israéliennes. Ce message résonne bien au-delà des Nations unies, alimentant la haine et mettant en danger les communautés juives à travers le monde », écrit Terrell.
Il ajoute que les activités d’Albanese « ne reflètent pas les valeurs des Nations unies et sapent la lutte mondiale contre l’antisémitisme ».
« Un rapporteur spécial qui minimise ou excuse systématiquement le terrorisme lorsqu’il cible des Juifs perd toute autorité pour parler des droits de l’homme », insiste-t-il.

La lettre accuse également Albanese d’avoir « accepté de l’argent de groupes liés au Hamas tout en accusant Israël de génocide », affirmant que ce comportement « n’est pas seulement hypocrite », mais constitue également « une trahison profonde des principes mêmes que vous prétendez défendre ».
Selon un rapport de l’ONG UN Watch, elle aurait accepté un voyage en Australie financé par des organisations pro-Hamas, pour un montant de plus de 20 000 dollars. Initialement, Mme Albanese avait affirmé que ces voyages étaient financés par l’ONU. Cependant, une enquête interne des Nations unies a confirmé qu’elle avait reçu un financement externe pour des déplacements internes en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Bien que le comité de coordination des procédures spéciales de l’ONU ait reconnu cette violation du code de conduite, il a conclu qu’il n’y avait pas de manquement grave, permettant ainsi le renouvellement de son mandat en mai pour une nouvelle période de trois ans, suscitant l’indignation d’organisations juives et de plusieurs gouvernements occidentaux.
Leo Terrell appelle donc à la révocation immédiate de la juriste italienne, jugeant que sa présence au sein de l’ONU « décrédibilise les efforts de la communauté internationale pour combattre l’antisémitisme » et nuit gravement à la mission de protection des droits humains.
Cette lettre s’inscrit dans un contexte plus large de résurgence des actes antisémites, notamment sur les campus universitaires américains. Le groupe de travail du DOJ sur l’antisémitisme, lancé en février dernier, a pour mission de surveiller et d’agir contre la montée des discours de haine ciblant les Juifs aux États-Unis et au-delà.