Israël en guerre - Jour 368

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Wasington soutient les affirmations d’Israël sur l’exploitation d’hôpitaux par le Hamas

La Maison Blanche appelle à protéger les civils et les patients ; Tsahal : les hôpitaux risquent de perdre leur statut de protection en raison de leur utilisation par le Hamas

Des patients et des déplacés à l'hôpital al-Shifa de Gaza City, le 10 novembre 2023. (Crédit : Khader al-Zanoun/AFP)
Des patients et des déplacés à l'hôpital al-Shifa de Gaza City, le 10 novembre 2023. (Crédit : Khader al-Zanoun/AFP)

Les Etats-Unis ont confirme mercredi, sur la base de leurs propres renseignements, les informations avancées depuis longtemps  Israël selon lesquelles le groupe terroriste du Hamas utilise des hôpitaux à Gaza pour des opérations militaires, et en particulier celui d’al-Chifa, autour duquel les combats font rage.

Le Hamas et le groupe palestinien Jihad islamique utilisent « un centre de commandement et de contrôle depuis l’hôpital al-Chifa » à Gaza, avait affirmé plus tôt mardi John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, allant ainsi dans le même sens que les autorités israéliennes.

Il a en particulier assuré que ces sites servaient à stocker des armes, et a précisé que ces renseignements avaient été obtenus par les Etats-Unis eux-mêmes.

« C’est un crime de guerre », a-t-il déclaré lors d’un entretien avec des journalistes à bord de l’avion qui emmène le président Joe Biden en Californie, où il doit rencontrer mercredi son homologue chinois.

Le scénario a mis en évidence la difficulté de l’opération militaire qu’Israël tente de mener à bien, alors que le Hamas s’implante au sein des populations civiles, a déclaré Kirby.

Kirby a précisé que les États-Unis n’étaient pas favorables à ce qu’Israël frappe le centre médical depuis les airs et a souligné la responsabilité d’Israël à e protéger les civils.

« Nous ne commenterons pas en détail une opération militaire israélienne en cours. Comme nous l’avons déjà dit, nous ne soutenons pas des frappes aériennes contre un hôpital et nous ne voulons pas voir d’échanges de tirs dans un hôpital où des personnes innocentes, démunies, malades cherchant à recevoir des soins, sont prises entre deux feux. Les hôpitaux et les patients doivent être protégés », a-t-il dit dans une déclaration transmise à l’AFP.

Le porte-parole du Conseil national de sécurité des États-Unis, John Kirby, s’exprimant lors du briefing quotidien à la Maison Blanche, à Washington, le 12 juin 2023. (Crédit : Susan Walsh/AP Photo)

Les accusations de la Maison Blanche ont été rejetées par le Hamas.

« Ces déclarations donnent le feu vert à l’occupation israélienne pour commettre de nouveaux massacres brutaux visant les hôpitaux, dans le but de détruire le système de santé de Gaza », a réagi le groupe terroriste islamiste palestinien dans un communiqué en anglais.

« Les États-Unis sont entièrement responsables d’avoir permis la guerre génocidaire d’Israël contre la bande de Gaza », a ajouté le groupe terroriste.

Ces derniers jours, les combats se sont concentrés autour de l’hôpital Shifa de Gaza City, qui, selon Jérusalem, cache le principal centre d’opérations du Hamas dans un bunker souterrain. Les forces israéliennes ont nié à plusieurs reprises qu’Israël avait encerclé ou assiégé le centre hospitalier, affirmant qu’une entrée restait ouverte et qu’elles travaillaient en collaboration avec le personnel pour permettre le passage en toute sécurité des patients et des civils.

L’attention portée à Shifa et à d’autres hôpitaux, qui ont déploré une diminution des fournitures et le décès de patients en raison des combats, a accentué la pression sur Israël pour qu’il fasse davantage pour protéger les civils gazaouis pris entre deux feux. Des responsables américains et européens ont demandé à Israël de protéger le complexe médical, alors que les forces israéliennes continuent de produire des preuves montrant que le Hamas opère à l’intérieur et au-dessous des hôpitaux dans le cadre de sa politique.

Une image satellite publiée par l’armée israélienne montrant ce que l’armée israélienne considère comme des centres de commandement du Hamas enterrés sous l’hôpital Shifa à Gaza. (Crédit : Armée israélienne)

Les Nations unies estiment qu’au moins 2 300 personnes – patients, personnel et civils déplacés – se trouvent à l’intérieur et pourraient ne pas être en mesure de s’échapper en raison des combats acharnés qui se déroulent dans la région.

Dans un extrait d’une émission récente d’Al Jazeera qui est devenue virale, on voit le correspondant de la chaîne qatarie interviewer un patient d’un hôpital de Gaza qui se plaint devant la caméra que des combattants du Hamas se cachent parmi les malades du centre hospitalier.

Avant que le patient âgé ne puisse continuer à parler, le correspondant d’Al Jazeera s’éloigne afin que les remarques ne puissent plus être entendues à l’antenne.

La chaîne Al Jazeera, financée par le Qatar, a été accusée par les partisans d’Israël d’attiser les flammes du conflit. Le Qatar est l’un des principaux mécènes du Hamas et sert de médiateur dans les négociations sur le retour des captifs israéliens capturés lors des massacres perpétrés par le groupe terroriste dans le sud d’Israël le 7 octobre.

Lors de sa conférence de presse du soir, le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, a déclaré que les hôpitaux de la bande de Gaza risquaient de perdre leur statut de site protégé en vertu du droit international en raison de l’utilisation de ces sites par le Hamas pour des activités militaires.

« Ces dernières semaines, nous avons souligné à plusieurs reprises qu’en raison de l’utilisation d’hôpitaux à des fins militaires par le Hamas, ces derniers allaient perdre la protection spéciale que leur confère le droit international », a déclaré Hagari.

« Nous sommes contraints d’agir de manière ciblée et prudente contre l’infrastructure terroriste du Hamas dans les hôpitaux », a-t-il poursuivi. « Nous appelons les membres du Hamas qui se cachent dans les hôpitaux à se rendre afin de ne pas mettre en danger les personnes qui s’y trouvent ».

Hagari a également indiqué que l’évacuation de l’hôpital Al-Quds de Gaza City avait été achevée mardi. Le Croissant-Rouge palestinien a confirmé que l’évacuation était terminée et a indiqué que les blessés étaient transportés pour être soignés dans des hôpitaux du sud de la bande de Gaza.

Il y a quelques jours, des agents du Hamas ont tiré des RPG et ouvert le feu sur les troupes depuis l’hôpital Al-Quds.

Le porte-parole de l’IDF Daniel Hagari avec des armes trouvées par les forces de Tsahal dans un centre de commandement du Hamas situé sous l’hôpital Rantisi de Gaza-City, dans une photo publiée par l’armée le 13 novembre 2023. (Crédit : Tsahal)

Outre l’utilisation de l’hôpital Shifa, l’armée pense que le groupe terroriste détient des otages sous l’hôpital Rantisi, qu’il dispose d’un réseau de tunnels sous l’hôpital indonésien et qu’il a ouvert le feu sur les troupes depuis l’hôpital Sheikh Hamad.

« Le Hamas utilise l’hôpital comme bouclier humain pour faire régner la terreur. Le monde doit savoir ce qu’il fait dans les hôpitaux, et nous continuerons à dénoncer ses crimes », a déclaré Hagari.

Le porte-parole militaire a ajouté que l’offre faite plus tôt dans la journée de fournir 37 couveuses pour les nouveau-nés et d’autres fournitures à l’hôpital Shifa tenait toujours.

« L’équipement est prêt à être livré. »

Les modalités de ce transfert n’ont pas été précisées et il n’a pas été possible de savoir si la prétendue pénurie de carburant permettrait d’utiliser les couveuses israéliennes si les couveuses originales de l’hôpital étaient hors d’usage.

L’armée a diffusé mardi l’enregistrement d’une conversation entre un officier de liaison de Tsahal et le directeur de l’hôpital Shifa concernant le transfert des couveuses ainsi que de quatre machines respiratoires et d’autres équipements médicaux essentiels.

Dimanche, Tsahal a déclaré avoir fourni 300 litres de carburant à l’hôpital Shifa, en coordination avec son personnel, mais que le Hamas avait empêché le centre hospitalier en difficulté de l’accepter.

Par ailleurs, il a été rapporté mardi que pour la première fois au cours de la guerre contre le Hamas, Israël autorisera les camions de l’UNRWA à Gaza à se ravitailler au point de passage égyptien de Rafah.

L’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens a fourni du carburant à des fins humanitaires à Gaza au cours des deux dernières semaines, en coordination avec les forces de défense israéliennes, mais le stock s’est épuisé ces derniers jours, a déclaré un responsable américain au site d’information Walla.

Israël a jusqu’à présent résisté aux efforts visant à autoriser l’entrée de carburant dans la bande de Gaza, arguant qu’il serait détourné par le Hamas. Il affirme avoir tenté d’apporter 300 litres de carburant à l’hôpital Shifa de la ville de Gaza, mais s’est heurté au refus des administrateurs de l’hôpital.

Mais après des semaines de pression de la part de l’administration Biden, Israël a accepté un plan qui permettra au carburant d’entrer à Gaza via les camions de l’UNRWA.

Une source israélienne a déclaré à Walla que l’accord prévoyait que les camions de l’UNRWA seraient ravitaillés mercredi en carburant pour une durée de 48 heures et qu’ils recevraient un autre ravitaillement de deux jours lorsque le premier serait épuisé.

Une source humanitaire citée par Reuters a déclaré que les camions recevront 24 000 litres de carburant diesel, dont aucun n’ira aux hôpitaux. La source a également déclaré que les États-Unis ont fait pression sur l’ONU pour qu’elle prenne le carburant.

Des camions transportant de l’aide humanitaire entrant dans le sud de la bande de Gaza depuis l’Égypte via le poste-frontière de Rafah, le 2 novembre 2023. (Crédit : Mohammed Abed/AFP)

Un porte-parole de l’UNRWA a déclaré qu’il n’avait aucune information à fournir lorsqu’on lui a demandé de faire un commentaire.

Le porte-parole a rappelé la déclaration du commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, plus tôt dans la journée de mardi, dans laquelle il demandait que le carburant soit autorisé à entrer dans la bande de Gaza.

« L’UNRWA a tiré la sonnette d’alarme sur la situation du carburant il y a trois semaines, avertissant de l’épuisement rapide de ses réserves et de l’impact sur les opérations de sauvetage », a déclaré Lazzarini dans le communiqué. « Depuis lors, nous avons fortement rationné l’utilisation du carburant et accédé aux quantités limitées préexistantes stockées dans un dépôt à l’intérieur de la bande de Gaza, grâce à une coordination étroite avec les autorités israéliennes. Le dépôt est maintenant vide ».

« Il est incroyable que les agences humanitaires doivent mendier du carburant et fonctionner sous assistance respiratoire. Depuis le début de la guerre, le carburant a été utilisé comme une arme de guerre et cela doit cesser immédiatement ».

Toujours mardi, le ministre de la Défense Yoav Gallant a déclaré que Tsahal avait percé les défenses du Hamas autour de Gaza City, depuis le nord et le sud.

Il a ajouté que l’armée contrôlait la zone en surface du nord de la bande de Gaza, en particulier dans Gaza City.

« J’ai autorisé l’armée à continuer d’avancer, aujourd’hui et dans les jours à venir, pour mener à bien sa mission. Il n’y aura pas d’endroit sûr [pour le Hamas] tant que nous n’aurons pas achevé notre mission et rendu les otages », a déclaré Gallant.

Les troupes israéliennes en opération dans le nord de la bande de Gaza sur une photo diffusée le 13 novembre 2023. (Crédit : Armée israélienne)

Le ministre de la Défense a déclaré que des mois de combats dans la bande de Gaza s’annonçaient, Israël prévoyant également de mener des opérations dans le sud de la bande de Gaza.

« Nous frapperons le Hamas partout. Nous allons démanteler ses capacités de commandement », a-t-il déclaré.

En ce qui concerne les attaques répétées du Hezbollah depuis le Liban contre le nord d’Israël, Gallant a déclaré que « la sécurité des habitants du nord et du sud est aussi importante l’une que l’autre. Nous saurons quoi faire face à toute menace ».

La guerre a éclaté après que des terroristes dirigés par le Hamas ont lancé un assaut dévastateur le 7 octobre, au cours duquel ils se sont déchaînés sur les communautés du sud, tuant plus de 1 200 personnes, pour la plupart des civils massacrés dans leurs maisons et lors d’un festival de musique, et kidnappant quelque 240 personnes. Israël a ensuite déclaré la guerre dans le but de renverser le régime du groupe terroriste à Gaza, qu’il dirige depuis qu’il en a pris le contrôle en 2007.

Le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, a affirmé mardi que 11 240 personnes avaient été tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre. Ces chiffres ne peuvent être vérifiés de manière indépendante, ne font pas la distinction entre les civils et les terroristes et incluent également les personnes tuées lors de tirs de roquettes palestiniens ratés.

L’équipe du Times of Israël et l’AFP ont contribué à cet article.

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