Yair Golan appelle à inclure des grèves pour empêcher le changement de régime
Les manifestations hebdomadaires "ne seront pas suffisantes", a prédit l'ancien général de Tsahal
Des leaders à l’origine du mouvement de protestation contre le nouveau gouvernement du Premier ministre et contre son plan de refonte radicale du système judiciaire a promis, dimanche, d’inclure des grèves dans le cadre des efforts livrés pour tenter d’empêcher l’adoption de réformes qui, selon eux, détruiront la nature démocratique d’Israël.
Au lendemain de la manifestation massive qui a eu lieu à Tel Aviv, l’ancien député du Meretz Yair Golan a indiqué au site d’information Ynet que les leaders du mouvement voulaient lancer des grèves en plus des rassemblements publics qui continueront à l’avenir.
« J’appelle à ce que les deux outils placés à la disposition des citoyens qui ne sont pas prêts à se réveiller un beau matin en découvrant qu’ils ne vivent plus dans une démocratie soient largement utilisés – à savoir le droit à manifester et le droit de grève », a dit Golan.
Golan, ancien haut-responsable de Tsahal, a estimé que les grèves « entraîneront une paralysie de l’économie, une paralysie qui durera jusqu’à ce que ce gouvernement nuisible comprenne enfin qu’il est tout simplement impossible de faire disparaître la démocratie ».
Il a indiqué qu’un nombre toujours croissant de secteurs de l’économie rejoindront les manifestations. Des centaines d’avocats de tout le pays ont organisé une grève d’une heure dans la journée de jeudi, avec des manifestations contre la refonte judiciaire qui se sont tenues aux abords des tribunaux à Jérusalem, Haïfa et Tel Aviv.
Golan a averti que les manifestations hebdomadaires « ne seront pas suffisantes ».
« Nous devons renforcer le mouvement. Le gang de Netanyahu, qui se consacre à la destruction, ne comprendra pas que nous sommes sérieux avant la paralysie totale de la vie économique, avec l’arrêt des services et le blocage des routes », a continué Golan. « La lutte sera acharnée et difficile mais avec de la détermination, du courage et de la persévérance, nous l’emporterons. Nous devons sauver Israël ».
Roi Newman, leader du mouvement des Drapeaux noirs qui organise aussi les manifestations, a déclaré samedi devant les caméras de la Douzième chaîne qu’il avait connaissance de la mise en place de grèves par certaines entreprises.
« Ce mouvement de protestation va s’élargir », a-t-il prédit.
Au moins 80 000 personnes se sont réunies sur la place Habima de Tel Aviv, sous une pluie battante, pour dénoncer le plan de refonte du système israélien de la justice sur lequel travaille actuellement le gouvernement. D’autres rassemblements plus modestes ont eu lieu également à Jérusalem et à Haïfa.
L’un des groupes organisateurs, le Crime minister, a indiqué que les manifestations continueraient au cours des prochaines semaines.
« Cela prendra du temps. Ne faites aucun projet pour les samedis à venir », a demandé le groupe après le rassemblement de samedi soir. « Nous venons tout juste de commencer ».
Dans un message adressé à Netanyahu, qui est actuellement en procès pour des faits de corruption, le groupe a écrit : « Est-ce que vous pensez vraiment que vous pourrez faire exploser le système judiciaire juste pour échapper à la prison ? »
En plus du Crime minister, les manifestations ont été soutenues par des groupes activistes, notamment Ein Matzav (« Pas moyen ») et les Drapeaux noirs. Les trois organisations et d’autres avaient mis en place des rassemblements hebdomadaires réclamant la démission de Netanyahu, alors accusé de corruption, en 2020. Ces rassemblements avaient eu lieu tous les samedis dans la soirée pendant plus de six mois.
De multiples organisations ont apporté leur soutien aux manifestations contre le gouvernement, notamment l’Association pour l’égalité LGBTQ en Israël, le mouvement pour un Gouvernement de Qualité et le mouvement des Kibboutzim.