Des milliers d’Israéliens manifestent contre les réformes judiciaires de Netanyahu
C'est la deuxième semaine de protestations après l'annonce le 4 janvier de la refonte radical de l'ADN du système judiciaire par le 6e gouvernement Netanyahu
Plusieurs dizaines de milliers d’Israéliens ont manifesté samedi soir à Tel-Aviv pour clamer leur refus de la politique de la coalition au pouvoir autour de Benjamin Netanyahu, dont ils craignent une dérive antidémocratique.
Il s’agit de la manifestation la plus importante depuis la prestation de serment le 29 décembre du gouvernement alliant des partis de droite, d’extrême droite et ultra-orthodoxes juifs, le plus à droite de l’histoire du pays.
Les rassemblements de samedi ont été soutenus par les principaux groupes qui ont mené des manifestations contre Netanyahu en 2020 : Ein Matzav (Pas moyen), Crime minister et les Drapeaux noirs. Ils ont également été approuvés par d’autres organisations, notamment l’Association pour l’égalité LGBTQ en Israël, le Mouvement pour un gouvernement de qualité et le Mouvement des kibboutzim.
Malgré les avertissements selon lesquels la manifestation pourrait attirer des agitateurs de droite, aucun cas de violence grave n’a été signalé.
Deux adolescents portant des foulards les identifiant comme des fans de l’équipe de football Beitar Jérusalem, connue pour sa base de fans de nationalistes, ont tenté quelque chose à Tel Aviv.
« Seulement Ben Gvir », a crié à plusieurs reprises un adolescent, faisant référence au ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, chef du parti d’extrême droite Otzma Yehudit. « Stupide garçon », a répondu une dame âgée alors que le reste de la foule l’ignorait.
Vers 21H00 (19H00 GMT), la place Habima dans le centre de Tel-Aviv était pleine et la foule débordait dans les rues adjacentes.
En l’absence d’estimations officielles, plusieurs médias ont indiqué que 80 000 manifestants s’y étaient rassemblés, citant des « sources policières », mais en parcourant les rues de la ville blanche, une impression d’une foule encore plus grande se faisait sentir.
Des rassemblements plus restreints se sont tenus simultanément à Jérusalem, où environ un millier de manifestants se sont rassemblés devant la résidence du président israélien Isaac Herzog et de Netanyahu, et à Haïfa, la grande ville du nord du pays.
Les manifestants répondaient à l’appel à « sauver la démocratie » et à empêcher « le renversement du régime » politique en vigueur en Israël depuis sa création en 1948.
עזה פינת ארלוזורוב, הפגנה מהרגועות שראינו בואכה ימי בלפור pic.twitter.com/xXM1B58X2r
— Haim Goldich | חיים גולדיטש (@HGoldich) January 14, 2023
Des partis, du centre, de gauche et l’alliance des partis radicaux arabes Hadash-Taal avaient appelé les Israéliens à manifester en particulier contre la réforme de la justice présentée le 4 janvier par le gouvernement de Netanyahu, alors que celui-ci est actuellement poursuivi dans plusieurs dossiers de corruption présumée.
Ils demandent aussi la démission du chef du gouvernement à cause de ces affaires. A cela s’agrègent d’autres mécontents : opposants à la présence israélienne en Cisjordanie ou mouvements de défense LGBTQ inquiets de la présence au gouvernement de ministres ouvertement homophobes.
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Sur la place Habima, l’ambiance était bon enfant. De nombreux Israéliens étaient venus en famille malgré la pluie parfois battante et les manifestants ont scandé leurs slogans sous une mer de parapluies, a constaté un journaliste de l’AFP.
Parmi les personnes présentes figuraient l’ancienne chef de l’opposition Tzipi Livni, l’ancien Premier ministre Ehud Barak, le chef du parti HaMahane HaMamlahti et ancien ministre de la Défense Benny Gantz, l’ancien chef de Tsahal et député de HaMahane HaMamlahti, Gadi Eisenkot, l’ancien ministre de lq Culture Chili Troper, le chef du parti Raam, Mansour Abbas, la chef du parti travailliste Merav Michaeli et l’ancien député du Meretz, Yair Golan. Le chef de l’opposition, Yair Lapid, a déclaré jeudi qu’il ne se joindrait pas à la manifestation après avoir été informé que lui et Gantz ne seraient pas autorisés à s’adresser à la foule.
« La situation est inquiétante et effrayante », a confié Aya Tal, 22 ans, qui travaille dans la high tech. « On veut nous prendre nos droits. Ça me fait peur de me dire qu’on laisse les choses se faire en silence (…) on doit s’unir », a-t-elle ajouté.
À l’abri de la pluie sous un arbre, Lorna de Tel-Aviv, a déclaré qu’elle était venue à la manifestation pour tenter d’assurer l’avenir de ses petits-enfants. « J’ai l’impression que nous vivons au début d’un État dystopique », a-t-elle déclaré. « Je vois la fin de la démocratie et je me sens personnellement menacée. »
Reut de Tel-Aviv est venue à la manifestation dans le cadre d’une délégation de trois générations de sa famille. « Nous commençons à ne pas reconnaître notre propre pays », a-t-elle déclaré. « Et c’est un euphémisme. »
Hadas est venue de la ville de Ganei Tikva. « Nous n’aimons pas ce qui se passe ici », a-t-elle déclaré. « Je ne sais pas si [manifester] fera une différence. Mais si nous ne faisons rien, alors rien ne changera. »
Les pancartes brandies par les manifestants rendaient compte de la diversité des revendications : « Le temps est venu de faire tomber le dictateur », « Gouvernement de la honte », « Il n’y a pas de démocratie avec l’occupation », « Bibi ne veut pas de démocratie, nous n’avons pas besoin de fascistes à la Knesset », « Tu aimeras l’autre comme toi-même » écrit en hébreu et en arabe.
Mais c’est le slogan « Démocratie, démocratie » qui revenait le plus souvent et « Honte, honte ».
Le public « n’acceptera pas (…) la destruction des valeurs qui sont à la base de notre système », a dit l’ancienne juge de la Cour Suprême Ayala Procaccia, en prenant la parole sur le podium.
Procaccia a déclaré que « quelque chose a été profondément brisé dans notre pacte social, dans le cadre de base des règles convenues tout au long de l’histoire du pays ».
« Nous sommes au début d’une nouvelle ère dans laquelle la démocratie a une nouvelle définition : non pas une démocratie fondée sur des valeurs, mais une démocratie fracturée reposant entièrement sur ‘la volonté de l’électeur’, qui ne donne plus aucun poids aux autres principes démocratiques, » a déploré Procaccia.
« Nous sommes à un moment fatidique pour l’avenir moral d’Israël », a-t-elle ajouté.
Avi Himi, président de l’Association du barreau d’Israël, a salué la diversité des manifestants anti-gouvernement sur la place Habima à Tel-Aviv, unis dans un seul objectif, « la lutte pour la démocratie d’Israël ». Il a rappelé que la destruction des démocraties commence avec le démantèlement du pouvoir judiciaire.
Himi a dit que les réformes du gouvernement sont « toxiques » pour la démocratie, et comparé la situation d’Israël à la Pologne, la Hongrie, la Turquie, et craignant un jour l’Iran. Il a promis que l’opposition ne sera pas réduite au silence par les canons à eau.
Himi est revenu sur les plaintes du gouvernement selon lesquelles il est incapable de gouverner à cause de la Cour, le mettant au défi de montrer une seule décision de la Haute Cour qui l’empêche de lutter contre la pauvreté, le coût de la vie élevé et d’aller à la guerre.
« Il n’y en a pas, il n’y a pas de décisions comme celle-ci », a-t-il souligné.
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« [La Haute Cour] vous empêche de discriminer les femmes, les personnes LGBTQ, les citoyens arabes, les laïcs et de nommer des criminels à des postes ministériels. »
Himi a appelé les législateurs du Likud à ne pas voter pour les réformes judiciaires proposées par le ministre de la Justice Yariv Levin. « L’histoire vous jugera », a-t-il mis en garde.
« Il y a des choses plus importantes que votre siège, il y a des choses plus importantes que la politique. N’enlevez pas la séparation des pouvoirs. Laissez-nous une branche qui ne soit pas régie par la politique », a affirmé Himi.
« Si Netanyahu ne peut pas freiner ses partenaires extrêmes, nous, citoyens, le ferons pour lui », a-t-il ajouté.
Montant sur la scène à Tel-Aviv, Tzipi Livni a juré que « personne ne sera au-dessus des lois, pas même le Premier ministre », en référence au procès en cours de Netanyahu pour corruption. « Ensemble, nous protégerons l’État, car il est à nous tous. »
S’adressant aux législateurs faisant avancer la refonte judiciaire controversée, elle a déclaré : « L’histoire n’oubliera pas. »
« Merci du fond du cœur à tous ceux qui sont venus ce soir à cette importante manifestation », a de son côté déclaré Gantz. « Nous continuerons à agir contre le coup d’État de ce régime et en faveur de réformes, mais seulement avec un large accord. »
Michaeli a déclaré : « La pluie ne nous fait pas peur et vous non plus. Nous ne vous laisserons pas détruire notre démocratie. »
S’adressant aux informations de la Douzième chaîne pendant la manifestation, l’ancien Premier ministre Ehud Barak a déclaré que le gouvernement de Netanyahu était légal mais « illégitime ».
« Ce gouvernement est légal, mais clairement illégitime en raison de son projet visant à écraser la démocratie israélienne », a dit Barak. « Nous assistons à un coup d’État ici. C’est un assassinat de la Déclaration d’Indépendance, et la démocratie doit se défendre », a-t-il ajouté.
L’ancien député du Meretz, Yair Golan, a prédit que les manifestations hebdomadaires « ne suffiront tout simplement pas ».
« Il faut faire monter les choses. Tant que la vie économique ne sera pas paralysée, tant que les services ne seront pas fournis, tant que les routes ne seront pas bloquées, le gang destructeur de Netanyahu ne comprendra pas que nous sommes sérieux », a déclaré Golan. « La lutte sera amère et difficile mais avec de la détermination, du courage et de la persévérance, nous gagnerons. Israël doit être sauvé. »
Former Defense Minister Benny Gantz taking part in the demonstration tonight pic.twitter.com/x4pMieX7kF
— Tal Schneider טל שניידר تال شنايدر (@talschneider) January 14, 2023
Le président du Mouvement pour un gouvernement de qualité en Israël, Eliad Shraga, a déclaré à la foule : « Rappelez-vous toujours que nous préférons le froid et la pluie de la démocratie libérale à la chaleur et à l’enfer d’une dictature fasciste. »
Shraga a appelé le président Isaac Herzog à déclarer Netanyahu inapte à occuper le poste de Premier ministre. Il a déclaré que le nouveau gouvernement vise à « changer l’ADN de l’État d’Israël », le faisant passer d’un État laïc à un État fondamentaliste religieux qui porte atteinte aux droits des femmes et de la communauté LGBTQ.
Dan Netanyahu, le cousin du Premier ministre Benjamin Netanyahu, s’est adressé à la manifestation anti-gouvernementale sur la place Habima à Tel-Aviv. Il a souligné l’importance des trois branches du gouvernement et dit que sans elles, Israël cesse d’être une démocratie.
La clause dite « dérogatoire », qui permettrait aux législateurs d’annuler les décisions de la Haute Cour, mettra fin au tribunal et à la confiance du public dans le pouvoir judiciaire, a-t-il déclaré.
Les projets du gouvernement permettront éventuellement au gouvernement de rendre les partis politiques d’opposition illégaux, a-t-il ajouté.
« Mon cousin Netanyahu. Nous nous sommes rencontrés pour faire l’éloge funèbre de ma mère, juge à la retraite de la Cour suprême. En même temps, tu avais exprimé ton admiration pour ma mère… un modèle et un exemple pour la communauté juridique et tout le peuple d’Israël », a-t-il dit.
Alors que le rassemblement se poursuivait, plusieurs centaines de manifestants ont commencé à descendre la rue Ibn Gabirol, escortés par la police sur la route, qui était bloquée à la circulation automobile.
« Pas de démocratie sans la Haute Cour », ont scandé les marcheurs sur fond de tambours battants. Les automobilistes sur les routes voisines applaudissaient et klaxonnaient pour soutenir la marche, bien qu’ils aient été pris dans un embouteillage.
La police a bloqué l’entrée de l’autoroute Ayalon, empêchant les manifestants d’y entrer et perturbant la circulation.
Plus tard dans la soirée, la police s’est heurtée à des manifestants anti-gouvernement, alors qu’environ 200 personnes tentaient de s’engager sur l’autoroute et de bloquer la circulation. La foule a d’abord tenté d’entrer par un carrefour, puis par le parking souterrain du centre commercial Azrieli. La police a ensuite déclaré que les policiers avaient réussi à repousser la foule.
À Haïfa, des centaines de personnes se sont rassemblées dans la zone commerciale du centre Khorev, tandis que des milliers de personnes ont manifesté devant la résidence du président à Jérusalem, emmitouflées dans des manteaux et des chapeaux d’hiver, agitant des drapeaux et des pancartes israéliens et appelant à faire sortir Herzog.
« Bougie, réveille-toi, la maison brûle », ont scandé les manifestants, désignant le président par son surnom. « Bougie, Bougie, réveille-toi, le public vaut mieux. »
Plusieurs centaines de manifestants de Jérusalem ont marché vers la rue Azza, où se trouve la résidence temporaire de Netanyahu. La police a placé des barrages routiers pour empêcher les foules de s’approcher du domicile du Premier ministre.
La foule, comprenant des familles avec de jeunes enfants, des hommes portant la kippa et des habitants plus âgés de la ville, a crié : « Mon pays a trois branches de gouvernement, trois ! »
Un policier a par ailleurs été vu en train d’agresser un manifestant lors de la manifestation devant la résidence présidentielle. Le bureau du chef de la police israélienne, Kobi Shabtai, a déclaré au radiodiffuseur public Kan que l’incident faisait l’objet d’une enquête.
On ne sait pas ce qui a précédé la violence.
ההפגנה נגד הממשלה: שוטר תועד מכה מפגין בפניו במחאה מול בית הנשיא בירושלים | לידיעה המלאה >>> https://t.co/C5C7RLOAfw@SuleimanMas1
(צילום: פרי ג׳רוזלם) pic.twitter.com/aO3xQ7XLwu— כאן חדשות (@kann_news) January 14, 2023
En l’absence de constitution officielle écrite, le pouvoir judiciaire est en Israël le seul garde-fou en mesure de contrôler le gouvernement et de sauvegarder les droits individuels.
Les nombreux critiques de la réforme judiciaire estiment qu’elle accorderait un contrôle illimité au Premier ministre, mettant en danger la démocratie israélienne telle qu’elle existe depuis 1948. Ils disent craindre une dérive vers une démocratie illibérale à la Hongrie.
De juillet 2020 à juin 2021, le Mouvement des drapeaux noirs avait soutenu une campagne de contestation de longue haleine contre Netanyahu pour exiger sa démission à cause des scandales de corruption auxquels il est mêlé.
Chef du Likud, le grand parti de la droite israélienne, et détenteur du record de longévité à la tête du gouvernement israélien, Netanyahu avait été chassé du pouvoir en 2021 par une coalition électorale hétéroclite qui aura tenu moins d’un an.
Fin décembre, il a pris la tête d’un nouveau gouvernement à l’issue des élections législatives de novembre, les cinquièmes en quatre ans, dont les résultats témoignent du morcellement de l’électorat et des divisions internes de la société.
Sur ses réseaux sociaux, Netanyahu a rejeté vendredi les accusations selon lesquelles la réforme du système judiciaire voulue par son gouvernement porterait atteinte à la démocratie. Netanyahu n’accorde que très rarement des interviews aux médias locaux israéliens, préférant parler plutôt aux médias étrangers ou sur ses propres réseaux sociaux.
« Quand ils disent que la moindre modification (du système judiciaire) est la destruction de la démocratie, ce n’est pas seulement un argument erroné, c’est aussi un argument qui ne permet pas de parvenir aux accords auxquels nous devrions parvenir par le dialogue » au Parlement, a-t-il déclaré.
Jeudi, la présidente de la Cour suprême, Esther Hayut, a fustigé le projet, le qualifiant d' »attaque débridée » contre la justice, et plusieurs centaines d’avocats ont manifesté contre la réforme à travers le pays.
« Le nouveau projet du ministre de la Justice ne vise pas à améliorer le système judiciaire mais à l’écraser », a déclaré jeudi Mme Hayut, sortant de la réserve à laquelle elle est tenue dans un pays où les juges n’ont pas le droit de s’exprimer publiquement sur des sujets politiques.
« La réforme que j’ai présentée fera à nouveau d’Israël une démocratie occidentale qui fonctionne. Elle permettra d’assurer un système judiciaire diversifié qui reflète la nation entière », a réagi Levin en accusant la présidente de la Cour suprême d’ « inciter à des émeutes ».
Dans une lettre ouverte publiée jeudi, onze anciens procureurs affirment être « choqués » par le projet, qui menace selon eux de « détruire » la justice israélienne.
Les législateurs de la coalition, dont le chef de HaTzionout HaDatit Bezalel Smotrich, s’en sont pris samedi aux médias pour leur couverture des manifestations, accusant les journalistes de doubles standards et affirmant que les manifestations contre la coalition précédente n’avaient pas bénéficié de la même couverture.
« Les manifestations sont une expression acceptable de la démocratie, tout comme les élections démocratiques, » a déclaré le ministre de la Culture et des Sports, Miki Zohar (Likud). « Ce soir, lors de la manifestation, il y avait des dizaines de milliers de personnes. Lors des élections que nous avons eues il y a deux mois et demi, il y en avait des millions », a déclaré Zohar. « Nous avons promis au public le changement, nous avons promis la gouvernance, les réformes, et nous le ferons. »
Le ministre des Communications, Shlomo Karhi (Likud), qui s’est engagé à réduire considérablement le financement du radiodiffuseur public Kan, a déclaré que la couverture de la manifestation était biaisée.
« Cela reflète la volonté des éditeurs, des journalistes et des présentateurs dans les émissions de propagande », a-t-il déclaré. « Quand on était dans la rue contre la fraude gouvernementale, devant la maison de l’escroc, la meilleure couverture qu’on avait reçue était comme un commentaire dans les marges. »
Karhi faisait apparemment référence à de petits rassemblements devant le domicile de l’ancien procureur général Avichai Mandelblit qui avait inculpé Netanyahu pour corruption, fraude et abus de confiance dans trois affaires distinctes.
Rally of thousands in #Israel: Opponents of the #Netanyahu government took to the streets of #TelAviv.
The demonstrators oppose the plans of the authorities limit the power of the Supreme Court to block laws and government decisions. 80-100,000 ppl participated pic.twitter.com/Msho1Di4DK
— Arthur Morgan (@ArthurM40330824) January 15, 2023
Cependant, ces manifestations n’avaient jamais atteint l’ampleur des manifestations de samedi soir…