Israël en guerre - Jour 372

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Yair Lapid : « j’ai réussi à former un gouvernement »; les difficultés persistent

Un député de Yamina voudrait voter contre la coalition - mais chaque vote compte; Certains élus arabes pourraient aider à faire passer le vote de confiance à la Knesset

Le leader de Yesh Atid, Yair Lapid, durant une conférence de presse à Tel Aviv, le 6 mai 2021. (Crédit : AP Photo/Oded Balilty)
Le leader de Yesh Atid, Yair Lapid, durant une conférence de presse à Tel Aviv, le 6 mai 2021. (Crédit : AP Photo/Oded Balilty)

Après une très longue journée, le leader centriste de Yesh Atid, Yair Lapid, vient d’informer le président Reuven Rivlin qu’il a réussi à former un gouvernement, mettant potentiellement fin au règne de Benjamin Netanyahu à la tête d’Israël depuis douze ans – et quatorze en tout.

Le gouvernement verrait le chef de Yamina, Naftali Bennett, servir de Premier ministre pendant deux ans, succédé par Lapid pendant deux ans.

Cependant, des difficultés persisteraient, notamment avec le député Yamina, Nir Orbach, qui menace de voter contre le gouvernement. Bennett s’est entretenu avec lui plus tard dans la nuit.

Les partis de cette nouvelle coalition ont littéralement besoin de chaque vote pour obtenir l’approbation de la Knesset.

Certains membres de la Liste arabe unie pourraient aider la coalition à faire passer le vote à la Knesset.

L’ancienne star de la télé israélienne a informé le président de la Knesset avoir réussi à former un gouvernement. Lapid a donc demandé au président de la Knesset, Yariv Levin (Likud) de convoquer rapidement une session extraordinaire de la plénière pour obtenir un vote de confiance de la Knesset.

Selon la presse israélienne, Levin pourrait être tenté de faire traîner de quelques jours supplémentaires l’organisation du vote de confiance au Parlement, espérant dans cet intervalle des défections dans le camp anti-Netanyahu.

Voici le document annonçant « la mise en place d’un gouvernement », désormais signé par les huit partis participants : Yesh Atid, Kakhol lavan, Yisrael Beytenu, Yamina, Tikva Hadasha, Avoda, Meretz et – marquant la première fois qu’un parti arabe est officiellement impliqué dans la mise en place d’un gouvernement potentiel – Raam.

Le document signé par les huit partis de la nouvelle coalition annonçant la mise en place d’un gouvernement. (Crédit : capture d’écran Douzième chaîne)

La dernière fois qu’un parti arabe israélien avait soutenu – sans toutefois y participer – un gouvernement remonte à 1992 à l’époque du « gouvernement de la paix » de Yitzhak Rabin.

« Ce gouvernement sera au service de tous les citoyens d’Israël incluant ceux qui n’en sont pas membres, respectera ceux qui s’y opposent, et fera tout en son pouvoir pour unir les différentes composantes de la société israélienne », a déclaré M. Lapid au président Rivlin, selon le communiqué.

Et d’ajouter sur sa page Facebook : « j’ai réussi », selon la formule consacrée en hébreu « ala beyadi ».

Le président Rivlin a remercié Lapid et a déclaré : « Je vous félicite, ainsi que les chefs des partis, pour votre accord pour former un gouvernement. Nous espérons que la Knesset se réunira dès que possible pour ratifier le gouvernement, comme requis. »

Le député Yamina Nir Orbach arrive pour la prestation de serment de la 24e Knesset à Jérusalem, le 6 avril 2021 (Olivier Fitoussi / Flash90)

Lapid aura sept jours pour répartir les portefeuilles et obtenir un vote de confiance du Parlement.

Entretemps, tout est possible. Netanyahu, son parti du Likud et ses avocats sont à la manoeuvre pour tenter d’empêcher un tel accord.

A LIRE – Etat d’Israël vs. Netanyahu : détails de l’acte d’accusation du Premier ministre

Jugé pour « corruption » dans trois affaires, M. Netanyahu est le premier chef de gouvernement israélien à faire face à des poursuites pénales en cours de mandat.

S’il quitte le pouvoir il devient simple député et ne pourra plus user de son influence pour tenter de faire passer une loi pour le protéger de ses ennuis judiciaires.

Benjamin Netanyahu lors d’une cérémonie pour les victimes de l’incident d’Altalena, en 1948, au cimetière Nachalat Yitzhak de Tel Aviv, le 26 mai 2021. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Une source de Yesh Atid avait déclaré mercredi à la Douzième chaîne que l’accord de coalition conclu avec le parti islamiste Raam « profitera au public arabe, sans les rêves irresponsables que Netanyahu lui a promis. Il n’y a pas d’éléments nationalistes, seulement le bien de la population – éducation, infrastructure, santé, application de la loi et plus encore. »

« J’ai signé un accord avec (le centriste) Yaïr Lapid (…) après que nous sommes parvenus à un nombre important d’accords sur différents sujets qui servent les intérêts de la société arabe », avait dit Abbas de son côté dans une déclaration télévisée.

Le parti Tikva Hadasha de Gideon Saar a aussi signé un accord de coalition avec Yesh Atid.

Le président de la faction du Likud, Miki Zohar, avait déclaré dans un communiqué espérer que les députés de Yamina Nir Orbach et Idit Silman « sauveront la situation » en s’opposant à cette coalition.

« J’ai toujours un mince espoir et j’espère qu’ils suivront leur vérité », avait-il dit. « Ceci est leur test, et ça sera écrit dans les pages de l’histoire du peuple d’Israël pour toujours, » a-t-il déclaré.

Capture d’écran d’une vidéo du député du Likud Miki Zohar pendant une rencontre de la Commission des Arrangements à la Knesset dont il est président, le 19 avril 2021. (Crédit : Chaîne de la Knesset)

Statu quo dans le conflit avec les Palestiniens, relance économique, place de la religion : tout divise sur le papier la coalition hétéroclite anti-Netanyahu en dehors de sa volonté de faire tomber le Premier ministre, arrivé au pouvoir il y a 25 ans, de 1996 à 1999, puis reconduit à son poste en 2009, et inculpé pour corruption.

En cas d’échec de M. Lapid, qui doit rassembler 61 soutiens au Parlement, les députés pourront demander au président de mandater de nouveau un parlementaire pour former un gouvernement. Ou, ce sera le retour aux urnes, pour la 5e fois en un peu plus de deux ans.

Un manifestant contre le « bloc du changement » aurait crié « Nous vous exécuterons sur la place de la ville » contre des manifestants pro-gouvernementaux rivaux, devant l’hôtel Kfar Maccabiah à Ramat Gan alors que des négociations ont lieu à l’intérieur, le 2 juin 2021 (Crédit : Capture d’écran de la chaîne 12)

Devant l’hôtel où se tenaient les tractations, des centaines de manifestants pro ou anti « coalition du changement » se sont rassemblés drapeaux d’Israël à la main, sous haute surveillante policière mercredi soir devant l’hôtel Kfar Maccabiah à Ramat Gan.

Dans un échange rapporté par la Douzième chaîne lors du rassemblement, une manifestante en faveur du gouvernement proposé a interpellé une manifestante de droite de l’autre côté de la rue, « Nazi ».

Les gens manifestent contre le gouvernement d’union devant l’hôtel qui accueille les pourparlers de la coalition à Kfar Maccabiah à Ramat Gan le 2 juin 2021. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

La manifestante pro-Netanyahu a crié en retour, avec un microphone : « Allez à Gaza. Traîtres de gauche. Nous vous exécuterons sur la place de la ville ! Fils d’Arafat », avant qu’un autre manifestant ne lui arrache le micro.

Dans ce climat de fortes tensions où un possible accord de gouvernement est dénoncé comme une « trahison » par les pro-Netanyahu, la sécurité de M. Bennett, de la numéro 2 de Yamina, Ayelet Shaked, et Lapid a été renforcée.

Le travailliste Isaac Herzog, 60 ans, a par ailleurs été élu mercredi à une très large majorité par le Parlement réuni en plénière, à cette fonction essentiellement honorifique et dépourvue de pouvoir exécutif.

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