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Yuval Kahan compare ses déboires judiciaires à ceux de Netanyahu

Les parents des étudiants morts dans une crue lors d'une randonnée pré-militaire ont réagi avec colère aux propos du responsable de l'académie Bnei Zion

Yuval Kahan. (Crédit : Académie prémilitaire Bnei Zion)
Yuval Kahan. (Crédit : Académie prémilitaire Bnei Zion)

L’ancien responsable d’une académie pré-militaire qui sera jugé pour homicide involontaire en raison de la mort de 10 étudiants lors d’inondations éclaires, l’année dernière, a comparé ses déboires judiciaires à ceux de Netanyahu. Il a également déploré le traitement « ostensiblement inéquitable » de la part des autorités publiques et des médias à son encontre, affirmant qu’il lui rappelait celui réservé au Premier ministre.

« J’ai entendu hier le discours de Bibi suite à la lettre qui a établi les suspicions, » a écrit Yuval Kahan vendredi sur sa page Facebook en référence à l’allocution amère du Premier ministre, dans laquelle il déplorait un traitement injuste quelques heures après la publication par le procureur général d’un document indiquant son intention d’inculper Benjamin Netanyahu.

« Par le passé, ce discours ne m’aurait pas tant impressionné », a écrit Kahan. « Aujourd’hui, je ressens un peu d’empathie. Nous sommes devenus une société de bourreaux », a-t-il ajouté.

Kahan, ancien directeur de Bnei Zion, faisait référence au discours prononcé jeudi par Netanyahu après l’annonce du procureur-général Avichai Mandelblit du déclenchement d’une procédure d’inculpation contre le Premier ministre – dans l’attente d’une audience – dans trois affaires de corruption.

Dans un discours télévisé, Netanyahu avait prétendu que « les médias, la gauche et autres préposés juridiques ont exercé une pression inhumaine sur le procureur-général » pour amener ce dernier à l’inculper, laissant également entendre que les procureurs faisaient preuve de partialité.

Les procureurs ont annoncé mercredi qu’ils avaient l’intention de mettre en examen le directeur de l’académie pour homicide involontaire – dans l’attente d’une audience – après la mort de 10 étudiants, au mois d’avril dernier, dans une crue survenue lors d’une randonnée dans le désert à proximité de la mer Morte, ainsi que l’ancien instructeur de l’académie Bnei Zion, Aviv Bardichev.

Bardichev avait prétendu avoir modifié le parcours de la randonnée et choisi le ruisseau Tzafit à la place du ruisseau Tzeelim, même si une entreprise météorologique lui avait recommandé de ne pas se rendre dans le secteur en raison du risque d’inondations. Kahan, pour sa part, aurait été au courant de ce changement d’itinéraire mais il aurait choisi de faire confiance au jugement de Bardichev.

Photo composite des 10 victimes d’une inondation soudaine dans le sud d’Israël le 27 avril 2018. Rangée du haut, de gauche à droite: Romi Cohen, Ilan Bar Shalom, Shani Shamir, Adi Raanan, Agam Levy. Rangée du bas, de gauche à droite: Yael Sadan, Maayan Barhum, Tzur Alfi, Gali Balali, Ella Or. (Courtoisie / Facebook)

Dans une publication vendredi sur Facebook, Kahan a fustigé ce qu’il a estimé être une présentation trompeuse des faits dans l’acte d’accusation, les articles d’information et les publications sur les réseaux sociaux autour de la mort des étudiants.

« Ceux qui me connaissent ont lu l’acte d’accusation (qui a été publié dans les médias avant de m’être communiqué) et en ont tiré des conclusions fermes sans se donner la peine de m’interroger », a-t-il écrit.

Même s’il a précisé ne pas ressentir de « colère » envers les procureurs qui comptent l’inculper, Kahan a déclaré que l’acte d’accusation initial comprenait des « faits biaisés ».

« La réalité est très différente de ce qui est écrit dans la lettre présentant les soupçons à mon encontre. Pour autant, pour que quelque chose soit fondamentalement différent, il n’est pas nécessaire que ce soit contraire. Les ‘petites différences’ sont ce qui établit la différence entre le bien et le mal, entre la vérité et le mensonge », dit-il.

Un certain nombre de parents d’étudiants décédés lors des inondations ont répondu de façon cinglante à la publication de l’ex-directeur sur Facebook.

« Ça glace le sang de lire l’acte d’accusation à votre encontre. Monstre ! », a ainsi écrit Hadas Alfi, dont le fils Tzur est le seul garçon du groupe décédé lors de la crue.

« Vous ne méritez pas une once de compassion », a-t-elle ajouté. « Le criminel que vous êtes mérite ce qui lui arrive ».

Sharon Sadan, dont la fille Yael a perdu la vie, a qualifié Kahan de « méprisable » et de « fasciste ».

« Si vous étiez un être humain, vous vous tueriez », a-t-elle écrit. « Vous avez une place qui vous est réservée en enfer ».

Des forces de secours près du lieu où 10 jeunes Israéliens ont été emportés par les inondations dans le lit de la rivière Tzafit, près de la mer Morte dans le sud d’Israël, le 26 avril 2018. (Maor Kinsbursky / Flash90

Les dix victimes appartenaient à un groupe de 25 lycéens qui participaient à une randonnée organisée par l’académie et devaient intégrer l’établissement l’année suivante.

Elles s’appelaient Shani Shamir, originaire de la ville de Shoham, dans le centre du pays ; Ella Or, de Maale Adumim ; Maayan Barhum et Yael Sadan, de Jérusalem ; Tzur Alfi de la ville de Mazkeret Batya, dans le centre du pays ; Agam Levy de la ville de Herut ; Romi Cohen de Maor, à proximité de Hadera ; Gali Balali, de la banlieue de Givatayim, près de Givatayim ; Adi Raanan, du moshav de Mikhmoret dans le nord d’Israël et Ilan Bar Shalom de Rishon Lezion.

Netanyahu a annoncé le mois dernier que le gouvernement établirait une commission chargée d’enquêter sur la catastrophe.

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