Israël en guerre - Jour 346

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146 kilomètres carrés de végétation brûlés dans le nord depuis le 7 octobre — étude

Selon le ministère de l'Environnement, 145 000 tonnes de végétation sèche sont parties en fumée entre le 7 octobre 2023 et le 30 juillet, essentiellement à cause des roquettes venues du Liban et de Gaza

Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Volutes de fumées et incendie causés par les roquettes et drones tirés depuis le Liban sur la ville de Katzrin, dans le nord d'Israël, le 4 juillet 2024 (Michael Giladi/Flash90)
Volutes de fumées et incendie causés par les roquettes et drones tirés depuis le Liban sur la ville de Katzrin, dans le nord d'Israël, le 4 juillet 2024 (Michael Giladi/Flash90)

Le ministère de la Protection de l’environnement a annoncé jeudi que près de 146 kilomètres carrés de végétation avaient brûlé dans le nord d’Israël, auxquels s’ajoutaient huit kilomètres carrés le long de la frontière avec Gaza, en raison de la guerre qui a éclaté suite à au massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre sur le sol israélien.

La plupart de ces incendies sont le résultat de tirs de roquettes lancés par les groupes terroristes.

En ce qui concerne la Galilée et le plateau du Golan, dans le nord d’Israël, ces chiffres marquent une multiplication par cinq des superficies brûlées annuellement, ces dix dernières années.

S’agissant des surfaces brûlées le long de la frontière de Gaza, elles représentent le double de la moyenne annuelle de ces huit dernières années. Ces dernières années déjà, de nombreux incendies avaient été déclenchés à cet endroit par des ballons incendiaires envoyés depuis la bande de Gaza.

Il n’y a pas d’incendies d’origine naturelle en Israël parce qu’il n’y a pas de tempêtes estivales. Tous sont causés par l’humain, que ce soit par négligence ou délibérément.

Ces chiffres, présentés par le ministère sur la base des données satellitaires de l’Autorité israélienne de la nature et des parcs, quantifient les dégâts causés par les tirs de roquettes aux forêts, champs et autres zones inhabitées.

Plus de 21 500 roquettes ont été tirées sur Israël depuis le 7 octobre – 8 000 depuis le Liban et 13 000 depuis Gaza.

Incendie de forêt causé par des roquettes lancées depuis le Liban, près de Meron, dans le nord d’Israël, le 23 août 2024. (Crédit : David Cohen/Flash90)

Ces chiffres ne comprennent pas les centaines de drones et missiles guidés antichars tirés depuis le Liban, ni les armes tirées par les terroristes depuis le Yémen ou l’Irak.

Depuis le 8 octobre, les attaques presque quotidiennes du Hezbollah – par solidarité avec le Hamas, selon l’organisation terroriste – ont tué 26 civils et 20 soldats ou réservistes de Tsahal.

L’attaque du Hamas en Israël, le 7 octobre, a commencé par d’intenses tirs de roquettes. Les tirs depuis la bande de Gaza se sont poursuivis, mais avec une moindre intensité. La guerre à Gaza a éclaté le jour de l’attaque terroriste du 7 octobre menée par le Hamas dans le sud d’Israël, au cours de laquelle près de 1 200 personnes ont été tuées et 251 prises en otage.

Les incendies contribuent à des pics de pollution mais la poursuite des combats rend difficile la mesure précise des émissions, explique le ministère.

Jeudi, le ministère a indiqué que 145 000 tonnes de végétation sèche étaient parties en fumée entre le 7 octobre 2023 et la fin juillet de cette année.

Un incendie fait rage après l’explosion de roquettes et de drones venus du Liban, dans des zones inhabitées du plateau du Golan, le 4 juillet 2024 (Maor Kinsbursky/Flash90)

Cela représente pour cette période 44 % des émissions de monoxyde de carbone, 13 % de particules fines (des particules d’un diamètre de 2,5 microns ou moins), 12 % de matière particulaires (particules d’un diamètre de 10 microns ou moins), 7 % de composés organiques volatils non méthaniques et un pour cent d’émissions d’ammoniac et d’oxydes d’azote et de soufre.

En raison de la guerre, neuf grandes entreprises sur les 40 situées à proximité de la frontière nord et de Gaza n’ont pas déclaré leurs émissions au ministère l’an dernier, comme elles y sont pourtant tenues par la loi.

Les chiffres des émissions des 560 plus grandes industries d’Israël sont à la base des rapports annuels du ministère sur la pollution de l’air, du sol et de l’eau.

La centrale électrique d’Orot Rabin, dans le centre de Hadera, attribue à la guerre les changements opérationnels qui ont conduit à une augmentation de ses émissions de grosses particules de 24 % en 2023 par rapport à 2022. Elle explique que l’effondrement d’une grue dans le sud d’Ashdod, l’an dernier, a contribué à cette hausse, d’importantes quantités de charbon ayant dû être transportées de Hadera à la centrale électrique de Rutenberg, à Ashdod, faute de pouvoir être livrées par bateau.

Un paddle passe devant la centrale électrique d’Orot Rabin près de Hadera, dans le centre d’Israël, le 6 novembre 2022. (Crédit : AP Photo/Ariel Schalit)

La centrale électrique de Rutenberg estime que la guerre est responsable des 728 tonnes d’oxydes d’azote rejetées dans l’atmosphère, tout comme la raffinerie de pétrole d’Ashdod vis-à-vis des 290 tonnes d’oxydes de soufre. En grande quantité, ces gaz peuvent affecter la respiration et provoquer des pluies acides.

Toujours à la traîne par rapport aux partenaires de l’OCDE

Les chiffres de 2023 dessinent une tendance générale à la baisse des émissions, mais Israël demeure très en retard par rapport à ses partenaires de l’OCDE en matière de réduction des gaz à effet de serre.

La modification des méthodes de calcul en 2023 rend difficile les comparaisons avec les données de 2022.

Le ministère estime à 38 milliards de shekels les coûts associés à ces émissions (celles qui ont un impact indirect sur l’environnement et la santé publique), soit une baisse de 1,3 milliard de shekels par rapport à 2022.

Les transports (35 %), la production d’électricité (27 %) et l’industrie (15 %) sont les principaux responsables de ces coûts associés.

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