Israël en guerre - Jour 368

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2 blessés par une roquette au nord ; Tsahal prévient d’une possible incursion au sol

Un blessé grave, un autre modéré au kibboutz Saar ; le général Uri Gordin déclare que les soldats doivent se "préparer" à entrer au Liban alors que des réservistes sont mobilisés

Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Les forces de sécurité israéliennes et les résidents examinant une maison touchée par une roquette tirée depuis le Liban, au kibboutz Saar, le 25 septembre 2024. (Crédit : Baz Ratner/AP)
Les forces de sécurité israéliennes et les résidents examinant une maison touchée par une roquette tirée depuis le Liban, au kibboutz Saar, le 25 septembre 2024. (Crédit : Baz Ratner/AP)

Des barrages de roquettes du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah ont continué à pilonner le nord d’Israël mercredi, alors que l’armée israélienne menait de nouvelles séries de frappes aériennes dans le sud du Liban et ont averti qu’une incursion terrestre pourrait être la prochaine étape.

Le Hezbollah a lancé une salve de 30 roquettes en direction de la Galilée occidentale et des villes situées à l’est de Haïfa mercredi après-midi, blessant deux personnes lors d’un impact direct sur le kibboutz Saar, à proximité de Nahariya.

Le service de secours du Magen David Adom (MDA) a indiqué qu’un homme de 35 ans avait été grièvement blessé par des éclats d’obus et qu’un autre, âgé de 52 ans, avait été modérément blessé.

Tous deux ont été évacués vers l’hôpital de Nahariya.

Des roquettes en provenance du Liban frappant la ville de Safed, dans le nord d’Israël, le 25 septembre 2024. (Crédit : Capture d’écran/X ; utilisée conformément à l’article 27a de la loi sur le droit d’auteur)

Selon les médias, les deux personnes tentaient de se mettre à l’abri lorsque la roquette a frappé.

Ce tir de barrage est survenu peu de temps après que le groupe terroriste chiite libanais a tiré des salves de roquettes sur la région du Carmel et de Wadi Aras, dans le nord d’Israël, ainsi que sur la ville de Safed.

Quarante roquettes ont été tirées sur Safed, dont l’une a touché directement une maison de la ville, causant d’importants dégâts, mais sans faire de blessés.

Quelques heures plus tôt, le Hezbollah a tiré pour la première fois un missile balistique sur la région de Tel Aviv, dans le cadre des combats transfrontaliers les plus violents depuis près de 20 ans.

Le chef du Commandement du Nord, le général de division Uri Gordin, a déclaré que l’armée doit « bien se préparer » à une possible une incursion terrestre contre le Hezbollah au Liban.

« Nous sommes entrés dans une autre phase de l’opération […] L’opération a commencé par un coup très important porté aux capacités du Hezbollah, en mettant l’accent sur les stocks [de roquettes], et un coup très important porté aux commandants et aux membres du groupe [terroriste] », a déclaré Gordin lors de la visite d’un exercice simulant une opération terrestre au Liban mardi, selon un communiqué publié par Tsahal mercredi.

Le chef du Commandement du Nord, le général Uri Gordin (à droite), s’entretenant avec des officiers au cours d’un exercice de simulation d’une incursion terrestre au Liban, le 24 septembre 2024. (Crédit : Armée israélienne)

« Nous devons changer la situation sécuritaire. Nous devons être fermement préparés à entrer au Liban dans le cadre d’une manœuvre terrestre », a-t-il ajouté.

Tsahal a annoncé mercredi après-midi avoir appelé deux brigades de réserve à se déployer dans le nord d’Israël.

L’armée a déclaré que cette décision, prise à la suite d’une nouvelle évaluation, « permettra de poursuivre les efforts de lutte contre le groupe terroriste du Hezbollah, de protéger les citoyens de l’État d’Israël et de créer les conditions nécessaires au retour en toute sécurité des résidents [évacués] du nord dans leurs maisons ».

Parallèlement, Tsahal a indiqué que les avions de combat de l’armée de l’air israélienne avaient frappé plus de 280 cibles du Hezbollah au Liban tout au long de la journée de mercredi.

De la fumée s’élevant après des frappes aériennes israéliennes sur des cibles du Hezbollah dans le village de Sejoud, vu de Marjayoun, au sud-Liban, le 25 septembre 2024. (Crédit : Hussein Malla/AP)

Des dizaines d’avions de combat ont participé à ces frappes, notamment sur une soixantaine de sites appartenant à la division du renseignement du groupe terroriste chiite libanais dans l’ensemble du Liban.

L’armée a déclaré que les frappes menées par les avions de combat avaient détruit des équipements de surveillance, des salles de commandement et d’autres infrastructures utilisées par le Hezbollah pour se constituer un réseau de renseignements.

Selon les autorités sanitaires libanaises, les frappes israéliennes mercredi, dont deux rares frappes dans des zones montagneuses en dehors des bastions traditionnels du Hezbollah dans le sud et l’est, auraient fait quinze morts.

Le ministère de la Santé a déclaré qu’une frappe israélienne sur le village de Joun dans les montagnes du Chouf, au sud-est de Beyrouth, aurait fait quatre morts. Une autre frappe israélienne aurait fait trois morts à Maaysra, un village à majorité chiite situé dans une région montagneuse à majorité chrétienne, à environ 25 kilomètres au nord de Beyrouth, et huit autres dans des frappes israéliennes dans le sud. À noter que les chiffres ne font pas de distinction entre les terroristes et les civils.

Le site où une roquette tirée depuis le Liban a touché une maison et des voitures, dans la ville de Safed, au nord du pays, le 25 septembre 2024. (Crédit : David Cohen/Flash90)

Le Hezbollah a revendiqué les barrages de roquettes qui ont frappé le nord d’Israël tout au long de la journée de mercredi, affirmant qu’ils visaient à la fois des villes israéliennes et des bases militaires.

Le groupe terroriste chiite libanais a déclaré avoir lancé des roquettes sur une base de Tsahal située non loin d’Ilaniya en Basse Galilée, sur la ville de Hatzor près de Safed, sur le Commandement du Nord de Tsahal à Safed, sur le kibboutz Saar, à proximité de Nahariya et sur Kiryat Motzkin près de Haïfa.

L’impact direct d’une roquette à Safed a causé d’importants dégâts à une maison, mais n’a pas blessé la famille, qui s’était réfugiée dans le mamad – abri anti-atomique.

Les tirs de roquettes de mercredi sont les derniers en date de plusieurs jours d’escalade de la violence le long de la frontière nord, après onze mois de combats transfrontaliers plus limités. Le Hezbollah a commencé à tirer des roquettes et des drones sur Israël le 8 octobre, au lendemain du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre sur le sol israélien, qui a coûté la vie à plus de 1 200 personnes et lors duquel 251 autres ont été enlevées et emportées de force dans la bande de Gaza.

Mercredi, le Hezbollah a annoncé la mort de six autres de ses éléments – dont Ibrahim Qubaisi, chef de la division des roquettes et des missiles du Hezbollah – éliminés dans des frappes israéliennes, ce qui porte le bilan du groupe terroriste au cours des combats depuis le 8 octobre 2023 à au moins 512. Tsahal estime que ce bilan est beaucoup plus élevé.

Des responsables libanais ont affirmé que plus de 550 personnes avaient été tuées dans le pays par des frappes aériennes israéliennes au cours des derniers jours, sans faire de distinction entre les civils et les terroristes. Le ministre des Affaires étrangères du Liban a déclaré que le nombre de Libanais déplacés avait grimpé à près de 500 000 depuis qu’Israël a intensifié son opération militaire.

Jusqu’à présent, les affrontements à la frontière ont causé la mort de vingt-six civils du côté israélien, ainsi que celle de vingt-deux soldats et réservistes de l’armée israélienne. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés.

Au cours de la même période, outre l’élimination de centaines de terroristes du Hezbollah, environ 130 civils au Liban ont été signalés comme morts dans des frappes israéliennes.

Israël a averti pendant des mois qu’il ne pouvait plus tolérer la présence du Hezbollah le long de sa frontière à la suite du pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre et que si une solution diplomatique n’était pas trouvée, il se tournerait vers l’action militaire pour repousser le Hezbollah vers le nord et permettre aux quelque 90 000 personnes évacuées de rentrer chez elles en toute sécurité.

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