2 morts supplémentaires : 150 Arabes israéliens victimes d’homicides en 2023
Un homme est tué à Lod, sa mère est légèrement blessée ; un autre est tué à Tuba-Zangariyye ; deux autres meurtres ont eu lieu vendredi

Deux Arabes israéliens ont été abattus dans des fusillades distinctes samedi, ce qui porte à 150 le nombre de membres de la communauté tués par homicide depuis le début de l’année.
À Lod, un homme d’une trentaine d’années a été tué par balle et sa mère a été légèrement blessée, selon la police.
Les deux personnes ont été soignées à l’hôpital Shamir, situé à proximité, où le décès de l’homme a été prononcé.
La police a ouvert une enquête, selon un communiqué. Les circonstances du meurtre ne sont pas encore claires.
Plus tôt dans la même journée, un homme de 30 ans a été tué par balle à Tuba-Zangariyye, dans le nord d’Israël, et un autre de 35 ans du village s’est présenté à l’hôpital Ziv dans un état critique après avoir reçu une balle dans le dos.
Il s’agit des troisième et quatrième meurtres du week-end, après l’assassinat vendredi d’un homme de 38 ans à Kafr Qara et d’un homme de 23 ans à Zarzir.
Ces meurtres font partie d’une vague de crimes violents qui a submergé la communauté arabe ces dernières années.
De nombreux dirigeants de la communauté imputent la vague de crimes à la police qui, selon eux, n’a pas réussi à sévir contre les puissantes organisations criminelles et a largement ignoré la violence. Ils pointent également du doigt des décennies de négligence et de discrimination de la part des services gouvernementaux comme étant la cause première du problème.
La police israélienne a déclaré jeudi que ses agents avaient arrêté 85 suspects et placé 48 autres personnes en détention pour les interroger dans le cadre d’une vaste opération visant à réprimer la criminalité violente au sein de la communauté arabe.
Mais les autorités ont été largement impuissantes à endiguer le flot de violence.
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Le ministre d’extrême-droite de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir (Otzma Yehudit), qui s’est présenté sur un programme de lutte contre la criminalité, a vanté son projet d’utiliser la détention administrative pour lutter contre la criminalité au sein de la communauté arabe.

La détention administrative est une pratique controversée qui permet de placer temporairement des suspects en détention sans inculpation, sans procès et sans accès garanti aux preuves à leur encontre, pour des périodes renouvelables pouvant aller jusqu’à six mois. En pratique, les suspects peuvent être détenus indéfiniment. Actuellement, cet outil est réservé au ministre de la Défense pour détenir des suspects de terrorisme. Près d’un millier de Palestiniens et quelques Juifs israéliens sont actuellement en détention administrative.
Le bureau du procureur de l’État a déclaré que la proposition de Ben Gvir d’autoriser une telle détention de citoyens représentait une « menace pour la démocratie ».