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Analyse

La hausse d’homicides dans le secteur arabe souligne l’apathie du gouvernement

Le problème réside dans l'absence de priorité accordée à la lutte contre le crime organisé, les règlements de compte entre les gangs arabes et les problèmes sociétaux profondément enracinés

Jeremy Sharon

Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

La police sur les lieux où Hanan Abu Hait a été tuée par balle alors qu'elle était assise dans sa voiture, à Haïfa, le 8 mai 2023. (Crédit : Flash90)
La police sur les lieux où Hanan Abu Hait a été tuée par balle alors qu'elle était assise dans sa voiture, à Haïfa, le 8 mai 2023. (Crédit : Flash90)

Lundi soir, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a rencontré les députés du parti Hadash-Taal pour discuter de la flambée de violence meurtrière qui frappe les Arabes israéliens ces derniers mois, soulignant l’urgence de s’attaquer au problème.

Alors que les hommes politiques discutaient des solutions à apporter, un nouveau meurtre a eu lieu, le 91e meurtre dans la communauté arabe en 2023, contre 34 à la même période l’année dernière.

Avec un meurtre tous les 1,7 jour en moyenne, la violence qui frappe la communauté arabe est devenue une préoccupation nationale majeure.

Une grande partie de la population arabe vit dans la crainte d’être rattrapée par la violence, selon les dirigeants locaux. De nombreux membres de la communauté arabe auraient même peur de sortir de chez eux la nuit.

Selon de multiples sources, ce fléau a de multiples facettes et englobe de nombreux problèmes nationaux et sociétaux, notamment le niveau de détermination du gouvernement et de la police, la négligence officielle à l’égard de la communauté arabe, le manque d’accès aux services bancaires, le manque d’effectifs dans les rangs de la police et, ce qui est quelque peu déroutant, l’affaiblissement de certaines grandes organisations criminelles, qui a permis l’émergence de bandes criminelles plus petites.

Lundi, après des mois de critiques virulentes de la part de l’opposition pour son inaction, le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a enfin annoncé dans une brève déclaration à la presse qu’il allait désormais donner la priorité au problème et nommer un coordinateur qui sera chargé de s’attaquer au crime endémique dans la communauté arabe.

Quelques heures plus tard, le Bureau de Netanyahu a annoncé, à la suite de la réunion avec l’alliance arabe radicale Hadash-Taal, qu’une commission serait créée, sous la direction du Premier ministre, pour s’attaquer à la vague de criminalité.

Le chef de Hadash-Taal, le député Ayman Odeh et le député Ahmad Tibi accueillant la réunion de leur faction à la Knesset, le 5 juin 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Selon les critiques, ces mesures sont attendues depuis longtemps.

« Jusqu’à présent, sous ce gouvernement, rien ne s’est passé », a déclaré le député Yoav Segalovitz (Yesh Atid), un ancien policier de haut rang qui a coordonné la politique sur la question sous le gouvernement précédent. « Le Premier ministre n’est pas dans le coup, aucune équipe ministérielle n’a été nommée, il n’y a pas eu de coordinateur politique et rien n’indique que le gouvernement se soit réellement penché sur le problème. »

Ça baisse et ça remonte

Le nombre de meurtres augmente chaque année depuis 2018, à l’exception de 2022 – il avait alors baissé de 16 %.

Selon les statistiques de la police, en 2018, 74 personnes ont été assassinées dans la communauté arabe. Ce chiffre est passé à 94 en 2019, à 109 en 2020 et à 126 en 2021. Il est retombé à 116 en 2022 et, au 6 juin de cette année, 85 homicides avaient déjà été recensés, ce qui laisse présager un bilan de plus de 200 morts en 2023.

The Abraham Initiatives, un groupe qui suit depuis plusieurs années l’augmentation de la criminalité dans la communauté arabe, évalue à 92 le nombre d’Arabes tués cette année, incluant un autre meurtre mercredi soir. Le décompte du groupe, qu’il publie à chaque fois qu’il y a un meurtre, utilise des méthodes de comptabilisation légèrement différentes de celles de la police.

De nombreux meurtres, mais pas tous, sont commis dans le cadre d’activités criminelles menées par des gangs mafieux.

La police sur les lieux où le journaliste arabe israélien Nadal Ijbaria a été abattu dans sa voiture dans la ville d’Umm al-Fahm, le 4 septembre 2022. (Crédit : Flash90)

Selon The Abraham Initiatives, environ 75 % des meurtres commis dans la communauté émanent du crime organisé, tandis que 15 % sont imputables à des règlements de compte entre les gangs criminels arabes, à des fémicides impliquant des membres de la famille et le reste à des activités criminelles générales.

Segalovitz, qui a été vice-ministre de la Sécurité intérieure (aujourd’hui ministère de la Sécurité nationale) sous le précédent gouvernement, attribue la baisse du nombre d’homicides l’année dernière à l’opération « Safe Path » (« La voie sûre »), un programme lancé par le gouvernement Naftali Bennett-Yaïr Lapid pour lutter spécifiquement contre la vague de criminalité.

« Sous le gouvernement précédent, la lutte contre la criminalité était un objectif central », a déclaré Segalovitz lors d’une récente interview accordée au Times of Israel. « Il y avait une équipe ministérielle désignée qui s’occupait de la question, et un coordinateur politique a été nommé pour s’occuper du problème. »

Segalovitz a admis que le problème n’avait pas commencé sous le gouvernement actuel, mais il a regretté que les progrès réalisés pendant le mandat du gouvernement auquel il a appartenu aient été réduits à néant.

« Cela ne date pas d’aujourd’hui, c’est comme ça depuis plusieurs années, mais les choses avaient commencé à changer pour le mieux, et maintenant cela s’est arrêté et s’effondre », a déploré le député.

Il a fait remarquer que l’opération « Safe Path » n’était pas seulement un programme opérationnel de lutte contre la criminalité sur le terrain, mais un vaste programme gouvernemental visant à tenter d’éliminer les sources de la recrudescence de la criminalité, en particulier du crime organisé, dans la société arabe.

Le vice-ministre de la Sécurité intérieure, Yoav Segalovitz, lors d’une réunion de commission à la Knesset, le 8 novembre 2021. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

« Tout peut m’être attribué ? Non. Mais il y a eu un effort général reliant la société arabe, la police, l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet et d’autres départements gouvernementaux », a-t-il déclaré. « J’ai travaillé non seulement au sein du ministère de la Sécurité intérieure, mais aussi avec une équipe du ministère des Finances chargée de la criminalité financière, dirigée par le directeur-général du ministère, ainsi qu’avec une équipe interministérielle comprenant les ministres de la Justice, de l’Intérieur, des Finances, des Affaires sociales et le Premier ministre lui-même. »

« Il faut s’attaquer à l’activité criminelle elle-même et aux processus qui la sous-tendent, et ni l’un ni l’autre ne sont traités à l’heure actuelle », a-t-il ajouté.

Le ministère de la Sécurité nationale et la police ont tous deux déclaré que l’opération « Safe Path » se poursuivait, de même que d’autres programmes destinés à lutter contre la hausse de la criminalité, mais Segalovitz a exprimé son scepticisme quant au fait que la même énergie et la même motivation soient consacrées à la mission qu’auparavant.

« On ne peut pas dire que c’est parce qu’il n’y a pas eu de réunion mercredi qu’un meurtre a eu lieu jeudi, mais d’un autre côté, la seule chose qui a changé au cours des 12 derniers mois, c’est le gouvernement », a-t-il déploré.

Des Arabes israéliens manifestant contre la violence, le crime organisé et les récents meurtres au sein de leur communauté en bloquant une route, à Tel Aviv, le 28 octobre 2021. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

En tant que coordinateur des politiques, Segalovitz rencontrait le procureur adjoint et le procureur général adjoint pour le droit pénal une fois par semaine, et rencontrait régulièrement les chefs des autorités locales arabes, a-t-il déclaré. La coopération inter-institutionnelle est un élément clé de la campagne.

« Les criminels sont au cœur du problème, mais il faut tarir les sources d’argent, il faut la coopération du ministère des Finances et de l’Administration fiscale, il faut prendre le contrôle des problèmes dans les conseils municipaux arabes », a déclaré Segalovitz. « S’il n’y a personne qui se lève le matin pour faire tout ce travail compliqué, rien ne se passera. »

Mais un obstacle majeur à la coopération et à la coordination nécessaires pour lutter contre la criminalité au sein de la communauté est Ben Gvir lui-même, selon Segalovitz. Le ministre a beaucoup de mal à gagner la confiance de la communauté, où il est essentiellement persona non grata en raison de ses antécédents ultra-nationalistes d’extrême-droite, de sa rhétorique anti-arabe et de la promotion de politiques anathèmes pour la société arabe, telles que le test de loyauté.

Ce problème a été confirmé cette semaine lorsque les députés arabes qui ont rencontré Netanyahu lundi soir ont déclaré qu’ils n’étaient pas disposés à accepter un coordinateur politique nommé par Ben Gvir, demandant que Netanyahu procède lui-même à cette nomination.

« La communauté arabe n’a pas vraiment confiance dans ce ministre en particulier », a déclaré le député Ahmed Tibi (Hadash-Taal), avec une ironique retenue lors d’une audience à la Knesset le mois dernier, en référence à Ben Gvir.

« Nous avons rencontré Segalovitz », a-t-il poursuivi. « Nous avons tous coopéré, nous voulions tous qu’il réussisse parce que sa réussite et la vôtre [celle de la police] sont dans notre intérêt et dans celui de chaque mère et de chaque père, de chaque enseignant, de chaque directeur, de chaque parent et de chaque enseignant. »

Itamar Ben Gvir lors de la Marche des drapeaux à la porte de Damas, dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 15 juin 2021. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

Insuffisamment perturbé

Thabet Abu Rass, co-directeur exécutif du groupe The Abraham Initiatives, a souligné que la nature multi-dimensionnelle du défi exigera d’Israël qu’il aille bien au-delà du maintien de l’ordre et s’intéresse à d’autres domaines dans lesquels les besoins de la communauté arabe ne sont pas satisfaits par l’État.

« Il ne s’agit pas seulement du maintien de l’ordre, mais de toutes les arènes et de tous les domaines en termes de services fournis par le gouvernement », a-t-il déclaré.

Lors d’une audition de la commission de la Sécurité intérieure de la Knesset sur cette question le mois dernier, Tibi a accusé le gouvernement et la police de négliger ses électeurs, en opposant la réaction à un récent meurtre dans la ville bédouine de Rahat, dans le sud du pays, à la manière dont la police réagit habituellement à un meurtre dans la communauté juive.

« Les meurtres commis à Nazareth et à Rahat sont différents de ceux commis à Raanana », a déclaré Tibi.

« Il n’est pas possible que des enfants soient tués à Rahat et qu’il faille attendre des heures avant qu’un véhicule de patrouille de police n’arrive », a-t-il poursuivi, faisant référence à un incident survenu en avril de cette année. « Si une fusillade a lieu à Herzliya ou à Netanya, la police arrive immédiatement. Si un Juif est tué dans une ville arabe, c’est également différent. »

Le député Ahmad Tibi prenant la parole en séance plénière lors d’une cérémonie commémorative marquant les 27 ans de l’assassinat du Premier ministre Yitzhak Rabin, à la Knesset, le 6 novembre 2022. (Crédit : Noam Revkin Fenton/Flash90)

S’adressant aux hauts responsables de la police qui assistaient à la réunion, Tibi leur a reproché de ne pas être « suffisamment perturbés par les meurtres commis dans la communauté arabe ».

« Vous savez, je sais et nous savons tous ce qui se passerait si 78 Juifs étaient assassinés l’un après l’autre depuis le début de l’année », a-t-il déclaré, rappelant le nombre de meurtres à cette date.

Selon le Centre de recherche et d’information de la Knesset, sur la base des données de la police, 731 personnes ont été tuées violemment en Israël entre 2018 et 2022. Bien que la communauté arabe ne représente que 21 % de la population, elle a représenté 70 % des victimes.

Alors que le nombre de meurtres d’Arabes augmente, chez les Juifs, le taux d’homicides de 30 à 35 victimes par an est resté stable.

Une manifestante brandissant la photo de Muhammad Abdelrazek Ades lors d’une manifestation contre la recrudescence de la criminalité et de la violence dans les communautés arabes, à Tel Aviv, le 13 mars 2021. (Crédit : Flash90)

Les données montrent que 29 % seulement des meurtres commis dans la communauté arabe au cours de ces années ont fait l’objet d’une inculpation, contre 69 % pour la communauté juive.

Tibi a affirmé que le faible taux d’affaires résolues avait favorisé un sentiment d’impunité parmi les gangs criminels, les enhardissant.

Alors que certains attribuent le nombre de meurtres non résolus à un manque de coopération avec les forces de l’ordre dans les communautés arabes, Abu Rass a constaté un manque de confiance dans la police parmi les Arabes, ce qui fait que les gens sont moins enclins à fournir des informations.

Il a évoqué les propos du chef de la police Kobi Shabtaï lors d’une discussion avec Ben Gvir, qui avait fait l’objet d’une fuite, selon lesquels les Arabes étaient « par nature » des meurtriers.

Le chef de la de la police israélienne Kobi Shabtaï, à gauche, et le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir au siège national de la police israélienne, à Jérusalem, le 20 avril 2023. (Crédit : Oren Ben Hakoon/Flash90)

« Monsieur le ministre, il n’y a rien à faire », avait déclaré Shabtaï dans l’enregistrement qui a fait l’objet d’une fuite au mois d’avril.

« Ils s’entretuent. C’est leur nature. C’est la mentalité arabe », avait-il ajouté.

Ce commentaire reflétait largement l’attitude de la police à l’égard de la société arabe, selon Tibi, ce qui explique l’apathie des forces de l’ordre face au problème.

Le chef adjoint de la police, le surintendant Avshalom Peled, qui était également présent à l’audience du 15 mai, a insisté sur le fait que la police s’efforçait de remédier à la situation.

« Nous nous efforçons de former les policiers pour qu’ils sachent que lorsque nous travaillons sur une affaire de meurtre, nous l’abordons avec respect, quelle que soit l’identité de la victime. Il ne s’agit pas de statistiques, mais d’une personne et de la tragédie qui suit son assassinat », avait déclaré Peled.

Les funérailles de Johara Khnifes, 28 ans, tuée dans un attentat à la voiture piégée, à Shfaram, dans le nord d’Israël, le 8 juin 2022. (Crédit : Roni Ofer/Flash90)

La police israélienne a décliné une demande d’interview avec un haut responsable concernant les efforts pour combattre la vague d’homicides, mais a déclaré dans un communiqué au Times of Israel que la police « travaillait 24 heures sur 24 à la fois au niveau du renseignement pour prévenir les crimes et au niveau de l’enquête pour les résoudre », et que « les officiers travaillent à construire des relations solides avec tous les membres de la communauté, y compris les Arabes israéliens ».

Ni Ben Gvir ni aucun autre haut fonctionnaire du ministère n’ont assisté à l’audition, et le ministère a refusé d’accorder une interview à des hauts fonctionnaires sur cette question.

Le vide du pouvoir

Selon les experts, la vague de criminalité est largement alimentée par le crime organisé. Un rapport provisoire du Bureau du Premier ministre en 2020 était arrivé à la même conclusion.

Lors de l’audition du 15 mai, Tibi a affirmé que l’augmentation du nombre de meurtres pouvait être attribuée à « une guerre qui a éclaté » entre les gangs criminels.

Selon Abu Rass, cette guerre a été déclenchée par les mesures de répression prises par la police à l’encontre des grands gangs l’année dernière, ce qui a créé un vide de pouvoir qui a été comblé par des nouveaux venus cherchant à prendre leur part du gâteau.

« Une lutte chaotique de territoire, avec des groupes qui se battent pour le contrôle des réseaux de protection, et des territoires de vente de drogue entre autres, a contribué à la hausse des meurtres », a-t-il déclaré.

« Les syndicats du crime sont toujours impliqués dans les secteurs habituels : armes, drogue, prostitution et racket de protection. Mais aujourd’hui, ils menacent et extorquent également les entrepreneurs, et ils font directement pression sur les municipalités, souvent par des moyens violents, pour tenter de prendre en charge des projets de développement », avait déclaré un ancien responsable des forces de l’ordre au Times of Israel en 2020.

« Le crime organisé a pénétré les gouvernements locaux », a affirmé Tibi le mois dernier, en dénombrant 15 maires ou chefs de conseils locaux dans des communautés arabes dont la vie avait été menacée.

« Des villes entières font l’objet d’un racket de protection », a-t-il déclaré.

Le député a noté que les gangs avaient profité de la pénurie de services bancaires disponibles pour les Arabes, ce qui a contraint les gens à se tourner vers les usuriers, qui proposent des taux abusifs et exercent des représailles sanglantes en cas de dettes impayées.

La police sur les lieux où un homme a été abattu au volant de sa voiture, dans la ville arabe de Shfaram, au nord d’Israël, le 3 mai 2023. (Crédit : Flash90)

Il a également souligné la prolifération des armes illégales dans les villes arabes, qui facilite les meurtres et rend plus probable le passage de disputes en échanges de tirs mortels. Les efforts déployés pour lutter contre ce problème, en particulier le vol d’armes et d’armes à feu dans les bases de Tsahal, sont nettement insuffisants, a-t-il accusé.

À LIRE – Vols massifs de munitions de l’armée : D’importantes failles de sécurité en cause

Un responsable de la police Shmuel Sharvit a insisté sur le fait que la police prenait au sérieux la lutte contre la criminalité dans les communautés arabes, décrivant un effort déterminé de la part des officiers pour combattre la violence.

Sharvit a déclaré que 26 tentatives d’assassinat avaient été déjouées cette année, que des dizaines de personnes avaient été arrêtées dans le cadre de l’opération « Safe Path » et que de grandes quantités d’armes illégales avaient été saisies, notamment des pistolets et des fusils d’assaut M-16 et AK-47.

Quel que soit le niveau d’engagement de la police, les problèmes d’effectifs ont entravé la capacité des forces de l’ordre à assurer un maintien de l’ordre efficace dans certaines zones.

Abu Rass a déclaré qu’il avait lui-même constaté une réduction des patrouilles de police dans sa ville natale au cours des derniers mois et une augmentation des fusillades nocturnes que les habitants ne prennent plus la peine de signaler à la police.

Des Arabes israéliens protestant contre la violence, le crime organisé et les récents meurtres au sein de leur communauté, dans la ville arabe d’Umm al-Fahm, le 5 février 2021. (Crédit : Roni Ofer/Flash90)

« La police ne fait pas beaucoup d’efforts pour lutter contre la criminalité dans la communauté arabe, car elle n’a pas le pouvoir de le faire en ce moment », a-t-il déclaré.

La police israélienne a souligné à plusieurs reprises des problèmes d’effectifs. Lors de l’audition de la commission de la Knesset du 15 mai, le major-général Yoav Telem, chef adjoint du Directorat des Renseignements militaires, a déclaré que la police manquait de 2 000 officiers de police.

Mardi, Shabtaï a déclaré lors d’une autre audition à la Knesset que la police n’avait ni le personnel ni les ressources nécessaires pour faire face à des violences collectives du type de celles qui ont éclaté dans les villes mixtes lors de l’Opération « Gardien des murs » en mai 2021.

À Lod, les effectifs de la police ont diminué d’environ 30 %, a-t-il déclaré à titre d’exemple, en insistant sur la nécessité d’augmenter les salaires pour attirer davantage d’agents.

« Le salaire est un problème majeur », a déclaré le chef de la police israélienne. « Si la question des salaires des officiers de la police israélienne n’est pas améliorée, je ne vois pas de solution à la problématique des effectifs », a-t-il expliqué.

Pour Segalovitz, les citoyens israéliens doivent être protégés des crimes meurtriers, faute de quoi c’est l’État qui échoue.

« 20 % de la population israélienne doit être correctement traitée par l’État car aujourd’hui, les habitants des villes arabes ont peur de sortir de chez eux, et c’est intolérable », a-t-il déclaré.

« Il s’agit du contrat central entre l’État et ses citoyens, à savoir que les gens se sentent en sécurité chez eux, mais aujourd’hui, la communauté arabe ne se sent pas en sécurité. »

Abu Rass est tout à fait d’accord avec Segalovitz.

« Nous avons besoin que le gouvernement intervienne et que l’État d’Israël ne nous considère pas comme une ancienne enclave territoriale », a-t-il déclaré. « Nous faisons partie intégrante de l’État, mais l’État ne fonctionne tout simplement pas ici. »

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