Un homme tué par balle à Nazareth ; la vague d’homicides ne faiblit pas
La victime, âgée d'une trentaine d'années, a été identifiée comme étant Ayman Zoabi, originaire de Sulam, sa mort porte à 92 le nombre de victimes de la violence endémique
Un homme d’une trentaine d’années a été tué par balle dans la nuit de mercredi à jeudi dans la ville de Nazareth, dans le nord du pays, alors que les autorités continuent de lutter contre une vague incessante de crimes violents dans les communautés arabes israéliennes.
Les médias israéliens ont identifié la victime comme étant Ayman Zoabi, originaire de la ville à majorité arabe de Sulam, près d’Afula.
Après la fusillade, il a été transporté à l’hôpital EMMS de Nazareth dans un état critique, où les médecins ont été contraints de prononcer son décès.
Ce meurtre est l’un des nombreux incidents criminels violents signalés en Israël mercredi.
Selon l’observatoire anti-violence Abraham Initiatives, au moins 92 Arabes ont été tués dans des circonstances violentes depuis le début de l’année, un bond important par rapport aux 34 meurtres à ce stade en 2022.
Depuis plusieurs années, la police, les hommes politiques et les responsables locaux s’efforcent d’endiguer les activités criminelles à l’origine de l’escalade de la violence, qui semble s’être intensifiée au cours des derniers mois.
De nombreux responsables locaux accusent la police qui, selon eux, n’a pas réussi à sévir contre les puissantes organisations criminelles et ignore largement la violence, qui comprend les querelles familiales, les guerres de territoire entre mafias et la violence à l’égard des femmes. Les communautés ont également souffert d’années de négligence de la part des autorités de l’État.
Le chef d’une unité de police chargée de lutter contre la criminalité parmi les Arabes israéliens, le commissaire adjoint Natan Bozna, a démissionné mardi. Aucune raison du départ n’a été donnée par Bozna ou par la force, et la police n’a pas annoncé de remplaçant.
Cette démission survient au lendemain d’une annonce, par le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, de sa décision de nommer un coordinateur politique chargé de résoudre cette vague de violence endémique.
Lundi également, des députés de l’alliance arabe radicale Hadash-Taal ont rencontré le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour discuter du problème et demander une action urgente pour lutter contre la vague de crimes.
Les deux parties ont convenu avec Netanyahu de former une commission de lutte contre la violence dans la communauté arabe, que le Premier ministre lui-même dirigera, a déclaré le bureau de Netanyahu.
Les analystes affirment que les meurtres sont dus à la violence de la pègre, alimentée par des gangs puissants qui se livrent à l’extorsion, au prêt usuraire, au racket de protection et à d’autres activités criminelles.