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Police : Démission d’un responsable chargé de la violence dans la communauté arabe

Natan Bozna n'a pas justifié sa décision et aurait critiqué Ben Gvir, qui, à son tour, l'a accusé d'avoir "échoué bien avant que je ne prenne mes fonctions"

Natan Bozna, commissaire adjoint de la police israélienne (Capture d'écran YouTube ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)
Natan Bozna, commissaire adjoint de la police israélienne (Capture d'écran YouTube ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)

Le chef d’une unité de police chargée de lutter contre la criminalité au sein de la communauté arabe israélienne a démissionné mardi, alors que les dirigeants tentent d’apporter des réponses à la flambée de violence meurtrière qui frappe les Arabes israéliens.

Le commissaire adjoint Natan Bozna a demandé à prendre sa retraite et à toucher sa pension, a indiqué la police. Ni Bozna ni la police n’ont donné de raison à ce départ.

Selon un communiqué de la police, le commissaire Kobi Shabtai a accepté la démission de Bozna.

« Les deux parties ont convenu que le commissaire adjoint Bozna prendrait sa retraite dans les mois à venir », indique le communiqué.

Bozna, 60 ans, qui était officier depuis 1984, est le 11e commissaire adjoint à démissionner depuis que Shabtai est devenu chef de la police en 2021.

Selon le groupe de surveillance anti-violence Abraham Initiatives, 91 Arabes ont été tués dans des circonstances violentes depuis le début de l’année, ce qui représente un bond important par rapport aux 34 meurtres commis à la même période en 2022. La police, les hommes politiques et les responsables locaux se sont efforcés ces dernières années d’endiguer les activités criminelles à l’origine de l’escalade de la violence, qui semble s’être intensifiée ces derniers mois.

Selon le site d’information Ynet, qui cite des officiers de police supérieurs anonymes, Shabtai « montrait la porte à Bozna » après avoir été écarté lors de la dernière série de promotions.

Un reportage de la Treizième chaîne a indiqué que Bozna s’était plaint auprès de ses collègues que son unité manquait de mordant et qu’il avait reproché au ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, de n’être « même pas venu une seule fois en visite ».

Le chef de la de la police israélienne Kobi Shabtaï, à gauche, et le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir au siège national de la police israélienne, à Jérusalem, le 20 avril 2023. (Crédit : Oren Ben Hakoon/Flash90)

En réponse, Ben Gvir a déclaré à la chaîne que Bozna « avait échoué dans sa mission bien avant que je ne prenne mes fonctions et qu’il voulait même être promu ».

« Votre rôle était de contrecarrer la violence dans la communauté arabe… la violence est le résultat d’années de négligence dans le secteur arabe », a écrit Ben Gvir dans un tweet de suivi. « Le reste des histoires et la recherche de responsabilités ne sont qu’une dérobade. »

La police n’a pas annoncé de remplaçant pour Bozna. Ynet a rapporté que l’unité serait fermée, mais il n’y a pas eu de confirmation de cette information.

L’annonce est intervenue un jour après que Ben Gvir a déclaré qu’il nommerait un coordinateur politique pour aider à résoudre la vague d’homicides.

Lundi également, des députés de l’alliance radicale arabe Hadash-Taal ont rencontré le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour discuter du problème et demander une action urgente pour lutter contre la vague de criminalité.

La police sur les lieux d’une fusillade dans la ville centrale de Lod, le 14 avril 2023. (Crédit : Police israélienne)

Les parties ont convenu avec Netanyahu de former une commission de lutte contre la violence dans la communauté arabe que le Premier ministre lui-même dirigera, a déclaré le bureau de Netanyahu.

Les analystes estiment que les assassinats sont le résultat de la violence du monde de la pègre, alimentée par des gangs puissants qui se livrent à l’extorsion, au prêt usuraire, au racket de protection et à d’autres activités criminelles. De nombreuses fusillades s’inscriraient également dans le cadre de guerres de territoire entre les gangs rivaux.

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