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Shabtaï : La police pas préparée à faire face à une flambée de violence multi-fronts

Le chef de la police a déclaré à la Knesset que le manque d'effectifs, d'équipements et de ressources signifie que les policiers ne seraient toujours pas en mesure de faire face

Le chef de la police israélienne Kobi Shabtaï s'adressant à la commission de Contrôle de l’État, à la Knesset, le 6 juin 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Le chef de la police israélienne Kobi Shabtaï s'adressant à la commission de Contrôle de l’État, à la Knesset, le 6 juin 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le chef de la police israélienne, Kobi Shabtaï, a averti mardi que ses forces n’étaient pas préparées en cas d’explosion de violence sur plusieurs fronts à travers le pays, telle que les émeutes et les affrontements ethniques qui ont accompagné la guerre de Gaza en 2021.

Shabtaï a déclaré que les officiers sont en meilleure position qu’il y a deux ans, lorsque les forces de l’ordre ont été mises à rude épreuve par des jours de violence collective et de combats entre Juifs et Arabes dans des villes mixtes, alors que l’armée luttait contre les terroristes basés à Gaza dans le cadre de l’Opération « Gardien des murs ».

« Aujourd’hui, nous sommes bien mieux préparés que par le passé, lors de l’Opération ‘Gardien des murs’, à gérer un grand nombre de sites… mais nous ne sommes toujours pas au niveau requis », a déclaré Shabtaï lors d’une audition de la commission de Contrôle de l’Etat de la Knesset.

« Nous ne serons pas en mesure de faire face à un tel scénario s’il y a un incident sur plusieurs fronts dans tout le pays », a ajouté Shabtaï, soulignant le manque « d’effectifs, de ressources, de moyens et d’équipements » qui empêche la police de « se montrer à la hauteur de la situation ».

Shabtaï a noté qu’à Lod – qui a connu certaines des émeutes les plus intenses en mai 2021 – il manque au poste de police 30 % de ses effectifs, ce qui représente 56 officiers. Lod a également été le théâtre d’une partie de la violence meurtrière de la communauté arabe, qui a fait 91 victimes depuis le début de l’année.

« Le salaire est un problème majeur », a déclaré le chef de la police. « Si la question des salaires des officiers de la police israélienne n’est pas améliorée, je ne vois pas de solution à la problématique des effectifs », a-t-il déclaré.

Dans le cadre du budget de l’État adopté le mois dernier, le ministre de la Sécurité nationale d’extrême-droite, Itamar Ben Gvir, a promis « une augmentation d’environ 20 % pour les officiers de police, le recrutement de milliers d’officiers et de gardiens de prison, et la création d’une garde nationale ».

Ben Gvir, ministre d’extrême-droite connu pour sa rhétorique anti-arabe, a cherché à créer une force de garde civile volontaire armée chargée de faire face à la violence ethnique dans les villes mixtes. Ses détracteurs affirment que cette unité ferait double emploi avec les activités des forces de l’ordre existantes et accusent le ministre de tenter de mettre en place une milice sous son commandement.

Shabtaï a déclaré que la police n’était « sans aucun doute » pas préparée lors des affrontements de 2021 et a souligné que la décision de trop se concentrer sur la sécurisation de Jérusalem constituait un « échec » majeur de l’opération.

Les tensions étaient en effet initialement centrées sur la capitale, qui avait été le théâtre de plusieurs jours de combats autour du mont du Temple et devait accueillir une marche controversée de l’extrême-droite lorsque le groupe terroriste palestinien du Hamas avait ciblé la capitale avec des roquettes, déclenchant ainsi un conflit de dix jours.

Trois personnes ont été tuées et des centaines d’autres blessées au cours de ces journées de troubles violents dans des villes à population mixte, alors qu’Israël connaissait l’une des pires violences intercommunautaires depuis la création de l’État, les tensions nationalistes qui couvaient depuis longtemps entre Juifs et Arabes ayant explosé dans un déluge de bombes incendiaires, de fusillades et de rixes.

« Nous ne nous attendions pas à atteindre une telle spirale [de violence] aussi rapidement », a-t-il ajouté, notant que seuls des policiers habitués à faire des rondes étaient présents dans les villes mixtes où certains des affrontements les plus intenses ont eu lieu.

Les forces de police à Lod pendant une émeute ethnique dans la ville mixte Lod, dans le centre d’Israël, le 12 mai 2021. (Crédit : Yossi Aloni/Flash90)

Dans un rapport accablant publié l’été dernier, le contrôleur de l’État Matanyahu Englman a déclaré que la police n’avait pas recueilli de renseignements sur la possibilité de troubles de masse à motivation nationaliste. Il a également souligné des défaillances dans l’échange de renseignements entre l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet et la police, des affectations incorrectes d’effectifs dues à des renseignements erronés entraînant des retards importants dans le déploiement des forces, ainsi qu’un manque d’équipement adéquat pour la police anti-émeute.

La police et les autres agences de sécurité avaient déclaré à l’époque qu’elles mettaient déjà en œuvre des réformes pour remédier aux lacunes constatées en mai 2021.

Lors de l’audition de mardi, le chef de la division des opérations de la police a déclaré que la force se préparait à un scénario dans lequel des incidents violents éclateraient dans 106 lieux différents, « 68 d’entre eux étant en mesure de répondre ».

« Il nous manque 4 000 réservistes de la police des frontières et un budget suffisamment important pour combler cette lacune », a déclaré la cheffe adjointe Sigal Bar Zvi.

Une voiture en feu suite à des affrontements entre Arabes et Juifs à Akko, dans le nord d’Israël, le 12 mai 2021. (Crédit : Roni Ofer/Flash90)

Le chef de la police des frontières, Amir Cohen, a également dénoncé de « très grandes lacunes » en matière d’effectifs et de financement, affirmant qu’en dépit du rapport du contrôleur de l’État, « il ne se passe pas grand-chose ».

Mais il a vanté la coopération avec Tsahal pour aider à renforcer les rangs de la police des frontières, l’augmentation de la formation des soldats de réserve et l’amélioration de la capacité à les enrôler à court-terme.

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