2 soldats blessés lors d’une vaine tentative de libération d’un otage à Gaza
Des roquettes visent le sud d'Israël et Tel Aviv ; Tsahal a désigné 150 abris pour les Gazaouis, en plus de la zone d'al-Mawasi ; le bilan des opérations au sol s'élève à 91 morts
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Deux soldats de l’armée israélienne ont été blessés lors d’une tentative ratée de sauvetage d’otages détenus par le groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza au cours de la nuit, a déclaré l’armée vendredi, ajoutant que plusieurs des preneurs d’otages ont été tués.
Cette tentative de sauvetage survient alors que l’armée a intensifié son incursion dans les bastions du Hamas à travers la bande de Gaza, face à ce qu’elle considère comme des signes d’affaiblissement des défenses du groupe terroriste.
« Les troupes ont effectué un raid sur un site du Hamas et ont tué les terroristes qui ont participé à l’enlèvement et à la détention des otages », a déclaré à la presse le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari.
Il n’a pas fourni d’autres détails sur le raid, se contentant de dire qu’en fin de compte, il avait échoué et qu’aucun otage n’avait été secouru.
« Nous continuerons à agir de plusieurs façons, sur le plan opérationnel et sur le plan du renseignement, avec [l’agence de sécurité intérieure du] Shin Bet, afin de ramener tous les otages chez eux et d’obtenir des informations sur eux », a déclaré Hagari.
L’hôpital Soroka de Beer Sheva a déclaré que les deux soldats étaient dans un état grave et qu’ils étaient traités dans l’unité de soins intensifs.
L’armée a souligné qu’elle tenait les familles des otages au courant en permanence, chaque fois qu’elle recevait des informations fiables sur leur situation. Elle a également mis en garde contre les tentatives répétées de guerre psychologique du Hamas concernant le sort des otages et a appelé la population à ne pas propager de rumeurs.
Il s’agit de la deuxième tentative connue de l’armée pour libérer des otages après le sauvetage de la soldate Ori Megidish le 30 octobre.
Au cours d’une trêve d’une semaine, 105 autres otages civils ont été libérés des geôles du Hamas à Gaza : 81 Israéliens, 23 ressortissants thaïlandais et un Philippin. En échange, Israël a libéré 240 prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël – tous des femmes et des mineurs.
Plus tôt, quatre otages ont été libérés et deux corps ont été retrouvés. 138 otages se trouveraient encore à Gaza, dont une vingtaine de femmes, bien que Tsahal ait confirmé que plusieurs d’entre eux ont été tués, avant ou après avoir été enlevés.
Suite à la violation de la trêve, Tsahal a repris son incursion terrestre à Gaza, continuant à renforcer son opération sur les villes du nord de la bande de Gaza, mais poussant également jusqu’à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, où certains des combats les plus violents de cette guerre ont été constatés ces derniers jours.
S’adressant aux troupes près de la frontière de Gaza, le ministre de la Défense Yoav Gallant a déclaré qu’il y avait de plus en plus de « signes qui indiquent que [le Hamas] commence à perdre Gaza ».
Ses propos ont été tenus lors de l’allumage de bougies Hanoukka avec des troupes du bataillon Caracal du Corps d’Infanterie – une unité mixte de défense des frontières – et du Corps Blindé Mécanisé à la frontière de Gaza. Gallant a également salué le rôle des soldates dans la guerre en cours.
« Il est impossible d’ignorer la présence féminine forte, proéminente et réussie [dans la guerre]. Les femmes n’ont pas vraiment combattu dans Tsahal depuis 1948, c’est la première fois que cela se produit, après 75 ans, dans des combats massifs », a-t-il dit aux troupes. « Les résultats sont très impressionnants. »
« Je vois les signes qui indiquent que [le Hamas] commence à perdre Gaza. Vous jouez tous un rôle clé dans cela », a-t-il ajouté.
Hagari a également déclaré que l’armée voyait davantage de terroristes du Hamas se rendre aux forces au cours des combats dans la bande de Gaza.
« Nos troupes opèrent au cœur des bastions du Hamas dans le sud et le nord de la bande de Gaza simultanément, à Jabaliya, Shejaiya et dans la région de Khan Younès », a-t-il souligné
« Nous sommes engagés dans des batailles féroces avec les terroristes du Hamas, qui se cachent sous terre. Nous tuons de nombreux terroristes, et nous voyons de plus en plus de terroristes abandonner le combat et se rendre à nos forces », a déclaré Hagari, ajoutant qu’au cours des dernières 48 heures, Tsahal avait arrêté plus de 200 suspects dans la bande de Gaza.
« Des dizaines d’entre eux ont été remis pour interrogatoire à l’unité 504 du Directorat des Renseignements militaires et au Shin Bet en Israël, y compris des commandants du Hamas et des agents de [l’unité d’élite du Hamas] la Nukhba », a déclaré Hagari.
Les forces israéliennes ont encerclé les principaux centres urbains de Gaza car elles cherchent à détruire le Hamas après son attaque sans précédent du 7 octobre, lorsque des terroristes ont franchi la frontière de Gaza pour tuer environ 1 200 personnes, pour la plupart des civils massacrés chez eux et lors d’un festival de musique, et s’emparer de quelque 240 otages.
L’armée a fourni des détails sur les batailles, indiquant qu’elle avait effectué des frappes sur plus de 450 cibles dans la bande de Gaza au cours de la journée de jeudi, notamment des bases militaires, des postes d’observation et des dépôts d’armes.
L’armée a déclaré que la 98e division continue d’avancer dans le sud de la bande de Gaza, à Khan Younès, qui est selon elle l’un des « principaux bastions du Hamas », tuant des dizaines de terroristes et détruisant des tunnels dans le processus.
Tsahal a déclaré que la 7e brigade blindée a lancé un assaut pour briser les lignes de défense du Hamas dans le sud de Gaza, frappant des dizaines de sites de lancement de missiles antichars et de postes d’observation. Les forces armées ont effectué un raid sur un avant-poste principal appartenant au bataillon Deir al-Balah du Hamas, capturant des armes et du matériel de renseignement.
Des troupes de la brigade d’infanterie Givati, de la 55e brigade de parachutistes de réserve et de la brigade blindée de réserve Kiryati encerclaient Khan Younès et effectuaient des « raids ciblés » contre des sites du Hamas.
Tsahal a déclaré que lors de l’un des raids, les troupes ont trouvé des armes du Hamas dans une école, notamment des lance-roquettes, des lance-mortiers, des engins explosifs et d’autres équipements.
Les troupes de la brigade Kiryati ont également capturé un centre de commandement du Hamas à l’intérieur d’une mosquée, où un certain nombre de terroristes étaient retranchés, selon Tsahal. Les membres de la cellule ont été tués, ainsi qu’un autre groupe d’hommes armés du Hamas qui ont tenté de s’enfuir dans un tunnel de la région.
La brigade Commando a également effectué des raids contre ce que Tsahal appelle les « points névralgiques » du Hamas à Khan Younès, notamment les domiciles des terroristes du Hamas. À l’intérieur des maisons, les troupes ont trouvé des armes et du matériel de renseignement.
Tsahal a également diffusé des images dramatiques des troupes de l’unité d’élite LOTAR combattant des membres du Hamas dans une école du quartier Shejaiya de la ville de Gaza.
The IDF releases dramatic footage of troops of the elite LOTAR Unit battling Hamas operatives in a school in Gaza City’s Shejaiya neighborhood.
According to the IDF, troops of the 188th Armored Brigade’s 74th Battalion, along with the LOTAR soldiers, encountered a Hamas cell as… pic.twitter.com/gZZrWwDtlz
— Emanuel (Mannie) Fabian (@manniefabian) December 8, 2023
Selon Tsahal, les troupes du 74e bataillon de la 188e brigade blindée, ainsi que les soldats du LOTAR, ont rencontré une cellule du Hamas alors qu’ils fouillaient le bâtiment de l’école.
« Les terroristes ont tenté d’attirer les forces dans une embuscade, avec des tirs et des explosifs, et ont été éliminés par les troupes de l’unité LOTAR et les tirs de chars du 74e bataillon », a indiqué Tsahal.
L’armée a ajouté que les troupes ont ensuite ratissé l’école et trouvé un puits de tunnel à l’intérieur de l’une des salles de classe. Le tunnel, utilisé par les terroristes du Hamas, menait à une mosquée voisine.
Tsahal a également annoncé le décès de deux soldats réservistes tués jeudi lors de combats à Gaza, portant à 91 le bilan militaire de l’incursion terrestre menée contre le Hamas depuis fin octobre. Il s’agit du sergent-major (res.) Kobi Dvash, 41 ans, du 271e bataillon du Corps du génie de combat, originaire de Tibériade, et du sergent-maître (res.) Eyal Meïr Berkowitz, 28 ans, du 699e bataillon de la 551e brigade, originaire de Jérusalem.
Dvash a été tué dans le sud de Gaza, tandis que Berkowitz a été tué dans le nord de la bande. En outre, un officier de l’unité canine des forces spéciales Oketz a été grièvement blessé au cours des combats dans le nord de la bande de Gaza.
Malgré les combats, le Hamas a continué à tirer des roquettes sur Israël.
Le groupe terroriste palestinien a déclaré peu après midi qu’il avait tiré des roquettes sur Tel Aviv. Aucune sirène n’a retenti dans le centre-ville, bien que les habitants ont rapporté avoir entendu de grandes détonations, les projectiles ayant apparemment atterri dans la mer. Vers 14h30, une nouvelle salve a été lancée, déclenchant cette fois des sirènes alors que le Dôme de fer interceptait les projectiles entrants. Des éclats d’une roquette sont tombés sur un véhicule garé dans la ville côtière. Aucun blessé n’a été signalé.
Les Palestiniens ont fait état de dizaines de blessés dans les combats.
Les troupes israéliennes ont affronté les terroristes du Hamas à l’intérieur de la ville méridionale de Khan Younès, tandis que des frappes ont continué de frapper la ville voisine de Deir al-Balah. Une frappe vendredi sur un immeuble résidentiel à Zawaida, à l’extérieur de Deir al-Balah, a tué au moins 20 personnes appartenant à des familles qui s’y abritaient, selon l’hôpital des martyrs d’Al-Aqsa.
Le nombre de victimes n’a pas pu être confirmé. L’armée affirme qu’elle fait tout son possible pour épargner les civils et accuse le Hamas de les utiliser comme boucliers humains lorsque les terroristes se battent dans des zones résidentielles denses.
Le ministère de la Santé, contrôlé par le Hamas à Gaza, a déclaré que le bilan total s’élèverait à plus de 17 000 morts, dont la plupart sont des femmes et des enfants. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, ainsi que les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza. Selon les estimations de l’armée israélienne, 5 000 membres du Hamas auraient été tués dans la bande de Gaza, auxquels s’ajoutent plus de 1 000 terroristes tués en Israël lors de l’assaut du 7 octobre.
Au fur et à mesure que les combats s’intensifient, les groupes d’aide internationale mettent en garde contre la situation humanitaire à l’intérieur de la bande de Gaza.
L’ONU affirme qu’environ 85 % de la population a été déplacée et qu’elle est confrontée à de graves pénuries de nourriture, de carburant, d’eau et de médicaments, ainsi qu’à une menace croissante de maladies.
Vendredi, le Hamas a pointé du doigt l’UNRWA, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, l’accusant « d’humilier » la population en ne distribuant pas de farine dans certaines zones, ou trop lentement dans d’autres.
« Nous avons remarqué un ralentissement délibéré de la part de l’UNRWA, comme si elle ne voulait pas mettre fin à la crise de la distribution de farine », a déclaré le groupe terroriste.
L’ONU a également déclaré que les Palestiniens ne disposaient plus d’endroits sûrs pour s’abriter.
Des dizaines de milliers de personnes déplacées par les combats se sont entassées à Rafah, à l’extrême sud de la bande de Gaza, et à al-Mawasi, une parcelle voisine du littoral aride. Israël a désigné al-Mawasi comme zone de sécurité. Mais les Nations unies et les organisations humanitaires ont qualifié cette solution de mal planifiée.
« Nous n’avons plus d’opération humanitaire dans le sud de Gaza qui puisse être appelée par ce nom », a déclaré jeudi Martin Griffiths, le chef des opérations humanitaires de l’ONU. « Ce projet est en lambeaux », a-t-il déclaré.
Cependant, les autorités israéliennes ont identifié environ 150 abris à Gaza qui, selon elles, ne seront pas pris pour cible par Tsahal au cours de ses opérations en cours à Gaza, a déclaré au Times of Israel le colonel Elad Goren, du COGAT (Coordinateur des activités gouvernementales dans les Territoires palestiniens).
Ces abris s’ajoutent à la zone d’al-Mawasi, qui, selon Goren, n’a pas été prise pour cible par l’armée israélienne, même après que des groupes terroristes ont tiré des roquettes depuis la zone de sécurité côtière de 20 kilomètres carrés.
Les abris sont des écoles et d’autres infrastructures publiques, dont les coordonnées ont été transmises par l’ONU à Israël par le biais du mécanisme de déconfliction récemment renforcé de Tsahal, a expliqué Goren.
Le haut responsable du COGAT a affirmé que les 150 bâtiments resteront sûrs pour les civils en attendant que les opérations de Tsahal changent.
Des responsables américains ont déclaré ces derniers jours que si Israël a élargi certaines des zones de sécurité, certains Palestiniens sont toujours pris pour cible après s’être réfugiés dans ces zones.
Pendant ce temps, Yotam Shefer, le chef du Département des relations extérieures du COGAT, a déclaré au Times of Israel que Jérusalem continue d’encourager les pays étrangers et les organisations humanitaires à mettre en place des hôpitaux de campagne et des hôpitaux flottants dans et autour de Gaza pour soigner les milliers de Palestiniens blessés lors des combats entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas.
Shefer a indiqué que deux hôpitaux de campagne fonctionnent actuellement à Gaza – l’un du gouvernement jordanien et l’autre du gouvernement émirati.
Le personnel de l’International Medical Corps, basé aux États-Unis, est en route pour Gaza afin d’y installer un troisième hôpital de campagne. Le COGAT est également en pourparlers avec la Croix-Rouge et plusieurs autres organisations pour leur emboîter le pas, d’après Shefer.
Deux navires-hôpitaux ont accosté au cours des deux dernières semaines au large de la côte égyptienne d’al-Arish – un navire envoyé par la France qui est arrivé la semaine dernière et un autre envoyé par l’Italie qui est arrivé cette semaine.
« Nous avons également facilité l’entrée d’équipes médicales et de fournitures médicales provenant de diverses autres organisations et pays », a ajouté le responsable du COGAT.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.