Deux soldats tués jeudi à Gaza ; Tsahal a frappé 450 sites du Hamas
Les Palestiniens font état de dizaines de morts ; des roquettes ont été tirées sur Sderot, sans faire de blessés ; 2 autres soldats ont été tués au cours des combats
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
L’armée israélienne a déclaré vendredi avoir mené des frappes sur plus de 450 cibles dans la bande de Gaza au cours de la journée écoulée, alors que les opérations au sol se poursuivent.
Les sites comprenaient des enceintes militaires, des postes d’observation et des dépôts d’armes.
Les troupes de la 7e brigade blindée ont dirigé plusieurs drones de l’armée de l’air israélienne pour effectuer des frappes contre des terroristes du Hamas dans la région de Khan Younès, a indiqué l’armée. Selon Tsahal, la série de frappes a duré environ deux heures, et de « nombreux » hommes du Hamas ont été tués.
La marine israélienne a également mené des frappes à Gaza au cours de la journée écoulée, en utilisant des munitions guidées et des obus. Tsahal a déclaré que la marine avait frappé des sites appartenant aux forces navales du Hamas dans le centre et le sud de la bande de Gaza.
Tsahal a également annoncé la mort de deux soldats réservistes tués jeudi lors de combats à Gaza, ce qui porte à 91 le bilan militaire de l’incursion terrestre menée contre le groupe terroriste palestinien du Hamas depuis fin octobre. Il s’agit du sergent-major (res.) Kobi Dvash, 41 ans, du 271e bataillon du Corps du Génie Militaire, originaire de Tibériade, et du sergent-maître (res.) Eyal Meir Berkowitz, 28 ans, du 699e bataillon de la 551e brigade, originaire de Jérusalem. Dvash a été tué dans le sud de Gaza, tandis que Berkowitz a été tué dans le nord de la bande. En outre, un officier de l’unité canine des forces spéciales Oketz a été grièvement blessé au cours de combats dans le nord de Gaza.
Le site d’information Ynet a rapporté qu’un des soldats tués ces derniers jours est mort après qu’un hélicoptère de combat israélien a tiré par erreur sur un bâtiment alors que des troupes de Tsahal se trouvaient à l’intérieur. Selon le média, les troupes au sol avaient demandé un soutien aérien après qu’un groupe de terroristes du Hamas a été identifié à proximité, mais un hélicoptère de combat Apache dépêché pour tirer sur les tireurs a frappé le mauvais bâtiment, en raison du « déploiement de tirs incorrects depuis le sol » par les soldats. Tsahal a ouvert une enquête.
Selon Ynet, il y a eu des cas similaires, mais aucun n’a fait de victimes, bien que des dizaines de personnes aient été tuées ou blessées dans d’autres types de « tirs amis » dans la bande de Gaza au cours de l’incursion terrestre.
Vendredi matin, quatre roquettes ont été tirées de Gaza sur Sderot, a indiqué la municipalité, précisant que deux d’entre elles ont été éjectées par le système de défense antiaérienne Dôme de fer. Les autres ont atterri dans des zones ouvertes à l’intérieur des limites de la municipalité. Aucun dégât ni blessé n’a été signalé.
Les forces israéliennes ont encerclé les principaux centres urbains de Gaza car elles cherchent à détruire le Hamas suite à son attaque sans précédent du 7 octobre, lorsque les terroristes ont franchi la frontière de Gaza pour tuer 1 200 personnes, principalement des civils massacrés chez eux et lors d’un festival de musique, et s’emparer de plus de 240 otages.
Tôt vendredi, le ministère de la Santé dirigé par le Hamas à Gaza a fait état de 40 autres morts dans les frappes près de la ville de Gaza et de « dizaines » d’autres à Jabaliya et Khan Younès. Il a précisé que le bilan total s’éleverait à plus de 17 000 morts, dont la plupart sont des femmes et des enfants. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza. Selon les estimations de l’armée israélienne, 5 000 membres du Hamas auraient été tués dans la bande de Gaza, auxquels s’ajoutent plus de 1 000 terroristes tués en Israël lors de l’assaut du 7 octobre.
Le poète palestinien Refaat Alareer, l’un des chefs de file d’une jeune génération d’auteurs de Gaza ayant fait le pari d’écrire en anglais pour raconter leur histoire, a été tué dans une frappe israélienne, ont annoncé ses proches dans la nuit de jeudi à vendredi.
Lors d’un appel téléphonique jeudi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président américain Joe Biden « a souligné le besoin critique de protéger les civils et de séparer la population civile du Hamas », a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué.
Biden a également demandé la mise en place de « corridors qui permettent aux gens de se déplacer en toute sécurité hors des zones définies de combat ».
Plusieurs vidéos et photos qui ont circulé sur les réseaux sociaux jeudi ont montré la reddition de dizaines de Palestiniens aux troupes, alors que l’armée poursuivait sa incursion dans la bande.
Des Palestiniens en sous-vêtements, les yeux bandés et les mains attachées dans le dos, sous la garde de troupes israéliennes sur la place de la Palestine à Jabaliya et dans d’autres parties du nord de la bande sont visibles dans les vidéos.
Dans l’une d’elles, un groupe est transporté à l’arrière d’un véhicule militaire israélien.
En réponse à une question sur le sujet, le porte-parole de Tsahal, Daniel Hagari, a semblé confirmer lors de son briefing du soir que les hommes s’étaient rendus à l’armée.
« Jabaliya et Shejaiya sont des ‘points névralgiques’… pour les terroristes que nous combattons. Ils se cachent sous terre et sortent, et nous les combattons », a-t-il déclaré. « Ceux qui restent dans ces zones sortent des puits de tunnels, et certains des bâtiments, et nous enquêtons pour savoir qui est lié au Hamas, et qui ne l’est pas. Nous les arrêtons tous et les interrogeons. »
La grande majorité de la population civile a quitté le nord de la bande de Gaza il y a plusieurs semaines, Israël ayant conseillé aux habitants de descendre vers le sud alors qu’il concentrait son offensive terrestre sur le nord.
La semaine dernière, Israël a étendu ses opérations à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, où se cacheraient des dirigeants du Hamas.
Les combats ont poussé les habitants de Gaza vers le sud, transformant Rafah, près de la frontière égyptienne, en un vaste camp pour une grande partie des 1,9 million de personnes déplacées par le conflit, soit 80 % de la population de Gaza.
Mais des frappes aériennes ont également touché Rafah, dont huit au cours de la nuit. Des journalistes de l’AFP ont vu une vingtaine de cadavres dans des sacs mortuaires blancs, dont un enfant, à l’hôpital Nasser, tandis que des hommes se rassemblaient à proximité pour prier.
Israël affirme qu’il s’efforce d’éviter de blesser les civils tout en combattant un groupe terroriste implanté au sein de la population civile. Israël accuse depuis longtemps les groupes terroristes basés à Gaza d’utiliser les Palestiniens de la bande comme boucliers humains, en opérant à partir de sites censés être protégés, notamment des écoles et des hôpitaux.
Jeudi, elle a publié des images montrant que les roquettes tirées sur Israël mercredi avaient été lancées depuis des zones humanitaires établies dans le sud de la bande de Gaza pour permettre aux civils de se réfugier.
Elle a déclaré que deux attaques distinctes à la roquette, dont une importante salve visant Beer Sheva, avaient été tirées depuis des zones censées être exemptes d’hostilités, ce qui mettait les civils en danger.
צה״ל חשף בתקשורת הזרה: חמאס משגר רקטות מתוך אזורים הומניטריים לעבר ישראל
אתמול, בשעה 15:59, שיגרו מחבלי חמאס 12 רקטות לעבר באר-שבע. הרקטות שוגרו בסמוך לאוהלים של אזרחים עזתים שפונו לדרום הרצועה לשם הגנתם וסמוך למתקני האו"ם.
תיעוד מאתר השיגור, ליד אוהלים של אזרחים: pic.twitter.com/DeTKZDdNFj
— צבא ההגנה לישראל (@idfonline) December 7, 2023
Les nombreuses victimes civiles du conflit ont suscité l’inquiétude de la communauté internationale, d’autant plus qu’Israël n’a permis qu’un accès limité à la nourriture, à l’eau, au carburant et aux médicaments, ce qui a entraîné de graves pénuries.
Certains habitants ont accusé le Hamas de voler l’aide qui arrive. Israël soutient également que le Hamas stocke des denrées et les dissimule à une population civile de plus en plus désemparée.
תיעוד: התאספות המונית סביב מרכז אונר"א בדיר אל-בלח במרכז רצועת עזה, על רקע המחסור במזון • בימים האחרונים דווח על בזיזה של מחסני המזון של אונר"א@nurityohanan @migansh5 pic.twitter.com/sq3mk29g4d
— כאן חדשות (@kann_news) December 7, 2023
Le gouvernement israélien a réagi avec colère lorsque le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a invoqué l’article 99 de la Charte de l’organisation mondiale, rarement utilisé, et a demandé au Conseil de sécurité de faire pression en faveur d’un cessez-le-feu.
Les Émirats arabes unis ont préparé un projet de résolution qui sera soumis au vote du Conseil de sécurité vendredi, a déclaré la délégation de l’Équateur, qui préside le conseil ce mois-ci.
La dernière version de ce document vue jeudi par l’AFP qualifie la situation humanitaire à Gaza de « catastrophique » et « exige un cessez-le-feu humanitaire immédiat ».
Moins de 70 camions d’aide humanitaire sont entrés à Gaza jeudi, a indiqué le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), révélant un chiffre bien en deçà de ce que les États-Unis et les groupes d’aide internationaux souhaitent.
Deux cents camions d’aide entraient à Gaza chaque jour pendant la trêve, mais depuis son expiration vendredi dernier, le nombre quotidien de camions n’a jamais dépassé la moitié de cette valeur, et jeudi, il est tombé à 69 camions.
Afin de faciliter l’augmentation du nombre de camions d’aide qui peuvent entrer dans la bande de Gaza chaque jour, Israël va ouvrir le point de passage de Kerem Shalom avec Gaza à l’inspection des camions d’aide humanitaire dans les prochains jours, pour la première fois depuis le début de la guerre, a annoncé jeudi un haut fonctionnaire israélien.
Israël inspecte actuellement les camions au point de passage de Nitzana, plus petit, entre Israël et l’Égypte, avant de les envoyer à Rafah.
Israël utilisera les installations de Kerem Shalom pour inspecter les camions, mais ceux-ci devront toujours entrer dans la bande de Gaza par Rafah.
Mercredi, Israël a également approuvé une augmentation « minimale » des livraisons de carburant à la bande de Gaza afin d’éviter une crise humanitaire, alors que Washington fait de plus en plus pression pour augmenter l’aide à Gaza et prendre des mesures supplémentaires afin d’éviter des pertes civiles massives.
Israël a restreint les livraisons de carburant à Gaza depuis le début de la guerre, craignant que cette ressource cruciale ne tombe entre les mains du Hamas à des fins terroristes. Les responsables humanitaires affirment que les pénuries de carburant ont paralysé le système de soins de santé et entravé les livraisons de denrées humanitaires de première nécessité.
La Douzième chaîne a cité des « estimations » non sourcées selon lesquelles le cabinet de guerre augmentera progressivement la quantité quotidienne actuelle de 60 000 litres à trois fois cette quantité, soit 180 000 litres, conformément à la demande américaine.
Jacob Magid et l’équipe du Times of Israel ont contribué à cet article.