Israël en guerre - Jour 498

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Suite aux pressions américaines, Israël permet l’entrée de plus de carburant à Gaza

Le Bureau de Netanyahu Israël va autoriser l'entrée d' un "supplément minimal de carburant" qu'il juge "nécessaire pour éviter un effondrement humanitaire" et des épidémies à Gaza

Des camions d'aide humanitaire entrant dans la bande de Gaza par le poste-frontière avec l'Égypte, Rafah, avant la fin de la trêve, attendant à la frontière, le 1er décembre 2023. (Crédit : Saïd Khatib/AFP)
Des camions d'aide humanitaire entrant dans la bande de Gaza par le poste-frontière avec l'Égypte, Rafah, avant la fin de la trêve, attendant à la frontière, le 1er décembre 2023. (Crédit : Saïd Khatib/AFP)

Israël va autoriser un « supplément minimal de carburant » qu’il juge « nécessaire pour éviter un effondrement humanitaire » à Gaza, territoire palestinien où l’armée israélienne est en guerre depuis deux mois contre le Hamas, a annoncé mercredi le bureau du Premier ministre. La guerre a été déclarée par l’État juif après l’assaut meurtrier sans précédent lancé par le groupe terroriste sur le sol israélien, le 7 octobre – des hommes armés avaient massacré 1200 personnes, des civils en majorité, dans les communautés du sud du pays et enlevé environ 240 otages.

Israël avait restreint ces approvisionnements en carburant dans la bande depuis le début de la guerre, inquiet du détournement par le Hamas de cette ressource cruciale que les terroristes utilisent à des fins militaires. Les responsables humanitaires ont indiqué que les pénuries de carburant ont paralysé le système de soins et entravé la délivrance des aides humanitaires de base.

Israël subit des pressions croissantes de la part de Washington qui somme l’État juif de renforcer les aides distribuées à Gaza pour éviter un plus grand nombre de victimes civiles.

Lundi, les États-Unis ont indiqué qu’ils avaient demandé à Israël de revoir à la hausse la quantité de carburant autorisée à pénétrer au sein de l’enclave côtière suite à une trêve temporaire qui a permis à 105 otages israéliens et étrangers qui étaient détenus par le groupe terroriste de recouvrer la liberté, offrant également une pause dans les combats et des approvisionnements plus importants en aides humanitaires dans la bande.

« Nous avons établi clairement que nous voulons qu’Israël approuve l’entrée non seulement de la quantité de carburant qui était autorisée pendant la pause mais, en fait, d’une quantité plus grande », a commenté Matthew Miller, porte-parole du département d’État.

Pendant des semaines, l’État juif avait refusé de permettre l’introduction d’essence à Gaza avant de se radoucir.

Un camion transportant du carburant qui est entré à Rafah alors que les combats entre Israël et le Hamas font rage, au sud de Gaza, le 15 novembre 2023,. (Crédit : Saïd Khatib/AFP)

Dans le cadre de l’accord de trêve d’une semaine qui avait été négocié par le Qatar et qui avait été soutenu par les États-Unis – elle avait commencé le 24 novembre et elle s’était terminée le 1er décembre – des camions citernes avaient été autorisés à entrer dans la bande. Les quantités ainsi distribuées encore largement insuffisantes par rapport aux besoins, avaient estimé les agences qui viennent en aide à la population.

Mercredi soir, le cabinet de sécurité israélien s’est rassemblé pour le vote – qui aurait été précipité par les pressions américaines, Washington réclamant que les livraisons quotidiennes actuelles de 60 000 litres soient multipliées par deux, voire par trois.

Ainsi, l’annonce israélienne est intervenue deux jours après l’appel lancé par le principal allié du pays, les États-Unis, à laisser davantage de carburant entrer à Gaza, la diplomatie américaine ayant évoqué des « conversations très franches ».

La Douzième chaîne a cité des « estimations » non-sourcées, mercredi, disant que le cabinet de guerre augmentera graduellement les quantités autorisées en les faisant passer de 60 000 litres à 180 000 litres – le triple – conformément à la demande soumise par les Américains.

La chaîne publique Kan, pour sa part, a fait savoir que 120 000 litres de carburant seraient livrés à Gaza quotidiennement et ce à partir de jeudi.

Dans un communiqué, mercredi soir, le Bureau du Premier ministre a annoncé que le cabinet avait voté en faveur de la proposition faite par le cabinet de guerre concernant l’augmentation de la quantité quotidienne de carburant autorisée à entrer à Gaza, sans donner plus de détail sur les volumes approuvés.

« Le cabinet de sécurité a approuvé ce soir la recommandation du cabinet de guerre d’autoriser un supplément minimal de carburant », a déclaré le bureau de Benjamin Netanyahu sur X, ancien Twitter.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la Justice Yariv Levin, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir et d’autres pendant un vote à la Knesset, le 6 décembre 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Selon lui, cette hausse est « nécessaire pour éviter un effondrement humanitaire et l’apparition d’épidémies, dans le sud de la bande de Gaza », contrôlée par le Hamas.

« La quantité minimale sera déterminée périodiquement par le cabinet de guerre en fonction de la situation sanitaire et humanitaire dans la bande de Gaza », a-t-il ajouté.

Les ministres d’extrême droite Bezalel Smotrich, responsable des Finances et Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, ont voté contre cette mesure.

Le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer, un proche du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a indiqué, pendant la discussion du cabinet, que ce vote était « déterminant » pour garantir que Washington continuerait à apporter son soutien à l’objectif poursuivi par Israël qui est de démanteler le Hamas et à appuyer l’opération militaire en cours dans la bande alors que le bilan des morts, du côté des civils gazaouis, ne cesse de grimper, a noté Walla.

Pour sa part, le ministère de la Santé dirigé par le Hamas a fait savoir mardi que plus de 16 000 personnes avaient perdu la vie à Gaza depuis le début de la guerre – dont au moins 4 170 enfants et 3 160 femmes. Des chiffres qui ne peuvent pas être vérifiés de manière indépendante et qui ne font pas la différence entre les civils et les membres du groupe terroriste, et qui comptent aussi les victimes des roquettes défaillantes qui, lancées vers le territoire israélien, sont retombées dans la bande.

La guerre qui oppose Israël au Hamas a été lancée après l’assaut meurtrier mené par des terroristes du Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre. 1 200 personnes ont été massacrées du côté israélien. Des familles ont été exécutées dans leurs habitations et des jeunes ont été massacrés alors qu’ils participaient à une rave-party organisée dans le désert. 240 personnes ont été par ailleurs enlevées par les hommes armés. Elles sont depuis retenues en captivité au sein de la bande de Gaza.

En conséquence, l’État juif a lancé une campagne aérienne et terrestre au sein de l’enclave côtière qui vise à renverser le régime terroriste à Gaza, que le Hamas dirige d’une main de fer depuis un coup d’état, en 2007.

Les Nations unies ont fait savoir que depuis le 7 octobre, environ 1,87 million de personnes – soit plus de 80 % de la population qui s’élève à 2,3 millions de personnes – ont fui leurs habitations, un grand nombre d’entre elles ayant été déplacées à de multiples reprises. Les Gazaouis se trouvent dorénavant, dans leur extrême majorité, dans le sud et dans le centre de la bande, des secteurs dorénavant surpeuplés, et ils dépendent des aides. Les responsables, à l’international, ont multiplié leurs mises en garde face à une situation humanitaire qui ne cesse de se dégrader.

« Les Palestiniens vivent une horreur totale et profonde », a commenté le Commissaire des Nations unies pour les droits de l’Homme, Volker Türk, lors d’une conférence de presse à Genève, dans la journée de mercredi. « Mes collègues humanitaires ont décrit une situation apocalyptique ».

Les Nations unies ont mis en garde contre un effondrement complet de l’ordre public dans la bande alors que le combat contre le Hamas gagne en intensité au sud du territoire palestinien, et l’Organisation mondiale de la Santé a indiqué que le système de soins était sur le point de s’écrouler.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, au siège de l’ONU, à New York, le 29 novembre 2023. (Crédit : Andrea Renault/AFP)

Prenant une initiative rare, mercredi, le secrétaire-général de l’ONU Antonio Guterres a écrit une lettre au Conseil de sécurité réclamant des actions en faveur d’un appel à un cessez-le-feu immédiat dans la guerre entre Israël et le Hamas. Antonio Guterres a invoqué pour la première fois depuis son arrivée à la tête des Nations unies en 2017 l’article 99 de la Charte qui lui permet « d’attirer l’attention du Conseil » sur un dossier qui « pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationale ».

« Dans un contexte de bombardements constants de l’armée de l’air israélienne et en l’absence d’abris ou de ce qui est essentiel à la survie, je m’attends à ce que l’ordre public s’effondre rapidement compte-tenu de la situation désespérée, ce qui rendrait même une assistance humanitaire limitée impossible », a-t-il écrit dans son courrier.

En réaction, le ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen a qualifié de « danger pour la paix mondiale » le mandat d’Antonio Guterres.

Les dirigeants des pays du G7, dont des partenaires clé d’Israël, ont appelé mercredi à une action « plus urgente » face à la crise humanitaire à Gaza.

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