6 suspects supplémentaires interpellés dans le cadre des émeutes à Huwara
Selon les forces de l'ordre, deux mineurs figurent parmi les suspects détenus et sont soupçonnés d'agression, d'incendie criminel et d'émeute
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Mercredi matin, la police a déclaré avoir arrêté six autres suspects soupçonnés d’être impliqués dans les émeutes qui ont eu lieu dans la ville palestinienne de Huwara, en Cisjordanie, en début de semaine, et au cours desquelles des centaines d’Israéliens extrémistes ont incendié des maisons, des magasins et des voitures en réponse à une attaque terroriste.
Selon une porte-parole de la police, les six suspects, dont deux mineurs, ont été arrêtés mercredi à l’aube pour leur participation présumée aux émeutes de dimanche soir.
La police a déclaré que les suspects étaient soupçonnés « d’émeutes, d’avoir mis le feu à des véhicules et des bâtiments, d’avoir agressé des Palestiniens, d’avoir causé des dommages matériels à Huwara ».
Les suspects ont été interrogés mercredi matin et devaient être déférés devant un tribunal de Jérusalem plus tard dans la journée pour demander une prolongation de leur détention provisoire.
L’agence de sécurité intérieure du Shin Bet a également été impliquée dans l’enquête sur le saccage, qui a coûté la vie à un Palestinien, blessé des dizaines de personnes et au cours duquel des dizaines de maisons et de voitures palestiniennes ont été incendiées.
Quelques heures après l’attaque par balles qui a tué les frères Hallel Yaniv, 21 ans, et Yagel Yaniv, 19 ans, de l’implantation de Har Bracha, des centaines d’extrémistes sont descendus dans la ville palestinienne du nord de la Cisjordanie, lieu de l’attaque terroriste, et ont mené ce qu’un général de haut rang a appelé un « pogrom ».
« Ce qui s’est passé à Huwara est un pogrom mené par des personnes qui enfreignent la loi », a déclaré le chef du commandement central de Tsahal, le général Yehuda Fuchs, lors d’une interview accordée mardi soir à la Douzième chaîne. « Nous n’étions pas prêts pour un pogrom de cette ampleur : des dizaines de personnes munies de matériel inflammable et des moyens d’y mettre le feu, se dirigeant vers 20 endroits ou plus – ainsi que confrontant les soldats et les commandants et la police au carrefour – et mettant le feu à des maisons et des voitures palestiniennes au hasard. »
Les forces de sécurité n’ont pas réussi à contenir les émeutes qui ont duré plusieurs heures, malgré les nombreuses annonces d’une manifestation violente prévue à Huwara. Les troupes étaient également préoccupées par la recherche du tireur qui a tué les deux frères israéliens, ainsi que par le traitement des résidents d’implantations qui étaient retournés – en signe de défiance – à l’avant-poste Evyatar.
Huit suspects israéliens détenus la nuit des émeutes ont été libérés, dont trois assignés à résidence, selon les responsables des forces de l’ordre.
Le chef de l’armée Herzi Halevi a promis de mener une « enquête approfondie » sur les émeutes.
« Les événements terribles et anarchiques survenus à Huwara après la grave fusillade feront l’objet d’une enquête approfondie », a déclaré Halevi.

En outre, la police a déclaré n’avoir, pour l’heure, aucune information sur l’implication des officiers dans l’homicide du Palestinien Sameh Aqtash dans la ville voisine de Zatara pendant les émeutes de dimanche soir.
Un responsable militaire avait précédemment déclaré au Times of Israel que les soldats israéliens n’étaient pas impliqués dans la fusillade qui a tué Aqtash, 37 ans. Sa famille a, quant à elle, affirmé qu’il a été tué par les forces israéliennes.
Halevi a également condamné les violences perpétrées par des résidents d’implantations contre des troupes israéliennes au milieu des émeutes à Huwara et dans d’autres régions de Cisjordanie.
L’armée israélienne a déclaré qu’un groupe de résidents d’implantations qui a lancé des pierres sur les forces israéliennes en Cisjordanie a tenté de percuter un officier avec un véhicule lundi soir. Dans un autre incident, dimanche soir, Tsahal a signalé qu’un officier supérieur avait été agressé par un groupe d’habitants près de l’implantation de Rimonim, en Cisjordanie.
Le chef militaire s’est également engagé à capturer les terroristes qui ont perpétré la fusillade meurtrière de lundi près de la ville de Jéricho en Cisjordanie, qui a couté la vie à un Israélo-Américain, Elan Ganeles. Il sera enterré ce mercredi à 13h à Raanana.
Ces derniers mois, des hommes armés palestiniens ont, à plusieurs reprises, pris pour cible des troupes opérant en Cisjordanie, ainsi que des postes militaires, des troupes opérant le long de la barrière de sécurité de Cisjordanie, des implantations israéliennes et des civils sur les routes.
Les tensions entre Israël et les Palestiniens sont élevées depuis un an, les forces de défense israéliennes menant des opérations quasi quotidiennes en Cisjordanie dans le cadre d’une offensive antiterroriste suite à une série d’attentats terroristes palestiniens meurtriers.
Ces dernières semaines, une série d’attaques terroristes palestiniennes à Jérusalem a fait 11 morts et plusieurs blessés graves.
Plus de 60 Palestiniens ont été tués depuis le début de l’année, la plupart lors d’attaques ou d’affrontements avec les forces de sécurité, mais certains étaient des civils non impliqués et d’autres ont été tués dans des circonstances qui font l’objet d’une enquête.
On a également constaté une augmentation des attaques de résidents d’implantations contre des Palestiniens en réponse aux récentes attaques terroristes.