Les proches du Palestinien tué à Huwara affirment qu’il a été abattu par l’armée
Le cousin de Sameh Aqtash dit que l'armée a tiré à balles réelles pour disperser les foules ; une source militaire a déclaré que les troupes n'étaient pas impliquées
Les proches d’un Palestinien tué lors de l’émeute à Huwara dimanche ont affirmé lundi qu’il avait été abattu par des soldats alors que la famille tentait de se défendre contre les émeutiers.
Quelques heures après la fusillade qui a tué les frères Hallel Yaniv, 21 ans, et Yagel Yaniv, 19 ans, des centaines d’Israéliens extrémistes sont descendus dans la ville palestinienne du nord de la Cisjordanie, site de l’attaque terroriste et y ont incendié des maisons, des magasins et des voitures.
Un Palestinien, Sameh Aqtash, 37 ans, qui vivait dans la ville voisine de Zatara, a été tué par des tirs au cours de ce saccage, dans des circonstances qui restent floues près de 24 heures plus tard.
Le cousin d’Aqtash a déclaré au journal Haaretz que des résidents d’implantations, dont certains étaient armés, ont tendu une embuscade à plusieurs maisons appartenant à la famille élargie, et que certains membres de la famille sont sortis pour se battre avec eux afin de défendre leurs maisons.
Ayman Aqtash, le cousin de la victime, a affirmé que des soldats de Tsahal sont alors arrivés et ont tenté de séparer les deux parties. Au cours de la confrontation, a-t-il dit, les militaires ont commencé à utiliser des gaz lacrymogènes, des grenades fumigènes et des tirs à balles réelles contre les Palestiniens, touchant la victime.
La famille a déclaré qu’Aqtash était rentré de Turquie il y a quatre jours, où il faisait partie d’une délégation d’aide palestinienne envoyée pour aider à rechercher des survivants, suite au violent tremblement de terre du 6 février.

Le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne a imputé la responsabilité de la mort d’Aqtash à « l’agression de l’armée et des colons ».
Selon Haaretz, le ministère n’a pas précisé l’origine de la fusillade. « La famille d’Aqtash a demandé à l’enterrer immédiatement, avant qu’une autopsie puisse être réalisée afin de déterminer » la cause du décès, souligne le reportage.
Bien que l’armée israélienne n’ait pas encore officiellement commenté l’incident, une source militaire a déclaré plus tôt que les troupes israéliennes n’étaient pas impliquées dans la fusillade qui a tué Aqtash.
Le porte-parole de la police israélienne, Dean Elsdunne, a déclaré que huit Israéliens avaient été arrêtés dans le cadre des émeutes de dimanche et que six avaient déjà été libérés.
Les responsables de la sécurité israélienne ont admis qu’ils n’avaient pas réussi à anticiper et à prévenir les violentes émeutes à Huwara dimanche soir.
Les forces de sécurité n’ont pas réussi à contenir la violence pendant des heures, malgré les avertissements précoces concernant une manifestation prévue à Huwara. Les troupes étaient également préoccupées par la recherche du tireur qui a tué les frères israéliens, ainsi que par la gestion des résidents d’implantations qui étaient revenus dans l’avant-poste évacué d’Evyatar.

« Je suis responsable de la sécurité des Israéliens et des Palestiniens », a déclaré un haut responsable anonyme de Tsahal cité par la Douzième chaîne lundi. « J’ai échoué sur les deux. »
Un autre responsable de la sécurité a déclaré à la chaîne de télévision qu' »il y avait des appels sur les réseaux sociaux pour sortir et faire cela. C’était connu, ce n’était pas une surprise ». Le fonctionnaire a déclaré qu’il s’agissait d’un cas évident de « manque de préparation pour empêcher la prise de contrôle de centaines de résidents d’implantations qui ont commencé à faire des émeutes. »
Une source de sécurité citée par la chaîne publique Kan a déclaré que les émeutes à Huwara n’ont fait que compliquer la tâche des troupes pour rechercher le tireur qui a tué les frères israéliens, qui était toujours en fuite lundi soir.
Les soldats sont légalement autorisés – voire tenus dans certains cas – d’intervenir pour prévenir les attaques violentes, quelle que soit leur nationalité. L’armée préfère généralement que la police s’occupe des attaques et des arrestations de résidents d’implantations, mais les forces de police sont très peu nombreuses en Cisjordanie.
Des agents de la police des frontières auraient tenté de disperser les résidents d’implantations à l’aide de gaz lacrymogènes.
Un porte-parole de la police des frontières n’a pas répondu aux demandes de commentaires sur ces violences.
Une source de sécurité a déclaré à la Douzième chaîne que les députés et les ministres qui ont exprimé leur soutien aux actions des résidents d’implantation radicaux « déroutent les gens sur le terrain. Ils doivent décider s’ils font la loi ou non ».
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.