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64,2% des membres de la convention Avoda pour l’entrée dans l’accord d’union

La députée Merav Michaeli, qui n'a pas encore annoncé ses projets, crie au "vol des votes des Israéliens qui les ont élus"

Le président du Parti travailliste Amir Peretz lors d'une conférence de presse à Tel Aviv, le 12 mars 2020. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)
Le président du Parti travailliste Amir Peretz lors d'une conférence de presse à Tel Aviv, le 12 mars 2020. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

Le comité central du parti Travailliste a voté, dimanche, en faveur de son ralliement au gouvernement d’unité sur les bases convenues, la semaine dernière, entre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le chef de Kakhol lavan, Benny Gantz, – revenant ainsi sur la promesse maintes fois répétée pendant ses trois campagnes électorales de ne jamais prendre part à une coalition placée sous l’autorité d’un Premier ministre mis en examen.

Lors d’un vote, 62,4 % des membres du comité central du parti de gauche ont soutenu le ralliement des Travaillistes et de leur chef, Amir Peretz, au gouvernement. Environ 3 800 membres du comité central étaient appelés à se prononcer via un vote sur internet sur cette proposition.

Amir Peretz, ancien ministre de la Défense et ex-chef de la Histadrout, la principale centrale syndicale en Israël, avait été élu à la tête du parti en juillet 2019.

Dans un communiqué émis dimanche soir, la formation n’a pas précisé combien de personnes avaient voté, se contentant de dire que la participation avait été élevée.

A LIRE : Amir Peretz s’était rasé la moustache pour convaincre les gens – en vain

« Je remercie tous les membres du comité, tous ceux qui ont soutenu cette initiative comme tous ceux qui s’y sont opposés », a déclaré Peretz.

« Ce soir, nous avons obtenu un soutien radical de la part des membres du parti pour… changer l’agenda gouvernemental et les politiques économiques en faveur d’une impulsion démocratique et socialiste ».

« Nous ne nous rallions pas à un gouvernement de droite », a-t-il clamé.

« Nous rejoignons les rangs d’un gouvernement d’unité égalitaire avec une rotation entre Premier ministre. Notre coopération stratégique avec Benny Gantz rendra au parti sa place en tant que mouvement important et influent. »

Le député travailliste Itzik Shmuli s’exprime lors d’une session plénière à la Knesset, à Jérusalem, le 15 juillet 2019. (Noam Rivkin Fentonl/Flash90)

Peretz a ajouté qu’il avait l’intention d’œuvrer dans les prochains jours à « l’unification » du parti.

Peretz et Gantz se sont entretenus au téléphone, dimanche soir, après le vote. Le leader de Kakhol lavan a remercié Peretz pour son ralliement à la coalition alors qu’Israël fait face à « l’une des pires crises sanitaire, économique et sociale jamais connue par le pays ».

Ce parti de gauche, autrefois très puissant, avait dominé la sphère politique israélienne au cours des trente premières années du pays. Depuis, il est tombé au nombre historiquement bas de trois sièges au Parlement, fort de 120 membres.

La faction du Likud menée par Netanyahu est la plus importante de la Knesset, avec 36 sièges.

Selon l’accord, Peretz devrait devenir ministre de l’Economie tandis que son collègue Travailliste, Itzik Shmuli, obtiendra le portefeuille du ministère des Affaires sociales.

Merav Michaeli, députée du Parti travailliste. (Hadas Parush/Flash90)

Pour sa part, la troisième députée Travailliste sur la liste du parti, Merav Michaeli, a fait campagne contre l’entrée de la formation au sein du gouvernement.

Michaeli a réagi aux résultats en accusant Peretz et Shmuli d’être les auteurs du « pire vol politique : Ils ont volé les votes des Israéliens qui les ont élus ».

Elle a qualifié l’accord de coalition de « recueil scandaleux de mensonges et de distorsions ». Elle s’est pour le moment abstenue d’annoncer ses propres projets, se contentant de dire que cette décision ferait l’objet d’un appel devant la Cour suprême et qu’elle-même tirerait ses propres conclusions après l’émission du jugement.

Elle a remercié ceux qui se sont opposés à cette décision, clamant que de nombreux autres auraient fait de même si le vote avait eu lieu à bulletin secret – n’apportant leur appui au ralliement au gouvernement qu’en raison de « pressions violentes » susceptibles de leur faire perdre leurs emplois.

Elle a promis de continuer à se battre pour l’avenir du parti Travailliste.

A LIRE : Merav Michaeli veut sauver de « l’autodestruction » le parti qui a fondé Israël

Suite à la décision, Nitzan Horowitz, chef du parti du Meretz – à la gauche de la gauche du parti Travailliste – a renouvelé son appel lancé aux militants Travaillistes de rejoindre sa formation, précisant que cette dernière « ne vous tournera pas le dos et ne trahira pas votre confiance ».

Horowitz a accusé Peretz et Shmuli « d’enterrer, de manière à la fois déshonorante et humiliante, le parti Travailliste en rampant vers un homme accusé mis en examen pour obtenir un poste en marge du gouvernement le plus corrompu et le plus large [54 ministres et vice-ministres] de toute l’histoire de l’Etat ».

La députée Tamar Zandberg du parti du Meretz a de son côté déclaré que Peretz et Shmuli avaient « vendu à bas prix » les valeurs Travaillistes et qu’ils laisseraient le souvenir, dans les livres d’Histoire, de « deux opportunistes qui ont volé un parti en échange d’un portefeuille ministériel ».

Le chef Travailliste Amir Peretz et le numéro un du Meretz Nitzan Horowitz discutent, le 13 janvier 2020 (Autorisation)

Au cours des dernières élections, le parti Travailliste s’était présenté aux côtés du Meretz et de Gesher, la faction d’Orly Levy-Abekasis. Ensemble, les trois formations avaient glané sept sièges au Parlement. L’alliance s’était dissoute à l’issue du scrutin et les Travaillistes avaient gardé trois sièges sur les sept.

Le mouvement Gesher, qui doit lui aussi rejoindre le nouveau gouvernement (elle avait été vivement critiquée lors de son retrait), dispose d’un seul siège et le Meretz, dans l’opposition, en dispose de trois.

L’accord, paraphé la semaine dernière après 16 mois de crise politique et trois scrutins n’ayant pas réussi à départager MM. Netanyahu et Gantz, prévoit la tenue d’élections dans trois ans.

Les deux camps se partageront équitablement les ministères, avec les portefeuilles de la Défense et de la Justice pour Gantz et ses alliés, et ceux des Finances et de la Santé pour le camp de Netanyahu.

Le leader de Kakhol lavan Benny Gantz, (à gauche), et le Premier ministre Benjamin Netanyahu se rencontrent à Jérusalem, le 20 avril 2020. (Crédit : autorisation)

Benjamin Netanyahu, dont le procès pour corruption a été reporté au 24 mai à cause de la crise sanitaire, sera Premier ministre pendant les 18 premiers mois, après quoi il sera remplacé par Benny Gantz.

Peretz avait, de manière répétée, rejeté l’idée de toute alliance avec Netanyahu pendant sa campagne électorale. Après avoir rasé son emblématique moustache – qui le distinguait depuis des décennies – le chef Travailliste avait déclaré, l’année dernière, dans une vidéo que « Maintenant, vous pouvez lire sur mes lèvres », avant de jurer de ne jamais rejoindre un gouvernement qui serait placé sous l’autorité du chef du Likud.

L’accord conclu entre Netanyahu et Gantz comprend également une clause sur l’avancée du plan d’annexion de certaines zones de Cisjordanie, et notamment des implantations israéliennes, dès le 1er juillet.

Peretz a expliqué qu’il s’opposerait à une telle initiative depuis l’intérieur du gouvernement. Mais certains partisans Travaillistes estiment qu’en rejoignant le gouvernement Netanyahu, le parti servira au démantèlement des Accords d’Oslo qui avaient été conclus avec l’Autorité palestinienne sous le mandat de feu le Premier ministre Travailliste Yitzhak Rabin, assassiné par l’extrémiste de droite Yigal Amir en 1995.

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