Croix gammée et propos racistes : Centrale Marseille fait un signalement au parquet
La direction de l’établissement, bien que rappelant l’indépendance du bureau des étudiants, a exprimé sa « surprise et préoccupation » et annonce l’ouverture d’une instruction

L’école d’ingénieurs Centrale Méditerranée a annoncé jeudi avoir fait un signalement au parquet de Marseille à la suite de propos « graves et inadmissibles » et d’une vidéo « haineuse » diffusés dans le cadre d’une campagne pour des élections associatives étudiantes.
En décembre 2024, lors de la campagne menée par des associations étudiantes sur leurs réseaux internes, « plusieurs élèves et enseignants ont alerté la direction de l’existence de propos racistes, antisémites, xénophobes, homophobes et sexistes » et d’une vidéo montrant « une croix gammée », a indiqué Centrale Méditerranée dans un communiqué jeudi, confirmant une information révélée cette semaine par le site local d’investigations Marsactu.
Après avoir « fait supprimer les contenus litigieux », la direction de cette école prestigieuse, qui accueille plus de 1 100 élèves, a ouvert « une enquête interne destinée à faire la lumière complète sur les faits », ajoute le communiqué.
« En découvrant la vidéo, ces images et ces propos haineux, j’ai été totalement sidérée. Un choc partagé par toute la communauté éducative, attachée à nos valeurs de respect, d’altérité et d’inclusivité », déclare Carole Deumié, directrice de Centrale Méditerranée.
« Toute l’école a été impactée, secouée, car les images et les propos allaient à l’encontre même de ses valeurs et du projet pédagogique », ajoute-t-elle.
A l’issue de l’enquête interne, dont le rapport a été rendu cette semaine, Mme Deumié dit disposer d’ « éléments suffisants » pour signaler les faits au Procureur de la République, « qui décidera s’ils relèvent ou non d’une qualification pénale ».
« Une commission disciplinaire interne se réunira également pour statuer sur les sanctions à prendre à l’égard des élèves fautifs, sanctions pouvant aller jusqu’à l’exclusion », ajoute-t-elle.
Un étudiant mal à l’aise face à ces vidéos témoigne sous couvert d’anonymat des phrases entendues au bar associatif : « Sale voleur, normalement, c’est les Arabes » ou encore : « L’eau ? Moi, en tant que nazi, j’ai toujours préféré le gaz. »
Des insultes transphobes et saluts nazis ont également été signalés à Sciences Po Lille lors d’une simulation parlementaire fin janvier. La direction de l’école a porté plainte.