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À Ellis Island, Merrick Garland refoule ses larmes en relatant la fuite de ses parents

"Je pense souvent à ce que les membres de ma famille ont ressenti en entrant dans des bâtiments comme celui-ci", a déclaré le ministre de la Justice devant 200 New-Yorkais

Le ministre de la Justice des États-Unis, Merrick Garland, assiste à un service de naturalisation lors de la célébration de la semaine de la constitution et de la journée de la citoyenneté à Ellis Island, New York, le 17 septembre 2022. (Crédit : Alex Kent / AFP)
Le ministre de la Justice des États-Unis, Merrick Garland, assiste à un service de naturalisation lors de la célébration de la semaine de la constitution et de la journée de la citoyenneté à Ellis Island, New York, le 17 septembre 2022. (Crédit : Alex Kent / AFP)

Entre les drapeaux et les larmes, 200 New-Yorkais ont acquis samedi la nationalité américaine lors d’une cérémonie de naturalisation exceptionnelle organisée à Ellis Island, la célèbre île qui, chaque jour, accueillait autrefois des milliers d’immigrants.

Les candidats à la naturalisation originaires d’une soixantaine de pays se sont réunis dans le grand hall de l’ancien centre d’accueil des immigrés, d’où quelque 12 millions de personnes sont entrées aux Etats-Unis durant six décennies au début du 20e siècle.

La cérémonie, la première de cette nature sur l’île depuis 2016, marque l’anniversaire de la signature de la Constitution en 1787 et a donné le coup d’envoi de la « semaine de la citoyenneté » qui se déroule chaque année.

Les 200 nouveaux citoyens américains comptent parmi les 19 000 qui prêteront serment à travers le pays cette semaine, selon le Service américain de la citoyenneté et de l’immigration.

De nouveaux citoyens américains assistent à la cérémonie de naturalisation à Ellis Island pour la Journée de la citoyenneté avec le procureur général américain Merrick Garland à New York, le 17 septembre 2022. (Crédit : Alex Kent / AFP)

Alors que les rayons du soleil percent d’imposantes fenêtres voûtées, l’émotion est palpable à travers la salle au moment où la cohorte prête le serment d’allégeance aux Etats-Unis, à moins d’un kilomètre de la statue de la Liberté.

Le ministre de la Justice Merrick Garland, qui préside la cérémonie, souligne aux nouveaux citoyens américains : « Ce pays – votre pays – vous accueille de tout son coeur. »

M. Garland refoule ses larmes en relatant la fuite de ses propres parents causée par les persécutions religieuses en Europe de l’Est, ajoutant que deux des frères et soeurs de sa grand-mère sont morts durant la Shoah.

« Je pense souvent à ce que les membres de ma famille ont ressenti en entrant dans des bâtiments comme celui-ci », confie-t-il. « Et je réfléchis souvent à ce que leurs décisions ont entraîné pour ma propre existence. »

Avant la cérémonie, Lovell Brown, 31 ans, originaire de la Jamaïque, expliquait à l’AFP qu’elle était impatiente de se rendre sur l’île pour la première fois et pour « un si grand moment ».

« J’ai vraiment l’impression de faire réellement partie des Etats-Unis maintenant », observe l’enseignante arrivée dans le pays à 17 ans. « Cela me donne l’impression que j’ai ma place ici. »

Querelles sur l’immigration

La cérémonie a lieu alors qu’aux Etats-Unis, l’arrivée de migrants sans papiers entretient une atmosphère de controverse de plus en plus politisée.

Le gouverneur de la Floride, Ron DeSantis, prend la parole à la Freedom Tower de Miami, le 9 mai 2022, à Miami. (Crédit: AP Photo/Marta Lavandier)

Quelques jours plus tôt, quelque 50 migrants sont arrivés de manière inopinée à Martha’s Vineyard, une île de villégiature huppée du Massachusetts où le gouverneur républicain de Floride Ron DeSantis les avait envoyés dans une manoeuvre très politique.

Les gouverneurs américains de droite ont acheminé des migrants par bus, et maintenant par avion, vers des villes largement démocrates pour dénoncer la politique d’immigration du président Joe Biden, responsable selon eux de la venue d’un grand nombre de migrants sans-papiers par la frontière mexicaine.

Jeudi matin, le gouverneur républicain du Texas Greg Abbott a envoyé deux bus transportant des migrants non loin de la résidence officielle de la vice-présidente Kamala Harris à Washington, un lieu choisi délibérément, Mme Harris supervisant la question de l’immigration à la Maison Blanche.

« Surmonter la polarisation actuelle de notre vie publique est, et continuera d’être, une tâche difficile », lance M. Garland pendant la cérémonie à Ellis Island. « Mais nous ne pouvons pas la surmonter en l’ignorant. »

Le gouverneur du Texas, Greg Abbott, prend la parole lors d’une conférence de presse à Sutherland Springs, au Texas, le 5 novembre 2017. (AFP / SUZANNE CORDEIRO)

Selon le dernier rapport du Département de la sécurité intérieure, 814 000 personnes ont obtenu la nationalité américaine en 2021, soit 30 % de plus qu’en 2020, lorsque l’épidémie de Covid-19 avait paralysé l’essentiel de la vie publique.

Umaru Kabir Ahmed, 63 ans, originaire du Nigeria, vit aux Etats-Unis depuis 1989.

Cet habitant du Bronx, qui travaille dans une maison de retraite, raconte avoir fait sa première demande de naturalisation en 2012.

« Je suis heureux », dit-il, expliquant que ses nouveaux papiers reflètent la sensibilité américaine qu’il a cultivée durant ces trois dernières décennies.

« Beaucoup de choses ont changé : ma manière de parler, ma manière de manger, ma manière de dormir, ma manière de m’habiller. »

Les ancêtres de quelque 40 % des Américains d’aujourd’hui sont passés par Ellis Island, ouverte en 1892 et qui, de nos jours, abrite un musée.

A son apogée au début du XXe siècle, des milliers de personnes y transitaient quotidiennement, patientant dans de longues files d’attente pour des examens médicaux et juridiques qui aboutissaient parfois à la séparation des familles ou au refoulement.

Les gens attendent de monter à bord du ferry pour Ellis Island pour une cérémonie de naturalisation le jour de la citoyenneté à New York, le 17 septembre 2022. (Crédit : Alex Kent / AFP)

Le symbole de ce lieu n’a pas échappé à Warren Lawson, 44 ans, aux Etats-Unis depuis 2016, heureux d’être sur l’île pour « apprendre l’histoire et la constater par lui-même ».

Acquérir la nationalité lui était nécessaire car « c’est probablement l’endroit où mes enfants vivront pour le reste de leur vie et je veux vieillir au même endroit qu’eux. » « J’ai trouvé mon chez-moi. »

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