À Kiryat Shmona, dans le nord d’Israël, « on est prêt » à faire face au Hezbollah
"Quand on doit aller à la guerre pour protéger nos enfants, nos familles, nos communautés, on le fait sans tergiverser", a déclaré un habitant du kibboutz Gonen
À Kiryat Shmona, dans le nord d’Israël, les rares habitants à ne pas avoir évacué la zone après le début des échanges de feux quotidiens entre l’armée israélienne et le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah se disent vendredi prêts à faire face à tous les scénarii.
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée le 7 octobre par l’attaque sanglante sans précédent du groupe terroriste palestinien sur le sol israélien, les capitales du monde entier mettent en garde contre un embrasement régional du conflit, redoutant tout particulièrement l’entrée en guerre du Hezbollah libanais, allié du groupe terroriste palestinien du Hamas et soutenu par l’Iran.
« On est prêt, on n’est pas inquiets, nous sommes Israéliens, nous sommes des gens solides », déclare à l’AFP Boaz Shalgi, un habitant du kibboutz Gonen, à près de 30 kilomètres de la frontière nord d’Israël avec le Liban.
Pour « rien au monde » ce natif de Jérusalem ne quitterait la Galilée.
« On est très contents de vivre ici, d’habitude c’est calme, mais quand on doit aller à la guerre pour protéger nos enfants, nos familles, nos communautés, on le fait sans tergiverser. »
Sur l’avenue Tel Haï, l’axe principal de Kiryat Shmona, le cratère laissé par une roquette tombée la veille devant un restaurant, est petit mais l’odeur de l’incendie encore prégnante. Personne n’est encore venu enlever la voiture et la moto calcinée devant la vitrine.
Deux hommes ont été blessés et pris en charge par les services de santé, l’un des deux souffre de brûlures graves selon l’hôpital Ziv à Safed.
« J’ai confiance »
Nahor Duani est venu voir l’état de son commerce de téléphones et d’ordinateurs qui jouxte le restaurant car au moment de l’impact il courait vers un miklat – ou abri anti-roquettes publics.
« Ici, les sirènes sonnent en même temps que les roquettes tombent parce qu’on est tout proche de la frontière », explique-t-il. Dans d’autres villes du centre d’Israël, les habitants ont 90 secondes à partir du début de l’alerte pour se mettre à l’abri.
Les vitrines sont brisées, quelques téléphones sont par terre et l’installation électrique est endommagée.
« J’ai confiance [en notre gouvernement et notre armée, NDLR], ils sont à la tâche, j’espère juste que ça va se calmer bientôt », confie Duani.
Israël a mobilisé 360 000 réservistes et les soldats sont visibles partout dans la ville et alentour.
Depuis le 7 octobre, plus de 1 400 personnes ont été tuées, selon les autorités israéliennes, en majorité des civils le jour de l’attaque du groupe terroriste palestinien du Hamas et plus de 240 personnes ont été prises en otage.
En représailles, Israël a déclaré une guerre pour « éradiquer » le Hamas, pilonnant sans relâche la bande de Gaza, contrôlée par le groupe terroriste. Selon un dernier bilan du Hamas vendredi, 9 227 personnes, dont 3.826 enfants, auraient été tuées. Les bilans des morts publiés par le ministère de la Santé, dirigé par le Hamas, ne peuvent être vérifiés de manière indépendante et incluent à la fois des civils et des membres du Hamas tués à Gaza, y compris à la suite de tirs de roquettes ratés par le groupe terroriste lui-même.
Shalgi, guide touristique, espère « que, dans quelques semaines ou quelques mois, lorsque la guerre de Gaza sera terminée et que tout cela sera terminé, cet endroit sera calme pendant longtemps ».
Jeudi, « en réponse aux tirs effectués depuis le Liban en direction du territoire israélien », l’armée israélienne a déclaré avoir frappé « des infrastructures terroristes, des centres de commandement et de contrôle, des postes de lancement de roquettes, des installations de stockage d’armes et des complexes armés » du Hezbollah.
Vendredi, le puissant chef du groupe terroriste chiite, Hassan Nasrallah, a lui averti : « Nous disons à l’ennemi qui peut songer à attaquer le Liban ou à mener une opération préventive que ce serait la plus grande bêtise de son existence. »
Depuis le 7 octobre, six soldats et un civil ont été tués à la frontière avec le Liban, selon l’armée israélienne. Au sud du Liban, 72 personnes ont été tuées, selon un décompte de l’AFP, dont 54 terroristes du Hezbollah.