À la veille de la Journée du souvenir de la Shoah, Israël compte 165 800 survivants
Le ministère de l'Égalité sociale indique que 15 324 survivants sont décédés en 2021, soit une moyenne de 42 décès par jour, dont de nombreuses victimes du coronavirus

Israël compte 165 800 survivants de la Shoah, selon les données publiées mercredi par le ministère de l’Égalité sociale et des Retraites, en amont de la Journée internationale de commémoration de la Shoah.
Les organismes d’État israéliens définissent comme survivants toute personne « exposée » au régime nazi, y compris ceux qui vivaient dans des pays conquis par l’Allemagne nazie ou qui étaient sous l’influence directe des nazis entre 1933 et 1945, ainsi que les réfugiés qui ont fui ces régions à cause des nazis.
Les survivants d’aujourd’hui ont tous plus de 75 ans – la Seconde Guerre mondiale s’est terminée il y a 75 ans – et environ 19 % d’entre eux ont plus de 90 ans.
Plus de 950 survivants de la Shoah vivant en Israël à la fin de 2021 étaient âgés de 100 ans ou plus.

Comme les femmes vivent généralement plus longtemps que les hommes, elles représentent 60 % de la population des survivants. Le pourcentage de femmes augmente à mesure que chaque cohorte vieillit.
Près des deux tiers, soit 64 %, de ces personnes sont originaires d’Europe. Parmi eux, 59 900 sont nés dans l’ancienne Union soviétique, 19 100 en Roumanie, 8 900 en Pologne, 4 500 en Bulgarie, 2 400 en Hongrie et 2 300 en Allemagne.
Les autres 36 % ont immigré d’Asie et d’Afrique du Nord, dont 30 600 sont nés en Algérie et en Tunisie et 18 000 dans la capitale irakienne, Bagdad.
Les personnes originaires du monde musulman ont fui les pogroms inspirés par les nazis, comme le pogrom de Farhud en Irak en 1941, ou les territoires contrôlés par les nazis ou alliés aux nazis où ils étaient confrontés à des restrictions de la vie quotidienne, comme au Maroc et en Tunisie sous le régime de Vichy.

Environ 40 % des survivants avaient immigré en Israël en 1951, et plus d’un tiers lors de la dernière vague d’immigration dans les années 1990 en provenance de l’ancienne Union soviétique.
L’année dernière, 15 324 survivants sont décédés, soit une moyenne quotidienne de 42 décès, dont beaucoup ont été victimes de la pandémie de coronavirus.
Le ministère a également indiqué qu’en 2021, l’État a transféré environ 4,1 milliards de NIS en prestations et subventions directes aux survivants. Quelque 50 800 survivants ont reçu des prestations mensuelles allant de 2 554 NIS à 6 412 NIS en fonction de leur degré d’invalidité.
Parmi eux, 15 500 survivants à faible revenu ont reçu des prestations mensuelles accrues jusqu’à 11 729 NIS. De plus, 111 600 bénéficiaires ont reçu des subventions annuelles de 6 500 NIS. Il a également été signalé que 3 400 survivants ayant reçu des prestations de l’étranger ont reçu une subvention supplémentaire de 2 538 NIS tous les trois mois.

En plus des subventions directes, le ministère a également versé des allocations mensuelles à 18 000 veuves et veufs de survivants de la Shoah.
Il a également pris en charge la totalité des frais de couverture médicale et des services de soins infirmiers pour un coût de plus de 1,34 milliard NIS.
Le ministère a également approuvé 3 615 928 NIS l’année dernière pour les initiatives de commémoration de la Shoah.
« L’âge moyen des survivants de la Shoah est de 85 ans. Ce sont les dernières années que nous avons pour les servir, leur permettre de vieillir dans la dignité et aussi documenter leurs histoires autant que possible. Car très bientôt, il n’y aura plus personne pour les raconter », a déclaré la ministre de l’Égalité sociale, Meirav Cohen.

« Nous agissons quotidiennement avec un sentiment d’urgence avant que le temps ne soit compté. Nous avons récemment pris une série de mesures pour faire exercer leurs droits, dont beaucoup sont conçues de manière active et proactive pour réduire et éradiquer le phénomène de la pauvreté chez les survivants de la Shoah », a déclaré Cohen.