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Abbas : je jugerai Liberman sur son “attitude sur la paix”, pas sa politique

Le président de l’AP dit qu’il ne rejette pas les Israéliens sur la base de leur “affiliation nationale” et note que des dirigeants de droite ont fait la paix

Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, dans son bureau de Ramallah, en Cisjordanie, le 11 avril 2016. (Crédit : Thomas Coex/AFP)
Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, dans son bureau de Ramallah, en Cisjordanie, le 11 avril 2016. (Crédit : Thomas Coex/AFP)

Le président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas a déclaré mardi qu’il ne préjugerait pas du leadership israélien de droite, indiquant les précédents gouvernements belliqueux qui ont conclu des accords de paix et signalant apparemment son soutien à des déclarations de Jérusalem qui appuieraient une solution à deux états.

La déclaration d’Abbas devant des officiels municipaux israéliens en visite à Ramallah a eu lieu un jour après l’expression du soutien partiel du Premier ministre Benjamin Netanyahu et du nouveau ministre de la Défense Avigdor Liberman à l’initiative de paix arabe.

Abbas a semblé contredire un haut fonctionnaire palestinien qui avait déclaré que les ouvertures israéliennes n’étaient qu’une campagne de communication.

« Vous ne jugez pas un homme par son affiliation nationale ou par ses opinions, mais uniquement par son attitude envers le processus de paix », a déclaré Abbas, selon des comptes-rendus des presses arabophone et hébraïque.

« La droite israélienne a la capacité d’initier un processus de paix, mais nous demandons que tous les Israéliens croient à la paix avec le peuple palestinien. »

Le dirigeant de l’AP a noté que l’ancien Premier ministre Menachem Begin, dirigeant du Likud, avait fait la paix avec l’Egypte.

Liberman, bravache tenant d’une ligne dure qui a accusé Abbas dans le passé d’être un « terroriste diplomatique », a prêté serment lundi, et s’est exprimé en faveur d’une solution à deux états dans un discours interprété par beaucoup comme une tentative d’apaiser la consternation entourant sa nomination.

Le ministre de la Défense entrant, Avigdor Liberman (2e à gauche) et le chef d'état-major, Gadi Eizenkot (2e à droite) écoutent Hatikva, l'hymne national, au cours de la cérémonie d'accueil de Liberman au ministère de la Défense à Tel Aviv, le 31 mai 2016. (Crédit : AFP PHOTO / JACK GUEZ)
Le ministre de la Défense entrant, Avigdor Liberman (2e à gauche) et le chef d’état-major, Gadi Eizenkot (2e à droite) écoutent Hatikva, l’hymne national, au cours de la cérémonie d’accueil de Liberman au ministère de la Défense à Tel Aviv, le 31 mai 2016. (Crédit : AFP PHOTO / JACK GUEZ)

Mardi, il a déclaré à la direction de l’armée que l’unité nationale était plus importante que de s’accrocher à un territoire, pendant qu’il promettait d’empêcher tout futur conflit inutile et de mettre fin aux « guerres d’usure » en cours.

« Je l’ai dit auparavant. Quand il y a un affrontement de valeurs entre l’unité du peuple et l’intégrité territoriale, le peuple est plus important », a-t-il déclaré.

Mardi, le négociateur palestinien en chef et conseiller proche d’Abbas Saeb Erekat avait rejeté les remarques de Netanyahu et Liberman.

Saeb Erekat, secrétaire général de l'Organisation de la libération de la Palestine (OLP), à Ramallah le 23 novembre 2015. (Crédit : AFP PHOTO / ABBAS MOMANI)
Saeb Erekat, secrétaire général de l’Organisation de la libération de la Palestine (OLP), à Ramallah le 23 novembre 2015. (Crédit : AFP PHOTO / ABBAS MOMANI)

Un communiqué du bureau d’Erekat avait décrit la position adoptée par le « ministre de la guerre » Liberman et par Netanyahu comme une « nouvelle stratégie de communication promue par le gouvernement occupant pour protéger Israël de devoir se conformer à la volonté de la communauté internationale et pour faire oublier sa politique de colonisation et ses positions de rejet. »

Abbas s’est aussi exprimé en faveur de l’initiative de paix arabe, qui a été proposée pour la première fois par Ryad en 2002, mais a depuis attendue, Israël percevant le plan de paix comme à prendre ou à laisser et ne pouvant l’accepter.

En 2013, la Ligue arabe avait montré de la flexibilité en permettant que, pour résoudre le conflit israélo-palestinien, des échanges de territoires « comparables », mutuellement acceptés et « mineurs » soient possibles.

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