Abbas prêt à abandonner l’exigence du gel des implantations avant d’entamer des pourparlers
Un conseiller économique affirme que le président de l'AP serait disposé à renoncer aux poursuites pour crimes de guerre et à réduire la pression exercée à l’ONU pour donner aux États-Unis la possibilité de relancer les négociations

Le président de l’Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, serait prêt à abandonner l’exigence d’un gel de la construction dans les implantations de Cisjordanie comme condition préalable pour relancer les pourparlers de paix avec Israël afin de donner à Washington « une chance » de parvenir à un accord, a déclaré un important conseiller à Bloomberg news dans un article publié jeudi.
Mohammad Mustafa, conseiller économique d’Abbas et ancien vice-Premier ministre, a déclaré que les dirigeants palestiniens étaient également prêts à renoncer à leurs efforts pour que les responsables israéliens soient poursuivis pour crimes de guerre et prêt à atténuer la pression pour obtenir une condamnation internationale de l’État juif aux Nations unies.
Le gel de la construction des implantations israéliennes en Cisjordanie est une demande de longue date d’Abbas, depuis que l’ancien président américain Barack Obama a présenté cette mesure comme un geste visant à instaurer la confiance avant les négociations prévus en 2010. Le gouvernement israélien a gelé la construction des implantations pendant 10 mois à l’extérieur de Jérusalem cette année-là, mais les négociations n’ont pas été relancées.
Mustafa a déclaré que le changement de politique était destiné à donner au président américain Donald Trump l’opportunité de parvenir à un accord de paix, un objectif que le leader américain a déclaré être déterminé à atteindre dans le cadre de l’amélioration des liens entre Israël et le monde arabe sunnite.
« Nous n’avons pas fait des implantations une question importante cette fois », a déclaré Mustafa, qui est considéré comme un confident proche d’Abbas. « Nous pensons qu’il vaut mieux pour nous tous maintenant de nous concentrer sur la possibilité de donner à cette nouvelle administration la possibilité de réussir. »

Mustafa, qui s’est entretenu avec Bloomberg cette semaine, a expliqué qu’Abbas était poussé à rejoindre la table de négociation en raison du chômage et la pression financière causée par les promesses de financement internationales non tenues.
Mohammad Shtayyeh, membre du comité central du Fatah, parti d’Abbas, a déclaré que la récente décision de Trump de mettre en suspens sa promesse électorale de transférer l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem lui a permis d’obtenir le soutien des Palestiniens.
« Il y a une nouvelle dynamique, a déclaré Shtayyeh. Le problème de l’ambassade est derrière nous. »
Shtayyeh a souligné que les Palestiniens apprécient l’implication personnelle de Trump dans la situation avec les Israéliens par rapport au précédent président américain Barack Obama, qui avait chargé ses secrétaires d’Etat, Hillary Clinton puis John Kerry, de s’occuper de cette question.
« Avec cette administration, la Maison Blanche est engagée et c’est une énorme différence, a souligné Shtayyeh. Cela ne veut pas dire que je suis optimiste. Ne vous méprenez pas. »
Mustafa a également minimisé les mesures israéliennes pour instaurer la confiance qui ont été annoncées avant la visite de Trump et a déclaré qu’elles étaient décevantes pour les Palestiniens.
Israël avait annoncé qu’il élargirait les horaires d’ouvertures du pont Allenby, point de passage entre la Cisjordanie et la Jordanie, pour faciliter les mouvements des travailleurs palestiniens qui l’empruntent quotidiennement, et a également dévoilé des plans pour construire une zone industrielle en Cisjordanie.
« Nous ne voulons pas être dupés avec de petites mesures non significatives », a expliqué Mustafa.