Israël adopte des mesures en faveur des Palestiniens avant l’arrivée de Trump
Bennett et Shaked se sont opposés à ces mesures, qui comprennent notamment le développement de zones industrielles en Cisjordanie et l'attribut de permis de construire aux Palestiniens de la Zone C
Le gouvernement israélien a adopté dimanche soir une série de mesures destinées à faciliter la vie des Palestiniens et favoriser leur économie, à la demande du président américain Donald Trump attendu lundi en Israël, a indiqué un responsable israélien.
L’administration Trump, qui cherche les moyens de relancer l’effort de paix moribond entre Israéliens et Palestiniens, réclame de part et d’autre des mesures qui aideraient à restaurer un climat de confiance favorable à une reprise de négociations.
Les décisions ont été « prises à la demande du président américain Donald Trump, qui arrive en Israël demain [lundi], en guise de mesures visant à instaurer la confiance », a dit le responsable israélien.
« C’est un geste pour la visite du président Trump, qui ne nuit pas aux intérêts d’Israël », a indiqué une source diplomatique, « et les mesures sont toutes liées à la sphère économique et civile. Il n’y a pas de mesures de sécurité ou de diminution de la sécurité. »
Le gouvernement israélien a décidé d’allonger graduellement les heures d’ouverture du passage dit d’Allenby (ou pont du roi Hussein), point de transit important pour les Palestiniens entre la Cisjordanie et la Jordanie, pour à terme maintenir le passage ouvert 24H/24 sept jours sur sept, a indiqué dans la nuit un responsable israélien sous le couvert de l’anonymat.
Le gouvernement israélien a aussi approuvé l’expansion du point de passage entre la Cisjordanie et Israël proche de Tulkarem (nord de la Cisjordanie). Des dizaines de milliers de Palestiniens vont chaque jour travailler en territoire israélien. Le gouvernement a également adopté le développent de zones industrielles en Cisjordanie, près de Jénine et de Tarkumiya, à l’ouest de Hébron.
Le gouvernement étudiera comment étendre la ligne ferroviaire de la vallée de Jezreel pour relier Jénine, ville palestinienne, au port de Haïfa.
Le gouvernement israélien a aussi pris des dispositions touchant à l’usage de la terre, a dit le responsable.
Il n’a pas fourni plus de précision. Mais selon la presse israélienne ces dispositions touchent à un sujet extrêmement sensible au sein du gouvernement : la délivrance de permis aux Palestiniens pour construire en zone dite C, c’est-à-dire la zone sur laquelle Israël a un contrôle militaire et civil entier et qui représente environ 60 % de la Cisjordanie.
L’obtention de tels permis dans la zone C est pour ainsi dire impossible aujourd’hui pour les Palestiniens.
Deux des ministres du gouvernement israélien, Naftali Bennett et Ayelet Shaked, du parti HaBayit HaYehudi, se sont opposés avec véhémence à cette mesure, a rapporté la presse israélienne.
Bennett et Shaked sont les ardents défenseurs des implantations, qui se trouvent en zone C. Ils sont opposés à la création d’un état palestinien indépendant et à la délivrance de permis aux Palestiniens en zone C leur fait craindre pour l’avenir des implantations en cas de règlement du conflit.
« Ces mesures ne changent pas le statu quo », a déclaré une source diplomatique après la signature. « Rien n’a changé sur les sujets cruciaux et les négociations reprendront. »
Trump réclame des mesures de confiance de la part des Palestiniens également. Il est très réceptif au discours du gouvernement israélien selon lequel l’Autorité palestinienne encourage le terrorisme en versant de l’argent aux terroristes et aux proches des terroristes.
En plus des mesures économiques, le cabinet a approuvé dimanche la mise en place d’un comité d’étude de la légalisation des avant-postes et des implantations en Cisjordanie, une mesure qui va certainement irriter les Palestiniens. Le comité, qui sera actif pendant trois ans, cherchera à légaliser les structures et avant-postes juifs en Cisjordanie, et rapportera ses conclusions que Premier ministre et à l’armée tous les trois mois.