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Alabama: Un groupe Juif aide ses clients à procéder à des FIV hors de l’état

La Jewish Fertility Foundation a qualifié la décision des juges - qui ont estimé que les embryons congelés étaient des enfants à part entière - comme "le scénario du pire" alors que les cliniques ont largement stoppé les traitements suite au verdict

Illustration : Un embryologiste travaille à une fécondation in vitro dans une boîte de Pétri, au sein d'une clinique de fertilité à Londres, le 14 août 2013. (Crédit : AP Photo/Sang Tan)
Illustration : Un embryologiste travaille à une fécondation in vitro dans une boîte de Pétri, au sein d'une clinique de fertilité à Londres, le 14 août 2013. (Crédit : AP Photo/Sang Tan)

JTA — Une organisation américaine qui aide les familles à avoir recours à des fécondations in-vitro (FIV) a indiqué que ses clients doivent dorénavant faire face au « scénario du pire » après une décision prise par la Cour suprême de l’Alabama. Dans leur verdict, les juges ont estimé que que les embryons congelés obtenus par fécondation in-vitro étaient des enfants à part entière.

La Jewish Fertility Foundation finance des traitements hors de l’état pour certains de ses clients vivant dans l’Alabama après que le jugement, qui a été rendu le mois dernier, a interrompu la majorité des traitements relatifs à des FIV, les cliniques de l’état étant dorénavant susceptibles d’être poursuivies en justice si les embryons devaient être détruits ou s’avérer être non-viables au cours de la procédure, pour une raison ou une autre.

Ce verdict est une conséquence de la décision Dobbs v. Jackson qui avait été rendue par la Cour suprême fédérale en 2022, qui avait éliminé la protection fédérale de l’avortement et qui avait autorisé les états à définir eux-mêmes le moment où commence la vie. Le jugement rendu dans l’Alabama a suscité une controverse dans tout le pays, ainsi que les critiques des défenseurs du droit à l’avortement.

Les femmes et les couples qui rencontrent des difficultés à avoir un enfant se tournent souvent vers la FIV, qui crée un embryon hors de l’utérus et qui permet de détecter d’éventuelles maladies génétiques sur l’embryon avant qu’il ne soit transféré dans le ventre de la mère. Ce qui a rendu la FIV particulièrement attirante pour les couples juifs qui ont plus de risque de transmettre des gènes ou des maladies génétiques susceptibles de donner lieu à un cancer, en plus des couples juifs qui rencontrent des problèmes de fertilité.

La Jewish Fertility Foundation, qui fait de la sensibilisation sur le problème de l’infertilité, accorde des subventions et un soutien psychologique aux familles aux prises avec des questions relatives à la stérilité. L’association a déclaré que certains de ses clients, dans l’Alabama, font désormais face à un dilemme. La fondation compte une cinquantaine de clients par an à Birmingham – des clients qui doivent aujourd’hui franchir de nouveaux obstacles pour espérer avoir un enfants, comme se déplacer hors de l’état pour y suivre un traitement FIV, ce qui représente une dépense non négligeable.

« C’était le pire scénario envisageable dans la période post-Dobbs v. Jackson. Et la vérité, c’est que nous n’avons pas vu venir les choses aussi rapidement », commente Elana Frank, directrice-générale et fondatrice du groupe, auprès de la Jewish Telegraphic Agency. En 2022, l’organisation avait confié qu’elle craignait que les traitements de type FIV soient mis en péril par la décision Dobbs.

Frank déclare à JTA qu’après le verdict rendu au mois de février, elle avait espérer voir les députés de l’Alabama s’emparer en hâte de la question et défendre ses clients. L’état semble maintenant être sur le point d’adopter un projet de loi qui protégerait patients et cliniques de poursuites judiciaires – avec le risque, néanmoins, que les juges ne rejettent la législation, ce qui ne ferait qu’ajouter aux montagnes russes émotionnelles vécues par les familles qui pourraient être obligées à interrompre leur procédure de FIV qui doit se dérouler conformément à un calendrier précis.

Et pourtant, Frank indique conserver de l’espoir, disant « qu’il est possible que les cliniques rouvrent leurs portes ».

Photo d’illustration : des employés de laboratoire préparent de petites boîtes de Petri, chacune comportant un à sept embryons, au sein de l’Aspire Houston Fertility Institute à Houston, le 27 février 2024. (Crédit : AP Photo/Michael Wyke)

Actuellement, la fondation finance une FIV à Atlanta pour au moins une femme qui était, jusque-là, prise en charge à l’Université de l’Alabama, à Birmingham et dont le traitement n’est pas couvert financièrement hors de l’état, explique Sarah Shah, la directrice des opérations du groupe.

Une partie des fonds proviennent de l’organisation National Council of Jewish Women, qui a récemment débloqué une subvention de 15 000 dollars, en urgence, pour soutenir les besoins financiers des clients de la Jewish Fertility Foundation dans l’Alabama.

Cette somme est la toute première subvention octroyée par le NCJW à partir de son Fonds juif pour l’Accès à l’avortement, qui avait été mis en place après la décision Dobbs et qui, l’année dernière, a élargi ses visées initiales, mettant également de côté des fonds en faveur de la FIV et de la contraception. Il servait à payer, jusqu’à présent, les frais de déplacement et de prise en charge médicale des femmes désireuses d’avorter.

« Il y avait des indications qui laissaient réellement croire que la FIV et la contraception seraient les prochaines sur la liste », dit la présidente du NCJW Sheila Katz à la JTA. « En conséquence, dans le cadre de notre plan d’urgence, nous nous sommes dit que si ce genre de choses devait malheureusement arriver – et quand – nous aurions déjà des dollars mis de côté qui nous permettraient d’accorder en urgence des subventions aux familles pour leur venir en aide dans les meilleurs délais ».

Katz ajoute que « nous sommes noyés sous les questions des gens qui veulent savoir ce qu’ils peuvent faire pour se protéger, pour protéger leurs embryons, pour garder l’espoir de pouvoir un jour fonder une famille ».

La Jewish Fertility Foundation, elle aussi, est sollicitée de toute part par des personnes inquiètes et elle a organisé une session sur Instagram Live en date du 21 février, tout de suite après le jugement, pour pouvoir répondre aux questions. Pour certains, cette situation vient faire écho à une autre crise que des familles juives affrontent en ce moment même.

Un utilisateur d’Instagram a ainsi déclaré lors de la session : « C’est comme si mes embryons avaient été pris en otage ».

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