Albert Miles, 80 ans : né au Caire, ce grand-père daltonien était haut en couleurs
Il a été assassiné chez lui, dans le kibboutz Beeri, le 7 octobre
Albert (Ablum) Miles, 80 ans, a été assassiné par des terroristes du Hamas au kibboutz Beeri le 7 octobre dernier.
Son corps n’a été découvert que plusieurs semaines après l’assaut du Hamas. Il a été inhumé le 30 octobre au kibboutz Revivim, mais ses proches pensent déplacer sa sépulture lorsque la guerre sera terminée.
Ils ont déclaré que Miles avait supplié les terroristes de ne pas lui tirer dessus lorsqu’ils ont fait irruption chez lui « mais qu’ils l’avaient quand même abattu ».
Il a été retrouvé, a dit sa fille, « une couverture sur la tête, un livre de tehillim [psaumes] à ses côtés … Il est mort dans de grandes souffrances. »
Il laisse dans la peine ses filles, Shani, Sigal et Stav, des petits-enfants et deux frères et sœurs, Itzi et Leah. Ses deux fils sont déjà décédés : Gal, en 1996 dans un accident à l’âde de 14 ans, et Yaniv, l’an dernier, des suites d’une longue maladie.
Son ex-femme, Yona Fricker – la mère de Sigal et Stav – et son nouveau compagnon, Mordechai Naveh, ont également été assassinés le 7 octobre à Beeri.
Né au Caire, Miles s’était installé en Israël à l’âge de 6 ans, juste après la création de l’État. À 14 ans, il est arrivé au kibboutz avec un mouvement de jeunesse et il y est resté quasiment toute sa vie. Il a combattu en tant que réserviste lors de la guerre du Kippour et de la première guerre du Liban.
Ceux qui l’ont connu se souviennent affectueusement de ses tenues aux couleurs vives, de la voiturette électrique couverte d’autocollants qu’il avait l’habitude de conduire à l’intérieur du kibboutz et des figues et sabras qu’il cultivait lui-même et aimait offrir.
« Il était très actif, là pour tous les événements : c’était un personnage très haut en couleurs : daltonien, il portait des couleurs vives qui n’appartenaient qu’à lui », a déclaré sa fille, Shani Miles Itach, à la chaîne publique Kan.
« C’était le champion des fruits et des figues sabra, il était connu pour ça. Il était aimé de tous. Il y a toujours ce frère que tout le monde aime, eh bien c’était exactement mon père. »
Sa petite-fille, Dana Itach, a écrit sur Instagram qu’il était « un homme fort et qu’il s’est battu jusqu’à son dernier souffle. C’était un grand-père fort : tout le monde, dans le kibboutz, l’aimait. »
Le gendre de Miles, Andrey Elgort, a écrit sur Facebook qu’il était « le meilleur père, grand-père et beau-père du monde ».
« J’ai eu l’honneur de te connaître et de vivre à tes côtés. Je ne t’oublierai jamais et je rappellerai toujours à tes petites-filles bien-aimées à quel point tu t’es occupé d’elles et à quel point tu les aimais », a-t-il ajouté.
« Après l’école, tes petites-filles voulaient toujours aller voir grand-père parce que tu les gâtais en leur donnant des choses sucrées et qu’elles aimaient jouer avec toi… Tu as été comme un père pour moi, tu m’as toujours soutenu. »
Miles, a-t-il écrit, « [tu as toujours fait ce que tu voulais, pas ce que les autres disaient. Désormais, tu es avec tes deux fils. Il y a tout juste 11 mois, nous avons enterré ton fils aîné, Gal Miles, et aujourd’hui nous faisons face au pire traumatisme de tous… Nous avons survécu à l’horreur pour pouvoir raconter à tout le monde ce qui s’est passé. »