Après l’attaque terroriste à Tel Aviv, Tsahal boucle la Cisjordanie et Gaza
Le blocage est imposé pendant toute la durée de la fête de Shavouot qui se termine dimanche soir ; il ne devrait pas avoir de conséquences sur la prière du vendredi durant le Ramadan sur le mont du Temple
L’armée israélienne a annoncé jeudi soir qu’elle allait fermer les accès vers et depuis la Cisjordanie et la bande de Gaza durant la fête de Shavouot, qui commence durant la nuit de jeudi à vendredi et se continue jusqu’à dimanche.
Le blocage, qui intervient un jour après que deux terroristes palestiniens ont tué quatre personnes et en ont blessé 16 autres durant une attaque à l’arme à feu dans le centre de Tel Aviv, n’empêchera pas les Palestiniens possédant des permis de se rendre au mont du Temple pour les prières du vendredi durant le Ramadan, a annoncé l’armée.
L’armée a affirmé qu’elle ferait des exceptions pour les urgences médicales et les cas humanitaires, avec l’approbation du Coordinateur des activités du gouvernement dans les territoires (COGAT).
La fête de Shavouot commence samedi soir et se termine dimanche à la tombée de la nuit. Même si cette décision fait partie d’une série de mesures imposées en réponse à l’attaque terroriste meurtrière du marché Sarona, l’armée ferme en général les accès de la Cisjordanie à l’occasion des fêtes juives.
L’attaque de mercredi, qui a été perpétrée par deux Palestiniens de Cisjordanie, fait partie des attaques les plus meurtrières et les plus risquées depuis le début de la vague de violence en septembre dernier. Le quartier de Sarona de Tel Aviv, un centre populaire de commerces et de restaurants, était bondé de gens qui profitaient d’une soirée chaude à l’extérieur, lorsqu’il a été pris pour cible, mercredi soir. Quatre Israéliens ont été tués.
Concernant la réponse initiale d’Israël à la fusillade, le COGAT, un organe de défense israélien, a annoncé tôt dans la journée de jeudi qu’il avait gelé les 83 000 permis des Palestiniens de Cisjordanie qui devaient rendre visite à leur proches durant le mois saint musulman du Ramadan.
Des permis spéciaux pour le Ramadan permettant aux Palestiniens de la bande de Gaza de voyager en dehors de leur territoire pour se rendre à la mosquée d’Al Aqsa à Jérusalem ont également été suspendus.
L’armée a également annoncé qu’elle allait déployer des bataillons supplémentaires – comprenant des centaines de troupes issues de l’infanterie et des unités des forces spéciales – vers la Cisjordanie.
Jeudi, le cabinet de sécurité de haut-niveau a donné son accord pour révoquer les permis des membres de la famille des terroristes. Dans le même temps, le ministre de la Défense, Avigdor Liberman, a annoncé qu’Israël arrêterait de rendre les corps des attaquants palestiniens à leurs familles pour qu’ils soient enterrés.
Durant la réunion, le ministre de la Sécurité publique Gilad Erdan a également appelé de façon non équivoque à arrêter de rendre les corps des attaquants à leurs familles et à rouvrir un cimetière où leurs dépouilles seraient enterrées par les autorités israéliennes comme c’était le cas jusqu’à la dernière décennie – une proposition à laquelle Liberman a dit ne pas être opposé.
D’après une source qui a parlé au quotidien Haaretz, Erdan a dit qu’Israël devrait reprendre la politique qui était mise en oeuvre durant la seconde Intifada, et enterrer les dépouilles des Palestiniens tués alors qu’ils commettaient des attaques dans un cimetière spécial plutôt que de les rendre à leurs familles.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a demandé au Conseil national de sécurité de créer un comité qui étudierait la question.
Durant cette réunion qui a duré trois heures, Liberman a également demandé au procureur général Avichai Mandelblit s’il serait possible de hâter le processus légal pour détruire les habitations des attaquants.
« Nous devrions détruire (leurs) maisons dans les 24 heures. Pourquoi est-ce que ce n’est pas ce qu’il se passe ? » a demandé Liberman à Mandelblit, ce dernier répondant qu’Israël était un Etat de droit et que le processus approprié prenait plus longtemps que cela.
Tandis qu’Israël a formellement adopté une politique controversée de destruction des maisons des attaquants palestiniens, même si leurs familles y vivent, comme mesure de dissuasion, moins d’une douzaine de ces démolitions ont eu lieu au cours des huit mois qui se sont écoulés depuis le début de la vague de terreur qui a commencé en octobre.
D’après un communiqué du bureau du Premier ministre, les travaux pour colmater les brèches dans la barrière de sécurité dans la zone de Tarkumiya-Meitar au sud d’Hébron, brèches par lesquelles on pense que les deux terroristes qui ont perpétré l’attaque se sont introduits en Israël, vont commencer le 28 juin, et le budget a déjà été alloué.
Israël a également déployé des forces supplémentaires vers la zone jusqu’à ce que les travaux soient terminés, a ajouté le bureau du Premier ministre.
Les noms des deux terroristes ont été révélés par la presse comme étant Muhammad et Khalid Muhamra. Un des deux hommes s’est fait tirer dessus par un agent de la sécurité après l’attaque et a été sérieusement blessé, le second a été arrêté par la police et emmené pour être interrogé. Tous deux venaient de la ville de Cisjordanie de Yatta, au sud de Hébron.
Les troupes de Tsahal ont encerclé la ville jeudi matin tôt et les forces de sécurité ont investi la maison de l’un des deux terroristes et ont interrogé sa famille. Les agences de sécurité essayaient de trouver comment ils étaient entrés en Israël depuis la Cisjordanie.