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Après les Saoudiens, Oman ouvre son espace aérien à tous les pays, dont Israël

Le sultanat, médiateur entre l’Iran et l’Occident, a pris des mesures pour réduire la durée des vols, sans toutefois de perspectives diplomatiques à court terme avec Jérusalem

Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Cette image réalisée à partir d’une vidéo donne à voir le sultan d’Oman, Haitham bin Tariq Al Said, lors de tirs de canons devant le Conseil royal à Mascate, Oman, le 11 janvier 2020. (Télévision d'Oman via AP)
Cette image réalisée à partir d’une vidéo donne à voir le sultan d’Oman, Haitham bin Tariq Al Said, lors de tirs de canons devant le Conseil royal à Mascate, Oman, le 11 janvier 2020. (Télévision d'Oman via AP)

Le sultanat d’Oman ouvrira son espace aérien à tous les transporteurs aériens, a annoncé jeudi le sultanat du Golfe, permettant de facto aux vols civils israéliens de le survoler.

« Dans le cadre des mesures prises par le Sultanat d’Oman pour s’acquitter des obligations nées de la Convention de Chicago de 1944, l’Autorité de l’aviation civile déclare que l’espace aérien du Sultanat est désormais ouvert à tous les transporteurs aériens répondant aux exigences de l’Autorité en matière de survol », a tweeté la CAA d’Oman, sans mentionner le nom d’Israël.

Le ministre des Affaires étrangères, Eli Cohen, a qualifié cette mesure de « décision historique de nature à raccourcir la durée des vols vers l’Asie, réduire les coûts pour les Israéliens et permettre aux entreprises israéliennes d’être plus compétitives ».

Il a également remercié le dirigeant d’Oman, Haitham bin Tariq, et le gouvernement américain pour leur aide dans les négociations menées depuis plusieurs moins par le ministère israélien des Affaires étrangères.

En juillet dernier, avant la visite du président américain Joe Biden, l’Arabie saoudite avait ouvert son ciel à tous les vols commerciaux.

Cette annonce des autorités d’Oman fait que les vols israéliens vers des destinations populaires comme l’Inde ou la Thaïlande seront plus courts de deux à quatre heures.

Elle pourrait également se traduire par une baisse du prix des billets, compte tenu des économies de carburant que cette décision va permettre.

Un écran montre l’itinéraire du vol El Al 972 d’Abu Dhabi à Tel Aviv, via l’Arabie saoudite, le 1er septembre 2020 (Crédit : Raphael Ahren/Times of Israel)

L’Arabie saoudite autorise les compagnies aériennes israéliennes à survoler son territoire, dans un couloir aérien spécial dédié aux vols à destination ou en provenance des Émirats arabes unis et de Bahreïn, et ce depuis la conclusion des accords d’Abraham.

Oman a, un temps, été pressenti comme le prochain membre des accords d’Abraham, mais fin 2022, la chambre basse de son Parlement a prorogé la loi de boycott d’Israël.

Selon le compte Twitter de l’agence de presse WAF, le vice-président de l’Assemblée, Yaaqoub Al-Harathi, a expliqué que cette prorogation aurait pour effet d’« intensifier la répression et le boycott » d’Israël.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est rendu dans le pays en 2018. Lors de cette visite, il aurait reçu l’engagement du sultan Qaboos d’ouvrir l’espace aérien d’Oman aux compagnies aériennes israéliennes. Cette décision aurait ensuite été annulée par le successeur de Qaboos, Tariq.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à gauche) s’entretient avec le sultan Qaboos bin Said à Oman le 26 octobre 2018 (Autorisation)

« Haitham est beaucoup plus prudent en politique étrangère, du fait de son manque d’expérience et de son désir de ménager tout le monde », a expliqué Moran Zaga, experte du Golfe au Mitvim, l’Institut israélien des affaires étrangères régionales.

Les réticences d’Oman à entretenir des relations diplomatiques avec Israël sont en partie dues aux pressions de son voisin iranien.

Selon Iran International, Tariq devrait se rendre à Téhéran dans les tout prochains jours pour proposer sa médiation entre l’Iran et les États-Unis sur les pourparlers nucléaires, aujourd’hui au point mort.

Oman a souvent joué ce rôle de médiateur.

L’envoyé spécial des États-Unis pour l’Iran, Robert Malley, se trouvait d’ailleurs à Oman la semaine dernière.

De hauts responsables iraniens et américains s’étaient déjà rencontrés à Oman avant la conclusion de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015.

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