Assad : la présence de l’Iran n’est pas négociable, mais oui à un accord au sud
Le dictateur syrien affirme que les relations de Téhéran avec Damas ne sont pas "négociables" ; accuse Israël du blocage de l'accord par les Etats-Unis
Le président syrien Bashar el-Assad a déclaré mercredi que la présence de l’Iran en Syrie et ses relations avec Damas ne sont pas négociables et a réitéré l’affirmation selon laquelle l’Iran n’a pas de bases fixes en Syrie.
Dans une interview accordée à la chaîne de télévision iranienne Al Alam mercredi soir, il a déclaré qu’il était encore possible de parvenir à un règlement dans la région du sud-ouest, où les forces soutenues par l’Iran se trouvent près de la frontière avec Israël.
Israël a mis en garde à plusieurs reprises contre toute présence militaire iranienne permanente en Syrie.
Assad a déclaré que les contacts sont « en cours » entre les Russes, les Etats-Unis et les Israéliens, mais que les relations entre la Syrie et l’Iran « ne feront pas partie d’un quelconque règlement » et ne relèvent pas du « bazar international ».
Il y a eu des rumeurs selon lesquelles l’Iran pourrait retirer ses forces situées près du plateau du Golan israélien dans une sorte d’accord.
Assad a déclaré qu’après que les forces du régime ont récupéré le quartier de la Ghouta aux mains des rebelles en avril, « il a été suggéré que nous devrions nous déployer vers le sud ».
« Nous étions confrontés à deux options : la réconciliation ou la libération par la force. À ce stade, les Russes ont suggéré la possibilité de donner une chance à la réconciliation », a-t-il expliqué.
« Jusqu’à présent, il n’y a pas de résultats concrets pour une simple raison qui est l’ingérence israélienne et américaine, car ils font pression sur les terroristes dans cette région afin d’empêcher tout compromis ou résolution pacifique », a-t-il ajouté.
L’Iran et la Russie fournissent tous deux une assistance militaire au président syrien Bashar el-Assad dans ses efforts pour mettre fin à une guerre civile qui en est à sa huitième année.
Cependant, Israël craint que l’Iran tente de profiter de l’occasion pour prendre pied en Syrie et lancer des attaques contre l’État juif. Israël a récemment effectué un certain nombre de frappes aériennes contre les installations militaires iraniennes en Syrie.
Le 10 mai, Israël a déclenché un bombardement contre ce qu’il a dit être des installations militaires iraniennes en Syrie après une attaque à la roquette iranienne visant le Golan. Il s’agissait de l’affrontement militaire le plus grave entre les deux ennemis à ce jour.
Israël a également détruit une quantité importante d’armes antiaériennes syriennes en février après qu’un drone iranien transportant des explosifs a brièvement pénétré dans l’espace aérien israélien avant d’être abattu. Israël a immédiatement lancé une contre-attaque sur la base aérienne T-4 en Syrie centrale à partir de laquelle le drone avait été piloté. Un avion de combat F-16 israélien a été abattu par les défenses aériennes syriennes lors de cette opération.
Sur le plan diplomatique, ces dernières semaines, Israël a intensifié ses négociations avec la Russie et, dans une moindre mesure, avec les États-Unis, afin d’obtenir un retrait iranien de la Syrie.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est également rendu en Allemagne, en France et au Royaume-Uni la semaine dernière pour faire pression en faveur de cette position.
Selon les rapports, Moscou est prête à forcer l’Iran à retirer ses forces de la zone la plus proche de la frontière. Israël a rejeté l’offre, appelant l’Iran à se retirer complètement de la Syrie.
Vendredi, le Wall Street Journal a rapporté que les forces soutenues par l’Iran stationnées à la frontière du Golan, et notamment l’organisation terroriste du Hezbollah, se faisaient passer pour des unités militaires syriennes, dans un stratagème pour tenter de se soustraire à la menace d’Israël.
Plusieurs commandants rebelles syriens ont déclaré au journal américain que les troupes libanaises du Hezbollah et d’autres milices soutenues par l’Iran se sont retirées des provinces de Daraa et de Qouneitra dans le sud-ouest de la Syrie, près d’Israël, mais sont revenues plus tard vêtues d’uniformes militaires syriens et sous le drapeau du régime.
Un commandant a indiqué au journal que les convois revenaient équipés de roquettes et de missiles.
« C’est un camouflage », a déclaré Ahmad Azam, un commandant du groupe rebelle de l’Armée du Salut, basé à Quneitra, au Wall Street Journal. « Ils partent… dans leur uniforme du Hezbollah et ils reviennent dans des véhicules du régime et vêtus d’uniformes de l’armée régulière [syrienne]. »
Judah Ari Gross a contribué à cet article.
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