Attaque du Hamas en Israël: ce que l’on sait des victimes françaises
Vingt et une personnes, françaises ou franco-israéliennes, sont mortes et 11 toujours portées disparues, parmi lesquelles des enfants et des personnes âgées, après l'attaque du Hamas le 7 octobre
Vingt et une personnes, françaises ou franco-israéliennes, sont mortes et 11 toujours portées disparues, parmi lesquelles des enfants et des personnes âgées, après l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre, selon les autorités françaises mardi.
Voici les éléments que l’AFP a pu collecter à ce jour sur certaines de ces victimes.
Festival « Supernova »
Céline Ben-David Nagar, Franco-Israélienne de 32 ans qui participait au festival de musique électronique « Supernova », près de la frontière avec la bande de Gaza, est morte, a annoncé lundi le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).
Cette responsable d’un cabinet d’avocats et mère d’un bébé de six mois, native de Lyon, était portée disparue depuis l’attaque.
« Elle voulait juste aller danser quelques heures », a déclaré Ido Nagar, son époux, lors des funérailles mardi à Holon, près de Tel-Aviv.
Sigal Levy, Franco-israélienne de 31 ans qui participait au festival dans un cadre professionnel, est morte, a annoncé sa mère Anne Lévy au quotidien La presse de la Manche.
La jeune femme, qui allait se marier en janvier, travaillait pour une association de soutien aux jeunes en détresse.
« Elle a été tuée (…) dès que les terroristes sont entrés », a déclaré sa mère à Franceinfo.
Marc Perez, Français de 51 ans né en Israël, compte parmi les 270 personnes tuées lors du festival, selon l’avocat de sa famille qui a porté plainte à Paris contre le Hamas.
M. Perez s’est rendu sur place après avoir « reçu un appel » de sa fille de 20 ans, qui participait au festival, a relaté Me Nathanaël Majster. La jeune fille a pu fuir mais pas son père dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne.
Avidan Torgeman, Franco-Israélien de 26 ans né à Bordeaux, a également été tué. Selon le journal Sud Ouest, il aurait quitté Bordeaux avec une partie de sa famille pour s’installer en Israël il y une quinzaine d’années.
Il aurait été assassiné « alors qu’il se cachait sous la scène du festival », selon le quotidien, auquel le consistoire israélite de Bordeaux a confirmé sa mort.
Dan Benhamou, jeune Franco-israélien originaire de Marseille, en Israël depuis l’âge de cinq ans, est décédé pendant la rave-party, selon le consistoire israélite de Marseille.
Installé à Ra’anana, au nord de Tel Aviv, Dan Benhamou était directeur commercial d’une chaîne de magasins de lunettes. Sa famille avait quitté Marseille « parce qu’ils avaient le sentiment que leur sécurité n’était plus assurée », selon un membre de sa famille à France 3 Provence-Alpes.
Naomie Bikhar, esthéticienne de 23 ans originaire de Créteil, qui serait partie en Israël pour retrouver son fiancé, a été tuée en tentant de secourir son petit ami, selon son ami Benjamin, parlant à RTL. « Elle est rentrée dans une voiture. Son petit copain l’a appelée pour lui dire qu'(…)il était touché par balle. Elle a eu un sursaut d’héroïsme et est sortie pour aller (le) chercher ». « Et depuis, plus de nouvelle. »
Franco-israélienne de 24 ans, Karin Journo est portée disparue. « Karin m’a envoyé un message samedi à 08H43. Depuis, on n’a plus de nouvelles », a dit son père Doron Journo à la presse à Tel-Aviv.
Selon Franceinfo, la festivalière – travaillant pour une compagnie aérienne israélienne – ne devait pas se rendre au festival. Après un accident à la jambe gauche, elle avait vendu son billet, avant d’en racheter un autre quelques jours avant l’évènement.
Disparus du kibboutz de Nir Oz
Gaya Kalderon, 21 ans, a déclaré à la presse à Tel Aviv que cinq membres de sa famille étaient portés disparus. Parmi eux, sa grand-mère franco-israélienne, Carmela, 80 ans, et d’autres membres israéliens de sa famille, son petit frère Erez, 12 ans, sa mère, sa sœur et sa cousine, Noya, 13 ans, dont certains étaient en cours de démarches pour obtenir la double nationalité.
Eitan, Franco-Israélien de 12 ans, a disparu le jour de l’attaque, en même temps que son père Ohad, a déclaré la mère française du garçon, Batsheva Yaalomi, s’exprimant devant la presse à Tel Aviv.
« On s’est réveillé à 06H30 du matin et on a pensé qu’il s’agissait de tirs de roquettes habituels. Mais on a entendu des mitraillettes à l’extérieur et on a entendu crier ‘Allah akbar’. Alors on a compris que nous étions dans une tout autre histoire », a-t-elle dit.
Yaffa Adar, 85 ans, aurait également été enlevée par le Hamas, à bord de ce qui semble être une voiturette de golf, la vidéo de son rapt ayant été partagée de nombreuses fois sur les réseaux sociaux. « Cette vidéo, c’est la dernière chose que nous savons d’elle », a indiqué sa petite-fille, Adva Adar, sur BFMTV.
Deux soldats tués
Binyamin Loeb, Franco-Israélien de 23 ans originaire de Yerres (Essonne), est mort alors qu’il combattait pour l’armée israélienne, a confirmé sa mère Judith Loeb, jointe par l’AFP au téléphone. « Mon fils était un ‘soldat isolé’ (vivant seul en Israël, ndlr) (…). Il devait finir son service militaire dans deux mois, rentrer à la maison et reprendre ses études d’informatique (…). Il comptait se marier prochainement », a-t-elle ajouté.
Selon sa mère, il « faisait partie de l’unité 202, les parachutistes religieux ». « Il a été envoyé au front (à Kfar Aza, NDLR) (…), il a été touché de plusieurs balles, et malgré les soins prodigués par ses camarades, n’a pas survécu ».
Valentin Ghnassia, originaire de Montpellier, allait fêter ses 23 ans et effectuait son service militaire en Israël: son décès a été confirmé par le Conseil représentatif des institutions juives de France Languedoc-Roussillon.
Sur un groupe Facebook « Coup de pouce Juif France Israël », Valentin Ghnassia avait écrit le 29 janvier 2022 qu’il entamerait le 9 février son « mahal » (engagement d’un volontaire étranger dans l’armée israélienne). « Il était censé terminer son service dans trois semaines », peut-on lire dans la description de la cagnotte en ligne ouverte pour sa famille.