La presse internationale sur les lieux du massacre de Kfar Aza
Alors que les corps des terroristes gisent toujours dans l'herbe, la presse peut témoigner du massacre des civils israéliens par le Hamas
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Note de la rédaction. Cet article a été corrigé et mis à jour. Une version précédente relayait, dans le titre et le corps de l’article, les propos d’une journaliste étrangère en visite à Kfar Aza, qui affirmait qu’un commandant de Tsahal lui aurait dit que les corps de 40 bébés, dont certains étaient décapités, auraient été trouvé dans le kibboutz. Cette allégation n’a jamais été confirmée.
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Mardi, Tsahal a conduit des dizaines de journalistes étrangers voir par eux-mêmes les scènes de mort et désolation laissés par les terroristes du Hamas cette semaine.
Sur fond d’explosions et de tirs d’artillerie, les journalistes, portant casques et gilets pare-balles, ont traversé le kibboutz détruit de Kfar Aza, où les corps des terroristes palestiniens gisaient devant des maisons calcinées.
Les journalistes étaient placés sous la protection d’une compagnie de soldats de Tsahal, vêtus de leur tenue intégrale de combat alors qu’ils continuaient à évacuer les maisons.
Les journalistes ont évoqué l’odeur de mort qui flottait dans l’air.
Le contraste était choquant entre la simplicité pastorale du kibboutz, ses pelouses et ses petites maisons de plain-pied, et les atrocités qui s’y sont déroulées il y a de cela quelques jours.
« Ce n’est pas une guerre », a déclaré aux journalistes le général Itai Veruv, chef du commandement de la profondeur de Tsahal. « Ce n’est pas un champ de bataille. Vous voyez ces bébés, ces mères, ces pères dans leurs chambres, dans leurs pièce sécurisée, Voyez de quelle manière les terroristes les ont tués. Ce n’est pas une guerre… C’est un massacre. »
« Je n’ai jamais vu ça de toute ma vie. C’est l’image que j’avais de ce qu’ont vécu ma grand-mère et mon grand-père en Europe et ailleurs », a-t-il déclaré.
Dans la mesure où les autorités n’ont pas encore organisé de déplacements sur les lieux des massacres pour les journalistes israéliens, ce geste témoigne de la priorité accordée par le pays à l’opinion de la communauté internationale.
Lorsque les forces ukrainiennes ont libéré Bucha, dans la banlieue de Kiev, en avril 2022, l’Ukraine a organisé des visites semblables à l’intention des journalistes afin d’assurer une large couverture des crimes de guerre russes.
Mardi toujours, Tsahal a annoncé la reprise de contrôle de la barrière de sécurité avec Gaza, environ 72 heures après que les terroristes du Hamas en ont fait sauter des pans entiers, prélude à une invasion qui allait conduire au massacre de plus de 900 Israéliens et à l’enlèvement d’une centaine d’otages ramenés à Gaza.
Les combats se sont poursuivis dans le kibboutz jusqu’à dimanche.
Alors qu’Israël continuait de découvrir l’étendue des massacres de samedi et que l’armée informait officiellement les familles des otages que leurs proches étaient détenus à Gaza, des avions de l’armée de l’air ont bombardé de grandes parties de la bande de Gaza. Par ailleurs, quelque 300 000 réservistes se préparent à une possible invasion terrestre. La recherche des terroristes susceptibles de se cacher encore à l’intérieur d’Israël se poursuit et les tensions à la frontière nord font craindre l’ouverture d’un deuxième front.
L’armée israélienne estime qu’un petit nombre de terroristes se cache encore en territoire israélien. Dans la nuit, les forces de l’ordre israéliennes ont tué au moins un terroriste palestinien près du kibboutz Saad. Elles ont également échangé des coups de feu avec des terroristes à Kissufim, et lundi soir, la police a tué un autre suspect de terrorisme près de Mishmar Hanegev, soit 24 kilomètres à l’intérieur du pays.