Aurore Bergé souhaite « relancer les assises de lutte contre l’antisémitisme »
Les chiffres des actes antisémites en France en 2024 ont confirmé la hausse de l'antisémitisme déjà observée en 2023, suite au pogrom perpétré par le Hamas dans le sud d'Israël
Après avoir annoncé que le nombre d’actes antisémites en France en 2024 avait été similaire à celui de l’année précédente, déjà en très forte hausse depuis le pogrom du 7 octobre 2023 perpétré par le Hamas, la ministre de la Lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, a annoncé sur CNews le 5 janvier qu’elle souhaitait « relancer les assises de lutte contre l’antisémitisme ».
« Moi je n’ai aucun problème à le nommer [l’antisémitisme]. Je veux même qu’on change la loi », a déclaré la ministre, faisant référence à un projet de loi déposé à l’Assemblée nationale aux côtés de la députée des Français de l’étranger Caroline Yadan le 30 octobre dernier.
Cette nouvelle loi vise à lutter contre les « formes renouvelées d’antisémitisme », ce qui inclut l’apologie du terrorisme du Hamas, la négation de l’État d’Israël avec des expressions telles que « Du fleuve à la mer », et la comparaison des opérations de l’armée israélienne à Gaza avec la Shoah.
« Aujourd’hui, on caractérise mal ce qu’est devenu l’antisémitisme », a affirmé Aurore Bergé. Elle a notamment dénoncé « un antisémitisme islamiste » et « un antisémitisme qui est de l’antisionisme », estimant « qu’aujourd’hui on met une cible dans le dos à chaque Français juif, parce qu’on considère qu’il serait co-responsable de la situation humanitaire à Gaza ».
En réalité, le gouvernement français avait déjà annoncé au mois de novembre 2024 qu’il souhaitait relancer les « assises de lutte contre l’antisémitisme », initialement créées au mois de mai dernier.
Le secrétaire d’État à la Citoyenneté de l’époque, Othman Nasrou, avait fixé le début de l’année 2025 comme premier point d’étape pour permettre de faire « un certain nombre d’annonces », évoquant notamment « des propositions de loi » encore « à l’étude ».
Entre temps, le gouvernement de Michel Barnier a été censuré par les députés et Othman Nasrou a quitté le gouvernement le 23 décembre.
Au 30 novembre 2024, près de 1 500 actes antisémites ont été répertoriés en France depuis le début de l’année. Aurore Bergé a précisé que des chiffres plus précis sur l’année 2024 seront bientôt annoncés par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.