Le gouvernement français relance les « assises de lutte contre l’antisémitisme »
La lutte contre l'antisémitisme "est l'affaire de tous, et pas simplement de nos compatriotes de confession juive", déclare Othman Nasrou
Le gouvernement va relancer les « assises de lutte contre l’antisémitisme » créées début mai et « dont le travail avait juste démarré au printemps », a annoncé mardi le secrétaire d’Etat à la Citoyenneté Othman Nasrou, en fixant un premier point d’étape « dans trois mois ».
Souhaitant « remettre à plat les outils dont nous disposons », il a lancé un « appel à la mobilisation générale » car la lutte contre l’antisémitisme « est l’affaire de tous, et pas simplement de nos compatriotes de confession juive ».
Un premier point d’étape « en début d’année prochaine » permettra de faire « un certain nombre d’annonces », a ajouté M. Nasrou lors d’un point presse, en évoquant notamment « des propositions de loi » encore « à l’étude ».
Il a aussi souhaité « qu’on puisse améliorer notre caractérisation des actes » antisémites dont chacun « doit trouver une réponse ».
M. Nasrou avait précédemment réuni le grand rabbin Haïm Korsia, le président du Consistoire central Elie Korchia, celui du Fonds social juif unifié Ariel Goldman ainsi que le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) Yonathan Arfi.
S’il n’a pas donné de chiffres pour le troisième trimestre, M. Nasrou a rappelé « l’explosion des actes antisémites depuis le 7 octobre » 2023 et souligné qu’au premier semestre 2024, ces actes ont concerné « 632 villes et 95 départements ». « Les mis en cause sont de plus en plus jeunes » puisque « 42 % ont moins de 35 ans », a-t-il ajouté.
L’attaque du groupe terroriste islamiste Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël a entraîné la mort de près de 1 200 personnes. Le groupe a également enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.
Le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, affirme que plus de 43 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan, qui ne peut être vérifié et qui ne fait pas la distinction entre terroristes et civils, inclut les quelque 17 000 terroristes qu’Israël affirme avoir tués au combat et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Israël affirme s’efforcer de minimiser les pertes civiles et souligne que le Hamas utilise les Gazaouis comme boucliers humains, en menant ses combats depuis des zones civiles, notamment des maisons, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.
Interrogé sur le maintien du match France-Israël jeudi, M. Nasrou a estimé que renoncer aurait été « reculer ». « Il n’est pas question de donner raison à ceux qui versent dans l’antisémitisme », a-t-il ajouté, critiquant les parlementaires de la France insoumise « qui, en voulant faire annuler ce match, veulent gagner une bataille ».
Mardi à l’Assemblée nationale, à l’occasion d’une question d’Aurore Bergé au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau sur l’antisémitisme, une passe d’armes tendue a opposé la députée des Yvelines à une partie des députés LFI.
« L’antisémitisme plus débridé est désormais de retour », a estimé M. Retailleau, en critiquant « toutes celles et tous ceux qui instrumentalisent la cause palestinienne pour des fins uniquement politiciennes ».