Israël en guerre - Jour 375

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Balad accuse ses anciens alliés de faire passer l’économie avant l’idéologie

Lors du lancement de campagne, où flottaient des drapeaux palestiniens, les dirigeants du parti arabe anti-sioniste se sont montrés confiants quant à leur entrée à la Knesset

Les partisans de Balad agitant le drapeau palestinien et celui du parti lors du lancement de la campagne à Baqa al-Gharbiya, le 24 septembre 2022. (Crédit : Autorisation)
Les partisans de Balad agitant le drapeau palestinien et celui du parti lors du lancement de la campagne à Baqa al-Gharbiya, le 24 septembre 2022. (Crédit : Autorisation)

Le parti nationaliste arabe Balad a officiellement donné le coup d’envoi de sa campagne électorale samedi soir, accusant ses anciens alliés de feu la Liste arabe unie de mettre l’idéologie sur la touche pour obtenir un siège à la table politique en vue des prochaines élections législatives de la Knesset.

Un peu plus d’une semaine après sa scission désordonnée avec les partis Hadash et Taal, Balad a profité de l’événement pour démarquer les frontières entre les factions, affirmant que les électeurs se voient présenter un faux choix, à savoir soit catégoriquement refuser de s’engager avec les partis sionistes et ainsi perdre sur le plan économique, soit compromettre leurs principes en collaborant avec les principaux partis israéliens en échange d’avantages financiers.

« Vous participez tous à un référendum qui atteste que le choix ne se fait pas entre l’appartenance nationale et les droits, et que la politique n’a pas été créée pour que les gens choisissent entre leur identité nationale et leurs préoccupations quotidiennes, mais plutôt pour qu’ils réussissent à traiter les deux à la fois », a déclaré Daa Housh Tatour, troisième sur la liste électorale de Balad et femme la plus haut placée du parti.

L’événement qui s’est déroulé au siège de Balad, dans la ville de Baqa al-Gharbiya, dans le nord du pays, a commencé par une interprétation entraînante de « Mawtini » (« Ma patrie »), un hymne patriotique panarabe que de nombreux Palestiniens identifient fortement à leur cause nationale. Des enfants brandissant des drapeaux palestiniens ont défilé dans les allées tout au long de la cérémonie.

Balad, qui a les positions anti-sionistes les plus dures des partis à prédominance arabe d’Israël, a rompu avec Hadash et Taal, selon certains témoignages, parce qu’il ne voulait pas accepter de recommander le leader de Yesh Atid, Yair Lapid, pour former une coalition après le vote du 1er novembre, afin d’empêcher le chef du Likud, Benjamin Netanyahu, de revenir au pouvoir.

Certains sondages réalisés avant la scission indiquaient qu’une recommandation de la Liste arabe unie, qui devait alors remporter six sièges, aurait pu donner à Lapid la majorité nécessaire pour former un gouvernement, à condition qu’il puisse conserver le soutien de ses partenaires de la coalition sortante.

Lors du rassemblement samedi, le président de Balad, Sami Abou Shahadeh, a affirmé que son parti avait été victime d’une « conspiration », mais a insisté sur le fait que « cette question est derrière [eux] maintenant ».

« Balad va de l’avant et sortira de cette bataille plus fort qu’il n’y est entré », a-t-il déclaré.

Le leader de Balad, Sami Abou Shahadeh, participant à une réunion de la Liste arabe unie à la Knesset, à Jérusalem, le 25 octobre 2021. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Abou Shahadeh a décrit ses anciens partenaires comme ayant adopté « la nouvelle approche », qui consiste « à ne pas voir l’agression contre Gaza, et préfère ne pas parler de l’agression contre al-Aqsa ».

Malgré les critiques acerbes, Abou Shahadeh a promis une campagne « respectueuse » et « civilisée ».

Hadash et Taal nient l’idée d’une « conspiration » impliquant Lapid, que Balad accuse d’avoir modifié, à la dernière minute, les accords précédents entre les partis de la Liste arabe unie afin de forcer la défection de la faction qui avait les plus fortes objections à le recommander. Les deux partis affirment également que Balad s’est vu offrir de généreuses conditions pour rester dans le giron. Le leader de Hadash, Ayman Odeh, a déclaré que Lapid « devrait transpirer à grosses gouttes » pour que l’alliance Hadash-Taal le recommande. Il a conditionné son soutien au Premier ministre sortant à la promesse de faire appel d’une loi quasi-constitutionnelle définissant Israël comme l’État-nation du peuple juif et d’un autre texte de loi réprimant les constructions illégales qui, selon les critiques, vise injustement les communautés arabes et druzes.

Avec un sondage d’opinion réalisé au début du mois montrant que 65 % des Arabes israéliens sont favorables à ce que les partis arabes rejoignent une coalition, Hadash-Taal a misé sur sa campagne pour être « influent » dans la politique nationale tout en conservant sa « dignité ».

Dossier : Le leader de Yesh Atid, Yair Lapid, rencontrant les leaders de la Liste arabe unie Ayman Odeh, à gauche, et Ahmad Tibi à la Knesset, le 19 avril 2021. (Crédit : Autorisation)

Lors du rassemblement de Balad, Housh Tatour s’est attaqué à ce slogan.

« L’influence signifie dorénavant changer votre peuple, et non plus, changer Israël… Lorsque la dignité est incarnée par un slogan vide, elle devient une justification et une excuse pour renoncer à cette même dignité », a-t-elle déclaré.

Housh Tatour a mis Lapid et Netanyahu dans le même panier, affirmant que le premier représente un fascisme « doux », et le second un fascisme « dur ». Elle a ajouté que « le bulldozer de Netanyahu est le bulldozer de Lapid, la police de Netanyahu est la police de Lapid ».

Elle a également fait référence aux autres partis arabes qui ont répondu à la demande d’un grand nombre de leurs électeurs de coopérer davantage avec les partis sionistes, notamment pour contrecarrer la tentative de retour de Netanyahu. Le parti islamiste Raam, qui faisait partie de la Liste arabe unie, est devenu l’année dernière le premier parti arabe indépendant à rejoindre une coalition israélienne.

« Ils veulent nous convaincre qu’Israël s’est amélioré afin de justifier le jeu des coalitions et des soutiens. Mais nous savons… qu’au cours des dernières années, Israël n’a fait qu’empirer », a-t-elle déclaré.

Selon un récent sondage de la station de radio publique arabe Makan, Balad se situe bien en dessous du seuil minimum de 3,25 % des voix que les partis doivent franchir pour entrer à la Knesset. Les membres du parti, cependant, ont parlé avec confiance de la capacité de Balad à franchir ce seuil.

« Ils nous parlent des sondages. C’est vous qui incarnez le sondage le plus digne de confiance », a déclaré Housh Tatour.

Abou Shahadeh a avancé un argument similaire, affirmant que les statisticiens restaient perplexes face aux récentes tendances des sondages, mais que le rassemblement fournissait « l’explication la plus claire » de ce qui se passait.

« Et il reste encore un mois et une semaine à tenir », a-t-il ajouté.

Des membres du parti Balad, dont le chef du parti Sami Abou Shahadeh, deuxième en partant de la droite, enregistrant leur liste pour les prochaines élections à la Knesset, le 15 septembre 2022. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Selon le sondage Makan, si toutes les autres variables restent constantes, Balad aurait besoin d’une participation arabe de 52 % pour franchir le seuil électoral. Abou Shahadeh a donc souligné dans son discours l’importance pour les partisans de Balad de se mobiliser sur les réseaux sociaux en donnant des « likes », en laissant des commentaires et en partageant des messages.

Si les orateurs de l’événement ont exprimé leur conviction que Balad est bien placé pour entrer à la Knesset, plusieurs d’entre eux ont dépeint la campagne, pour une représentation parlementaire, comme secondaire par rapport à leur combat plus large pour la reconnaissance de leurs droits et de leur identité.

« Nous ne nous présenterons pas à notre peuple sur la base de l’objectif de la Knesset. Au contraire, ce n’est qu’une façon d’élever la voix des opprimés », a déclaré Mohasin Qees, numéro cinq sur la liste de Balad.

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