Balad fait partie « du mouvement national palestinien », affirme son chef
La faction arabe a aussi été saluée par un ex-député accusé d'avoir espionné pour le Hezbollah et un autre, emprisonné pour avoir donné des téléphones aux prisonniers palestiniens
Jamal Zahalka a lancé samedi les primaires de son parti en déclarant que Balad « ne fait pas partie de la gauche israélienne mais fait partie intégrante du mouvement national palestinien », a fait savoir la chaîne publique Kan.
Zahalka, président du parti arabe mais qui ne se représentera pas à sa réélection, a également appelé le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à lever les sanctions sur le Hamas à Gaza et à mettre un terme à la coordination sécuritaire avec Israël. Il a aussi qualifié le Premier ministre Netanyahu de « criminel de guerre responsable de la mort de milliers de personnes », selon Kan.
Le président de la formation Balad a fustigé le rival de Netanyahu et leader de Hossen LeYisrael Benny Gantz, disant que l’ancien chef d’Etat-major affiche des points de vue aussi extrémistes que ceux du Premier ministre, ne critiquant Netanyahu que pour les affaires de corruption.
Zahalka s’en est également pris au député Ahmad Tibi, sans pour autant mentionner son nom, disant que ceux qui se sont séparés de la faction de la Liste arabe unie seront « sanctionnés » lors des élections.
La soirée, qui a eu lieu dans la ville de Nazareth, dans le nord du pays, a commencé par une interprétation de l’hymne palestinien. L’ancien législateur Azmi Bishara, qui a quitté l’Etat juif en 2007 alors qu’il faisait l’objet d’une enquête portant sur des éventuels faits d’espionnage pour le compte du Hezbollah et l’ex-député Basel Ghattas, qui purge actuellement une peine de prison pour avoir transféré de la contrebande à des détenus sécuritaires palestiniens, ont salué les organisateurs de la soirée.
Balad occupe actuellement quatre des 13 sièges de la Liste arabe unie à la Knesset, forte de 120 membres.
Samedi, il a été annoncé que ce serait Mtanes Shihadeh qui serait la tête de liste de Balad en vue des élections générales du 9 avril pour le renouvellement de la Knesset.
Interrogé sur les propos de Zahalka qui a affirmé que la formation politique faisait partie du mouvement national palestinien, Shihadeh a partagé le même point de vue, disant au Times of Israel samedi en fin de soirée que Balad « est l’une des nombreuses branches du mouvement national palestinien ».
Shihadeh a ajouté que « Balad soutient l’établissement d’un Etat palestinien à proximité d’un Etat pour tous ces citoyens », avant de clarifier que « nous ne soutenons pas l’idée de deux Etats pour deux peuples. Nous soutenons l’établissement d’un Etat palestinien à côté d’un Etat pour tous ses citoyens ».
Interrogé sur une solution à un Etat, Shihadeh a expliqué que Balad n’avait pas changé de positionnement et que c’est Israël qui « travaille en faveur d’une solution à un Etat ».
Plus tôt dans la journée, Shihadeh s’était référé à une législation controversée adoptée l’année dernière et qui définissait Israël comme Etat-nation du peuple juif – et qui a été qualifiée de discriminatoire par les minorités.
« Nous mettrons en avant l’idée d’un Etat pour tous ses citoyens en remplacement de la loi pour l’Etat-nation », a-t-il dit.
Shihadeh a indiqué à Kan que sa priorité absolue était d’empêcher la désintégration de la Liste arabe unie et qu’il oeuvrerait pour que les intérêts étroits des uns et des autres ne viennent pas la diviser.
Seize candidats s’étaient présentés pour entrer sur la liste de la formation Balad en vue des élections et ils ont été choisis par 594 membres de la commission du parti à Nazareth.
La deuxième place revient à Hibba Yazik.
Dans la Knesset sortante, les quatre députés officiant sous les couleurs du parti Balad étaient Zahalka, Hanin Zoabi, Joumah Azbarga et Neven Abu Rahmoun.
Zahalka et Zoabi avaient récemment annoncé qu’ils ne se représenteraient pas à leur réélection. Le départ de ces deux personnalités provocatrices a été salué par certains députés juifs, qui les ont accusé d’agir contre la nation depuis l’intérieur du corps législatif.
Zoabi avait, dans le passé, appelé à la dissolution de l’Etat d’Israël et avait embarqué à bord du navire turc Mavi Marmara en 2010 pour tenter de briser le blocus israélien de Gaza. Elle était devenue l’une des cibles préférées de la droite israélienne en raison de ses commentaires controversés constants au fil des années, qualifiant notamment « d’assassins » les soldats israéliens et faisant usage d’une rhétorique similaire.
La façon dont les quatre formations qui constituent la Liste arabe unie se présenteront aux élections n’est pas encore déterminée. Tibi a annoncé que sa formation Taal se présenterait séparément des autres et la Liste arabe unie pourrait encore se fragmenter davantage. Des pourparlers sont toutefois en cours entre Taal, Raam, Hadash et Balad.
Vendredi, Hadash a réélu à sa tête Ayman Odeh, qui préside également la Liste arabe unie. La députée Aida Touma-Suleiman a été choisie pour la deuxième place de la liste de Hadash et Ofer Kassif pour la troisième. Kassif est actuellement le seul candidat juif sur la liste de ce parti majoritairement arabe après que Dov Khenin a annoncé qu’il se retirait de la politique, le mois dernier.