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Beit Shemesh: Certains Haredim portent l’étoile jaune contre les restrictions

Certains opposants aux directives gouvernementales contre le COVID-19 comparent la fermeture des synagogues et yeshivas aux persécutions sous les régimes totalitaires

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Les officiers de police ferment les synagogues et distribuent des amendes aux Juifs ultra-orthodoxes à Beit Shemesh, le 16 avril 2020 (Crédit : Yaakov Lederman/Flash90)
Les officiers de police ferment les synagogues et distribuent des amendes aux Juifs ultra-orthodoxes à Beit Shemesh, le 16 avril 2020 (Crédit : Yaakov Lederman/Flash90)

Des centaines de résidents extrémistes ultra-orthodoxes de Beit Shemesh ont manifesté contre les restrictions imposées dans un contexte de crise du coronavirus et qui ont entraîné la fermeture des synagogues et des yeshivas. Certains arboraient une étoile de David jaune.

Des images et des photos qui ont été partagées sur les réseaux sociaux ont montré plusieurs protestataires portant ces étoiles, qui devaient être obligatoirement portées par les Juifs lors des persécutions anti-juives durant la Shoah. D’autres ont comparé le gouvernement israélien à l’ex-Union soviétique.

Des vidéos ont montré un afflux de manifestants entourant un véhicule qui tentait de traverser le rassemblement. Les hommes dénoncent dans le clip la « campagne de persécutions religieuses du gouvernement bolchevique israélien ».

Ce mouvement de protestation est survenue à la veille de Yom HaShoah.

בית שמש עכשיו: חרדים קיצוניים בהפגנות אלימות נגד האיסורים של משרד הבריאות לגבי התקהלות בבתי כנסת. עשרות מפגינים עונדים…

פורסם על ידי ‏מחאת השבת‏ ב- יום שני, 20 באפריל 2020

La police a dispersé de nombreuses personnes rassemblées dans le quartier Heftziba de la ville où les habitants bloquaient une artère de circulation principale, en utilisant des moyens de dispersion d’émeutes. Plusieurs manifestants ont été arrêtés, selon les médias en hébreu.

Ce n’est pas la première fois depuis le début de la pandémie que certains Haredim radicaux comparent l’action des autorités israéliennes aux persécutions de Juifs par les nazis. Des images de manifestations similaires avaient montré, le mois dernier, les protestataires porter l’étoile jaune et des uniformes rayés de camp de concentration, qualifiant les agents de police de « nazis ».

Il y a eu plusieurs rassemblements, parfois violents, dans les communautés haredim suite aux restrictions visant à lutter contre le coronavirus et qui ont imposé la fermeture des synagogues, des écoles et des yeshivas, ainsi que l’interdiction des mynian [NdT : le quorum de dix personnes nécessaire à la récitation de certains passages de la prière et à la lecture de la Torah]. Il y a eu également une vive colère après le confinement total de Bnei Brak, une ville à majorité ultra-orthodoxe, et de certains quartiers de Jérusalem, excessivement touchés par le virus.

Des résidents ultra-orthodoxes extrémistes de Beit Shemesh protestent contre les directives imposées par le gouvernement sur le coronavirus, le 20 avril 2020 (Capture d’écran/Israel Hayom)

La police a également été accusée d’usage excessif de la force.

La vidéo d’un agent de police poussant un haredi au sol à Mea Shearim, à Jérusalem, a commencé à circuler dans plusieurs groupes WhatsApp ultra-orthodoxes dans la journée de mardi avec la légende : « Ce n’est pas Auschwitz, c’est Mea Shearim. »

Les forces de l’ordre ont fait savoir qu’elles enquêtaient sur l’incident.

La semaine dernière, le gouvernement a allégé certaines des restrictions qui avaient été imposées.

Selon les nouvelles directives, les habitants de Jérusalem et de Bnei Brak seront dorénavant soumis aux mêmes restrictions que le reste du pays. Ils sont autorisés à rester dans un périmètre de cent mètres autour de leurs habitations à moins d’aller faire des achats alimentaires et autres produits de première nécessité ou d’aller au travail.

Les prières en plein air réunissant 19 personnes maximum sont autorisées. Les fidèles doivent conserver une distance de deux mètres entre eux et doivent porter des masques.

A LIRE : Pour dénoncer une initiative des Pays-Bas, un élu utilise une étoile jaune…

Les Israéliens ont aussi le droit de s’éloigner de 500 mètres maximum de leurs habitations ou de leurs lieux de travail pour aller prier. Les hommes ont la permission de se rendre dans les bains rituels sous certaines conditions.

Néanmoins, les synagogues et les yeshivas, qui se sont avérées être des sources d’infections majeures au début de la crise, sont toujours fermées.

Lundi soir, il y avait à Beit Shemesh – dont plus de 50 % des 120 000 résidents environ sont ultra-orthodoxes – 319 cas confirmés de coronavirus. Seuls Bnei Brak, Tel Aviv et Elad ont un nombre plus élevé de malades atteints par le COVID-19. Beit Shemesh a connu une hausse de 14,7 % de ses cas confirmés au cours des trois derniers jours et une augmentation de 51,2 % la semaine dernière.

La question semble diviser également les responsables haredim qui ont largement suivi les restrictions gouvernementales.

A LIRE : Un élu LR compare le confinement des séniors aux victimes juives du nazisme

Le rabbin Chaim Kanievsky, qui est incontestablement le chef spirituel le plus éminent de la communauté ultra-orthodoxe lituanienne à Bnei Brak avec des centaines de milliers de disciples, a signé un courrier, lundi, envoyé au journal haredi Yeted Neeman, affilié au parti Yahadout HaTorah, réclamant la réouverture des salles d’études des yeshivas, selon un reportage diffusé mardi par la Douzième chaîne.

Le rabbin Chaim Kanievsky dans sa maison à Bnei Brak, le 15 avril 2018. (Yaakov Naumi/Flash90)

Toutefois, sous la direction du rabbin Gershon Edelstein, qui est co-directeur de la yeshiva Ponevezh Yeshiva et qui est également un leader communautaire important de Bnei Brak, le journal a fait le choix de ne pas publier la lettre, a fait savoir le reportage qui a évoqué une « initiative sans précédent » dans le monde ultra-orthodoxe.

Le mois dernier, Kanievsky avait initialement défié les appels gouvernementaux à faire fermer les yeshivas, ne changeant d’avis qu’après deux semaines fatidiques.

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