Belgique : Le film des massacres du 7 octobre finalement diffusé au Sénat
Cette diffusion bruxelloise a été organisée à l’initiative du Mouvement réformateur ; certains parlementaires sont sortis avant la fin de la projection
Le film des massacres du 7 octobre en Israël, projeté dans différents endroits du monde par les autorités israéliennes afin de montrer les crimes de ce jour noir, a été projeté mercredi dernier à huis-clos au Sénat belge. Cette diffusion bruxelloise a été organisée à l’initiative du Mouvement réformateur, parti politique belge de centre-droit. Certains parlementaires sont sortis avant la fin de la projection, a rapporté la presse belge.
Georges-Louis Bouchez, président du Mouvement réformateur, a déclaré à l’issue de la séance : « On a vu des actes qui ne sont justifiables par aucune cause, par aucune raison. On est dans la barbarie la plus abjecte. »
« Ces images sont absolument insoutenables et extrêmement brutales. J’ai très peur que certains utilisent aujourd’hui ces images pour justifier d’autres actes de terreur et de barbarie », a affirmé Samuel Cogolati, député fédéral écologiste.
« Je devais voir cette horreur, la barbarie, la monstruosité et cette espèce de jouissance à tuer, à jouer avec des cadavres, à décapiter. Je devais voir ça, c’est important de se rendre compte de ça », a commenté Georges Dallemagne, du parti Les Engagés.
« Ce sont des images d’une extrême violence, qui sont difficiles à supporter. Tout ça me conforte dans l’idée que la paix est la seule solution. Il faut un État pour les Palestiniens », a réagi le député PS Malik Ben Achour.
Des représentants de tous les partis étaient présents, à l’exception du Parti du travail de Belgique (extrême-gauche) et du Vlaams Belang (extrême-droite).
La Chambre des Représentants à Bruxelles avait refusé la diffusion du film, faute de consensus entre les députés.
Le film a notamment été projeté à l’Assemblée nationale en France et au Parlement européen.
Il s’agit d’un film d’environ 45 minutes, réalisé à partir d’extraits des caméras corporelles et téléphones de terroristes du Hamas, tués ou faits prisonniers, et d’images captées par des victimes, des secouristes et des caméras de surveillance. Il montre, sans filtre, des images des tueries et des cadavres suppliciés d’adultes et d’enfants.
Parmi les images du film figurent celles d’hommes armés tuant des civils, notamment dans le kibboutz de Beeri, où 85 personnes ont été tuées et 26 prises en otage. D’autres montrent des membres du Hamas fauchant des jeunes qui fuient un festival de musique où au moins 364 personnes ont trouvé la mort.
En visite au terminal égyptien de Rafah vendredi, le Premier ministre belge Alexander De Croo a estimé que la riposte israélienne sur la bande de Gaza après l’attaque barbare du Hamas en Israël le 7 octobre devait « respecter le droit humanitaire international ». « Les morts de civils doivent cesser », a martelé le responsable belge. Il était accompagné de son homologue espagnol Pedro Sanchez. Ils ont aussi dénoncé « la destruction de Gaza » et appelé Israël à « reconnaître l’État de Palestine ».
Dans la foulée, Israël a décidé de convoquer les ambassadeurs de Belgique et d’Espagne pour une « réprimande sévère ». Selon le chef de la diplomatie israélienne, Eli Cohen, les deux dirigeants « soutiennent le terrorisme ». Dans un communiqué à part, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a « fermement condamné » les propos deux deux chefs de gouvernement, les accusant de ne pas avoir « imputé au Hamas l’entière responsabilité des crimes contre l’humanité qu’il a commis en massacrant nos citoyens et en utilisant les Palestiniens comme boucliers humains ».