Bennett : Oztma Yehudit méprise l’État, voit en l’armée et la police des ennemis
"Je ne mettrai pas à la Knesset une personne ou un état d'esprit qui méprise l'Etat et qui perçoit l'armée et la police comme des ennemis", s'est exclamé le ministre de la Défense
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Mercredi, le président du parti Yamina Naftali Bennett a déclaré que le parti d’extrême droite Otzma Yehudit percevait les forces de l’ordre comme « un ennemi ».
Lors d’un meeting de campagne organisé à la yeshiva Kiryat Shmona dans le nord d’Israël, le ministre de la Défense a expliqué sa décision de bloquer la fusion de la liste des disciples du rabbin extrémiste Meir Kahane avec son alliance religieuse nationale.
« La raison n’était pas qu’ils étaient trop à droite », a-t-il commencé.
« Je ne mettrai pas à la Knesset une personne ou un état d’esprit qui méprise l’État et qui voit l’armée et la police comme des ennemis », a-t-il ajouté.
Pour soutenir son argument, Bennett a souligné que le président d’Otzma Yehudit Itamar Ben Gvir, en tant qu’avocat des suspects juifs de terrorisme, entraîne ces derniers à rester silencieux pendant les interrogatoires du service de sécurité du Shin bet.
« Nos parents ne sont pas venus en Israël pour former des milices partisanes sur les sommets de collines, parce que cela détruira tout ce que nous avons bâti », a déclaré Bennett en référence à ceux que l’on surnomme les « jeunes des collines » et dont Ben Gvir assure régulièrement la défense. Ces jeunes ont établi des avant-postes en Cisjordanie et commettent parfois des attaques contre des soldats et des Palestiniens.
Bennett a fait l’objet d’une immense pression de la part du Premier ministre Benjamin Netanyahu et d’autres responsables politiques de droite pour que son parti s’associe à Otzma Yehudit aux prochaines élections afin d’éviter de gâcher des voix de droite si la liste d’extrême-droite ne parvenait pas à franchir le seuil d’éligibilité.
Le parti soutient l’émigration des non-Juifs d’Israël, l’expulsion des Palestiniens et des Arabes israéliens qui refusent de déclarer leur loyauté à Israël et à condition qu’ils acceptent un statut de second plan dans un État juif élargi dont la souveraineté s’étendrait à la Cisjordanie. Les anciens co-listiers de Ben Gvir, les anciens élus Michael Ben-Ari, Baruch Marzel et Benzi Gopstein, n’ont pas été autorisés à se présenter à la Knesset l’année dernière en raison de leur idéologie raciste.
Mercredi, Ben Gvir a déclaré à la chaîne publique Kan que des assistants de Netanyahu avaient proposé une offre selon laquelle le Likud œuvrerait à faire entrer Otzma Yehudit à la Knesset. En échange, il promettait de ne pas se représenter en mars. Un porte-parole du Likud a démenti l’existence d’un tel accord, le qualifiant de « mensonge ».
Répondant à la critique cinglante de Bennett, Otzma Yehudit a qualifié les remarques du ministre de la Défense de mensonges.
« Alors que Bennett, en tant que ministre de la Défense, abandonne les soldats, Itamar Ben Gvir leur assure une assistance juridique et s’assure qu’ils ne restent pas seuls », a fait savoir le parti dans un communiqué, en référence à l’aide que son président a apportée aux soldats accusés d’usage excessif de la force contre les Palestiniens.
« Itamar Ben Gvir est un véritable sioniste qui donne de la nourriture chaude aux soldats en poste dans les barrages lors des froides nuits d’hiver », a ajouté le parti.