Biden condamne la haine anti-arabe après l’article sur Dearborn, « capitale du djihad »
Sans citer le WSJ, le président américain affirme que les habitants de la petite ville du Michigan ne devraient pas être blâmés "pour les paroles d'une petite poignée de personnes"

Le président américain Joe Biden a dénoncé dimanche la rhétorique anti-arabe en réponse à un article d’opinion du Wall Street Journal visant Dearborn, dans le Michigan, que le maire de la ville avait qualifié de « sectaire » et « d’islamophobe ».
L’article, publié vendredi sous le titre « Welcome to Dearborn, America’s Jihad Capital » (« Bienvenue à Dearborn, capitale américaine du djihad »), laissait entendre que les habitants de la ville, dont des chefs religieux et des hommes politiques, soutenaient le groupe terroriste palestinien du Hamas et l’extrémisme.
L’article a suscité l’indignation du maire de Dearborn, Abdullah Hammoud, ainsi que de plusieurs législateurs américains et défenseurs des droits du Council on American-Islamic Relations (CAIR) et de l’Arab American Anti-Discrimination Committee (AADC).
Le maire a annoncé samedi avoir renforcé la présence policière dans les lieux de culte et autres lieux publics après « une augmentation alarmante de la rhétorique sectaire et islamophobe en ligne visant la ville de Dearborn ».
Dimanche après-midi, aucune agitation n’avait été signalée à Dearborn, une banlieue d’environ 110 000 habitants qui jouxte Détroit.
Biden, sans se référer directement au Wall Street Journal ou à l’auteur de l’article d’opinion, a déclaré sur X qu’il était erroné de blâmer « un groupe de personnes sur la base des paroles d’un petit nombre de personnes ».

« C’est exactement ce qui peut conduire à l’islamophobie et à la haine anti-arabe, et cela ne devrait pas arriver aux habitants de Dearborn – ni d’aucune autre ville américaine », a affirmé Biden sur le réseau social.
La ville compte l’un des pourcentages les plus élevés d’Américains d’origine arabe parmi les villes américaines, les chiffres du recensement montrant qu’elle compte environ 54 % d’Américains d’origine arabe.
« Imprudent. Sectaire. Islamophobe », a déclaré Hammoud samedi à propos de l’article du Wall Street Journal rédigé par Steven Stalinsky, directeur exécutif de l’Institut de recherche sur les médias du Moyen-Orient (MEMRI).
Biden, qui est candidat à sa réélection, a lui-même fait l’objet de critiques et de protestations de la part de Dearborn et de voix anti-guerre dans tout le pays pour le soutien de son administration à Israël dans ses opérations à Gaza.
Americans know that blaming a group of people based on the words of a small few is wrong.
That’s exactly what can lead to Islamophobia and anti-Arab hate, and it shouldn’t happen to the residents of Dearborn – or any American town.
We must continue to condemn hate in all forms.
— President Biden (@POTUS) February 4, 2024
Le quotidien n’a pas répondu à une demande de commentaire. Stalinsky a déclaré qu’il maintenait son article et a ajouté que des vidéos compilées par son institut montraient que « des sermons et des marches choquants anti-américains et pro-jihad » avaient eu lieu dans la ville. Reuters n’a pas été en mesure de vérifier de manière indépendante le lieu ou la date à laquelle les vidéos ont été filmées.
Les défenseurs des droits de l’Homme ont constaté une montée de l’islamophobie, des préjugés anti-palestiniens et de l’antisémitisme aux États-Unis depuis l’éclatement de la guerre au Moyen-Orient en octobre.
Parmi les incidents anti-palestiniens qui ont suscité l’inquiétude, on peut citer la fusillade de trois étudiants d’origine palestinienne dans le Vermont en novembre et le meurtre à l’arme blanche d’un Américain d’origine palestinienne âgé de 6 ans dans l’Illinois en octobre.
Certains membres démocrates du Congrès américain, dont les représentants Pramila Jayapal et Ro Khanna et les sénateurs Gary Peters et Debbie Stabenow, ont également condamné l’article d’opinion du Wall Street Journal, Jayapal exigeant des excuses de la part du quotidien.

La guerre à Gaza a éclaté lorsque le Hamas a envoyé quelque 3 000 terroristes du Hamas ont fait irruption dans le sud d’Israël par la frontière de Gaza pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage 253 personnes, pour la plupart des civils, dont le plus jeune a un an.
En réponse à cette attaque, la plus meurtrière de l’histoire du pays et la pire menée contre des Juifs depuis la Shoah, Israël a juré d’anéantir le Hamas et de mettre fin à son règne de seize ans, et a lancé une opération aérienne suivie d’une incursion terrestre dans la bande de Gaza, qui a commencé le 27 octobre.
132 des otages enlevés par le Hamas et ses complices le 7 octobre sont encore à Gaza, mais certains ne sont plus en vie – après la remise en liberté de 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine à la fin du mois de novembre.
Plus de 27 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza. Tsahal dit avoir éliminé 10 000 terroristes palestiniens dans la bande de Gaza, en plus des quelque 1 000 terroristes qui ont pris d’assaut Israël le 7 octobre.
La quasi-totalité des 2,3 millions d’habitants de Gaza est déplacée. L’enclave densément peuplée est également confrontée à la famine.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.