Biden explique son retrait, s’engage à donner la priorité à la fin de la guerre à Gaza et aux otages
Biden attribue sa décision de quitter la course présidentielle à la nécessité de battre Trump et a réitéré son soutien à son "incroyable partenaire" Kamala Harris
Le président américain Joe Biden a déclaré mercredi que la fin de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza serait l’une de ses principales priorités les derniers mois de son mandat.
L’octogénaire a fini par céder dimanche à des semaines de pression et d’inquiétude sur son âge et son acuité mentale, provoquant un coup de tonnerre dans la campagne pour la présidentielle de novembre.
Biden a profité de son premier discours public depuis qu’il a annoncé qu’il renonçait à se présenter à sa réélection en novembre pour répudier implicitement son ancien rival, l’ancien président Donald Trump. Il n’a pas critiqué directement Trump, qu’il a, par le passé, qualifié de menace existentielle pour la démocratie.
Ce discours de 10 minutes, une triste façon de mettre fin à ses 50 ans de carrière, a également permis à Joe Biden d’essayer d’influencer la façon dont l’histoire se souviendra de son seul et unique mandat. Il en a profité pour réitérer son soutien à la vice-présidente Kamala Harris pour lui succéder.
Ce fut un moment historique : un président américain expliquant à la nation les raisons pour lesquelles il cédait volontairement le pouvoir, ce qui ne s’était pas produit depuis 1968.
« Je vénère cette fonction », a déclaré Biden. « Mais j’aime encore plus mon pays. »
S’exprimant mercredi, Joe Biden a tenu à montrer que sa décision de ne pas se présenter n’entraverait pas son programme alors que son mandat prend fin. Il est resté fidèle à ce qu’il considère depuis longtemps comme ses points forts, à savoir la politique étrangère et le maintien du leadership des États-Unis dans le monde.
« Je vais continuer à travailler pour mettre fin à la guerre à Gaza, pour ramener tous les otages à la maison, pour apporter la paix et la sécurité au Moyen-Orient et pour mettre fin à cette guerre », a-t-il déclaré.
Biden doit rencontrer jeudi le Premier ministre Benjamin Netanyahu, au lendemain de la promesse faite par ce dernier devant le Congrès de poursuivre le combat jusqu’à ce que le Hamas soit vaincu dans la bande de Gaza. Biden n’a pas assisté au discours de M. Netanyahu et Harris a refusé de le présider, invoquant un conflit d’emploi du temps.
« Les dirigeants discuteront de l’évolution de la situation à Gaza et des progrès réalisés en vue d’un cessez-le-feu et d’un accord de libération des otages, ainsi que de l’engagement indéfectible des États-Unis en faveur de la sécurité d’Israël, y compris la lutte contre les menaces que l’Iran fait peser sur Israël et sur l’ensemble de la région », selon un communiqué de la Maison-Blanche.
Plus tard dans la journée, Netanyahu devait également rencontrer Harris, qui s’est pratiquement assurée la nomination démocrate pour affronter Trump, à qui Netanyahu rendra visite en Floride vendredi.
Alors que le Premier ministre s’adressait au Congrès, des manifestants se sont massés devant le Capitole, exigeant qu’il soit arrêté en tant que « criminel de guerre ».
Le sentiment anti-Israël a également entamé le soutien à Biden, le président américain ayant été accusé d’armer Israël dans le cadre de son offensive dévastatrice à Gaza, déclenchée par le massacre commis du Hamas sur le sud d’Israël, le 7 octobre, qui a fait quelque 1 200 morts en plus de 251 otages.
« Cela fut l’honneur de ma vie d’être votre président, mais la défense de la démocratie, qui est en jeu, est je pense plus importante que n’importe quel titre », a-t-il déclaré dans cette adresse solennelle à la nation depuis le bureau Ovale.
« Ces dernières semaines, il m’est apparu clairement que je devais unir mon parti », a-t-il déclaré, ajoutant que le « temps » était venu « d’avoir de nouvelles voix (…), des voix plus jeunes ».
La vice-présidente Harris, 59 ans, « est expérimentée, elle est forte, elle est compétente », a dit Biden.
« Elle a été une partenaire incroyable pour moi, une dirigeante pour notre pays. Maintenant, c’est à vous, le peuple américain, de choisir », a-t-il poursuivi.
Si Biden a indirectement évoqué son propre âge en parlant de la nécessité de laisser la place à plus jeune, il ne s’est pas réellement étendu sur le sujet.
La question était dans tous les esprits depuis sa performance désastreuse face à Donald Trump lors de leur débat fin juin, qui a suscité une crise chez les démocrates et provoqué une avalanche d’appels à ce qu’il laisse la place à une personne plus jeune.