Blinken juge « inacceptables » les attaques contre les troupes américaines en Irak
Le chef de la diplomatie américaine a souligné au Premier ministre irakien al-Sudani que Washington "prendra toutes les mesures nécessaires pour protéger les siens"
En visite surprise à Bagdad, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a jugé dimanche « totalement inacceptables » des attaques menées contre les troupes américaines stationnées en Irak et en Syrie voisine depuis le début de la guerre entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas.
La visite de Blinken en Irak, annoncée par les services du Premier ministre irakien Mohamed Shia al-Sudani, n’avait pas été dévoilée au préalable pour des raisons de sécurité.
Elle intervient alors que, depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du groupe terroriste palestinien sur le sol israélien, des attaques à la roquette et au drone ont visé les bases irakiennes où sont déployées des troupes américaines et de la coalition internationale anti-jihadiste.
Lors de son entrevue avec le Premier ministre al-Sudani, Blinken lui a « clairement dit que les attaques ou les menaces venant de milices alignées avec l’Iran étaient totalement inacceptables », a-t-il rapporté lors d’un point presse organisé avant son envol pour la Turquie.
« Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour protéger les nôtres », a-t-il martelé.
Washington accuse l’Iran d’être impliqué par procuration dans ces attaques qui ont aussi ciblé des troupes américaines en Syrie voisine.
La plupart des attaques ont été revendiquées par un groupe baptisé « Résistance [nom que se donnent les groupes terroristes islamistes] islamique en Irak » sur des canaux Telegram affiliés aux factions irakiennes proches de l’Iran.
Selon des chiffres du Pentagone datant de vendredi, entre le 17 octobre et le 3 novembre, quelque 17 attaques ont eu lieu en Irak et 12 en Syrie.
Quelque 2 500 soldats américains sont déployés en Irak. Leur mission consiste à conseiller leurs homologues irakiens dans la lutte contre le groupe jihadiste État islamique.
Al-Sudani a déjà condamné ces attaques et assuré que des « enquêtes » étaient menées pour en connaître les auteurs.
Dimanche en recevant Blinken, il a une nouvelle fois réclamé un « cessez-le-feu immédiat » à Gaza, soulignant « l’urgence de contenir la crise et d’empêcher sa propagation », selon un communiqué de ses services.
L’Irak ne reconnaît pas l’État d’Israël et le gouvernement irakien est proche de l’Iran, pays qui soutient le groupe terroriste palestinien du Hamas.
Blinken s’est déjà rendu en Israël vendredi et en Jordanie samedi où il a participé à une réunion ministérielle avec cinq de ses homologues arabes et rencontré le roi Abdallah II de Jordanie.
Dimanche matin, il s’est rendu à Ramallah en Cisjordanie où il a rencontré le président de l’Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, avant un passage par l’île de Chypre pour s’entretenir avec le président chypriote. La réunion s’est déroulée dans l’avion parqué sur le tarmac de l’aéroport.