Bruxelles : Exposition sur l’imagerie caricaturale des Juifs dans l’histoire
La nouvelle exposition du Musée juif de Belgique présente "un regard aussi inédit que saisissant sur la représentation des Juifs, du Moyen Âge à nos jours"
Le Musée juif de Belgique, à Bruxelles, a ouvert sa nouvelle exposition, « Images caricaturales des Juifs à travers l’Histoire. Esquisse d’une collection insolite ». L’évènement sera proposé jusqu’au 31 mars prochain.
L’exposition, ouverte à tous du mardi au dimanche et accessible après l’achat d’un billet pour l’exposition permanente du musée, présente « un aperçu de la folie collective que représente l’antisémitisme visuel, phénomène qui est suivi ici sur différents continents et plusieurs siècles », à travers quelques pièces de la collection d’Arthur Langerman, diamantaire belge né pendant la guerre.
L’homme possède l’une des plus grandes collections privées d’images antisémites au monde, qui constitue le fonds des « Archives Arthur Langerman pour la recherche sur l’iconographie antisémite », fondation créée en 2019 à l’Université technique de Berlin, en Allemagne. Sa collection a auparavant été partiellement présentée au Mémorial de Caen et a fait l’objet d’un ouvrage, Dessins assassins ou la corrosion antisémite (Fayard) et d’un documentaire intitulé « Le Collectionneur ».
De l’antijudaïsme païen et religieux à l’antisémitisme social et politique, la nouvelle exposition du Musée juif de Belgique présente « un regard aussi inédit que saisissant sur la représentation des Juifs, du Moyen Âge à nos jours, ainsi que sur les stéréotypes qui leurs sont attachés ».
Si des tableaux, gravures, statuettes en bois, photographies, archives, posters et cartes postales sont présentés, on trouve aussi des objets plus insolites. Ainsi, des panneaux de l’exposition mettent en avant des chopes à bière, des plaques émaillées, des cendriers ou encore des boîtes d’allumettes qui caricaturent de façon antisémite les Juifs.
« Tout en proposant des images de toutes origines, les concepteurs ont choisi de mettre un focus particulier sur les illustrations ‘belges’ : de la prétendue profanation des hosties de Bruxelles (1370) jusqu’aux vignettes textiles confectionnées par certains acteurs du Carnaval d’Alost, la Belgique n’est en effet pas en reste », écrit le musée.
Un module vidéographique est également dédié au collectionneur Arthur Langerman, et propose de découvrir son histoire personnelle, permettant un éclairage sur son parcours atypique et sur ses motivations, animées par le devoir de mémoire.
Le Musée juif de Belgique propose ainsi dans le cadre de l’exposition d’interroger l’utilisation de stéréotypes, hier et aujourd’hui. Des workshops « Let’s meet a Jew », en particulier l’activité « Mythes et Stéréotypes », sont proposés en lien avec cette exposition pédagogique.