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Certains Européens sont aveugles face au danger iranien, affirme Netanyahu

Le Premier ministre a estimé que la réponse donnée à l'Iran par l'Union européenne rappelait les efforts de conciliation des nations avec les nazis avant la Seconde guerre mondiale

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d'une conférence de presse conjointe avec la cheffe de la politique étrangère de l'UE, Federica Mogherini, à Jérusalem, le 7 novembre 2014. (Crédit :  Amit Shabi/POOL/FLASH90)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d'une conférence de presse conjointe avec la cheffe de la politique étrangère de l'UE, Federica Mogherini, à Jérusalem, le 7 novembre 2014. (Crédit : Amit Shabi/POOL/FLASH90)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a estimé que certains pays européens ne prendraient conscience de la menace iranienne que lorsque des missiles nucléaires s’abattraient sur leur sol après que l’Union européenne a déclaré, lundi, que les violations iraniennes récentes de l’accord sur le nucléaire n’étaient pas suffisamment significatives pour nécessiter la réimposition de sanctions.

Netanyahu a vivement recommandé à l’UE d’agir immédiatement contre l’Iran.

Il a évoqué, dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, le souvenir de la tentative manquée de la Grande-Bretagne d’apaiser l’Allemagne nazie à la veille de la Seconde guerre mondiale.

« La réponse apportée par l’Union européenne aux violations [de l’accord sur le nucléaire] faites par l’Iran me rappelle la conciliation européenne des années 1930 », a affirmé Netanyahu en hébreu. « Et même là, certains ont mis la tête dans le sable et n’ont pas vu le danger qui s’approchait. »

« Il y a apparemment des gens en Europe qui ne se réveilleront que quand des missiles nucléaires iraniens tomberont sur le sol européen, et il sera alors trop tard », a affirmé le Premier ministre dans une vidéo postée sur son compte Twitter.

Ces propos de Netanyahu ont été tenus alors que les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Union européenne se sont réunis lundi à Bruxelles, décidés à jouer leur va-tout pour sauver l’accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien.

L’Iran est ouvertement contrevenu aux limites définies dans le pacte sur le nucléaire définissant l’enrichissement de l’uranium.

Au début du mois, la République islamique a annoncé qu’elle avait dépassé son stock de 300 kilogrammes d’uranium enrichi à 3,67 % et qu’elle allait désormais produire de l’uranium enrichi à au moins 4,5 %.

Les experts sur le nucléaire s’inquiètent sur le fait que ces initiatives puissent réduire le délai d’un an dont Téhéran aurait besoin pour produire de l’uranium enrichi à 90 %, nécessaire pour l’arme nucléaire.

Les violations de l’accord sur le nucléaire iranien ne sont pas « considérées comme significatives », a fait savoir la cheffe de la politique Etrangère de l’UE Federica Mogherini lors d’une conférence de presse, alors que les ministres européens des Affaires étrangères se réunissaient pour faire le point sur les moyens de sauvegarder le pacte.

« Pour le moment, aucune des parties dans l’accord n’a signalé son intention d’invoquer cet article », a-t-elle ajouté, se référant au processus de réimposition des sanctions sur l’Iran prévu par les Nations unies et la communauté internationale.

L’accord est « mal en point, mais j’espère que sa dernière heure n’est pas venue », a assuré Mogherini, appelant l’Iran à « respecter ses engagements ».

Benny Gantz, leader du parti Kakhol lavan, qui a pris la tête de l’opposition en Israël, a également vivement demandé à l’UE de reconnaître et d’agir contre la menace que représenterait l’Iran pour le monde si le pays devait se doter d’une force nucléaire.

« Ce soir, il est important de rappeler à nos amis européens que l’Iran est une menace globale qui pèse sur la paix dans le monde » a écrit Gantz sur Twitter.

« Sur cette question, il n’y a pas de politique clivante. Israël ne peut pas autoriser l’Iran à se doter de capacités nucléaires – et vous non plus », a-t-il ajouté sur le réseau social.

L’Union européenne tente de manière désespérée d’empêcher la dissolution totale de l’accord, le considérant comme le meilleur moyen d’empêcher Téhéran d’acquérir l’arme nucléaire. Le sujet figurait en tête de l’ordre du jour lors de la réunion des ministres du bloc, à Bruxelles.

La responsable des Affaires étrangères de l’Union européenne Federica Mogherini devant les journalistes pendant une réunion au siège de l’UE à Bruxelles, le 15 juillet 2019. (Crédit : JOHN THYS/AFP)

Les 28 ministres des Affaires étrangères ont insisté sur le fait que le dépassement des limitations sur l’enrichissement de l’uranium par l’Iran – qui contreviennent à l’accord – ne condamnaient pas nécessairement le pacte dans son ensemble.

« Nous notons que techniquement, toutes les démarches qui ont été entreprises – et nous regrettons qu’elles l’aient été – sont réversibles. Et nous espérons donc et nous invitons l’Iran à revenir sur ce qui a été fait », a dit Mogherini.

« Les brèches dans l’accord ne sont pas suffisamment significatives pour considérer que l’Iran a définitivement abandonné le pacte », a renchéri le ministre espagnol des Affaires étrangères, qui pourrait remplacer Mogherini à son poste dès cet automne.

De son côté, son homologue britannique Jeremy Hunt a estimé que « l’accord n’est pas encore mort » et que l’UE veut donner à l’Iran « une possibilité de revenir sur ses mesures en contravention avec ses engagements ».

Mais l’Iran a exercé de nouvelles pressions sur les pays européens, lundi, en demandant des mesures concrètes permettant de réduire l’impact des sanctions américaines.

Téhéran a par ailleurs menacé de revenir à son programme sur le nucléaire tel qu’il était mené avant la signature de l’accord de 2015.

« Si les Européens et les Américains ne veulent pas faire leur devoir… nous reverrons alors nos engagements à la baisse et… reviendrons à la situation d’il y a quatre ans », aurait déclaré le porte-parole de l’Agence de l’énergie atomique Behrouz Kamalvandi, cité par l’agence d’Etat IRNA.

L’Union européenne n’a mis en place pour le moment que quelques mesures directes afin de réduire l’effet des sanctions économiques américaines contre Téhéran – qui ont paralysé l’économie – et le bloc doit faire aux menaces américaines de s’attaquer à toute entreprise européenne qui tenterait de faire du commerce avec la république islamique.

Notant qu’il reste à l’Iran « encore une bonne année » pour être en mesure de développer potentiellement une arme nucléaire, le secrétaire d’Etat britannique aux Affaires étrangères Jeremy Hunt a estimé qu’il y avait encore « une petite lueur d’espoir de maintenir l’accord en vie ».

Même si la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et l’Union européenne tendent la main à l’Iran, le puzzle diplomatique s’est encore compliqué lundi, lorsque le ministère français des Affaires étrangères a fait savoir qu’une chercheuse franco-iranienne, Fariba Adelkhah, avait été arrêtée à Téhéran.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, donne une conférence de presse avec son homologue marocain à Rabat le 8 juin 2019. (Crédit : FADEL SENNA / AFP)

« La France a effectué des démarches auprès des autorités iraniennes pour obtenir de leur part des informations sur la situation et les conditions de l’arrestation d’Adelkhah et demander un accès consulaire » à sa ressortissante, mais n’a reçu « aucune réponse satisfaisante » à ce jour, a fait savoir un communiqué transmis par le ministère.

Des sites iraniens d’opposition basés à l’étranger ont fait savoir que la femme avait disparu au mois de juin.

Et tandis que les nations de l’UE cherchent un apaisement des tensions dans la région du Golfe persique, elles ont également blâmé l’administration Trump pour son retrait de l’accord sur le nucléaire, l’année dernière, ainsi que la réimposition des sanctions, et pour les mesures prises pour empêcher tout commerce des pays de l’Union européenne avec l’Iran.

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a estimé que les récentes initiatives prises par Téhéran de dépasser les limitations imposées dans le cadre de l’accord étaient seulement « une mauvaise réaction suite à une mauvaise décision – celle des Etats-Unis de quitter le pacte convenu et de remettre en place les sanctions ».

La Chine, autre pays signataire de l’accord mondial, a déclaré que les pressions américaines étaient à l’origine des développements récents, appelant l’administration Trump à trouver des solutions pour sortir de ce bourbier diplomatique.

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Geng Shuang a expliqué qu’il était « préférable que celui qui est à l’origine du problème le règle lui-même ».

Face aux difficultés économiques, la république islamique a appelé les autres parties signataires de l’accord – l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, la Chine, la Russie et l’Union européenne – à trouver des incitations économiques susceptibles de l’aider à compenser les sanctions américaines.

Tandis que les Européens espèrent encore trouver une solution à l’amiable, les Etats-Unis les appellent au contraire à tourner le dos à l’Iran.

Photo d’illustration : Un ouvrier iranien dans la structure de conversion de l’uranium d’Isfahan, à 40 kilomètres au sud de Téhéran, au mois de janvier 2014. (Crédit : AP /Vahid Salemi)

Gordon Sondland, ambassadeur américain à Bruxelles, a expliqué à la BBC que « nos amis européens doivent se joindre aux Etats-Unis en condamnant sans équivoque les actions entreprises par l’Iran concernant ses activités nuisibles, non seulement dans le détroit d’Hormuz mais dans le monde entier ».

Toutefois, les ministres des Affaires étrangères de l’UE veulent avant tout amener l’Iran à respecter les termes de l’accord.

Lors de leur rencontre mensuelle, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont cherché à glaner les soutiens autour d’un système de « troc » qui avait été proposé par le bloc pour commercer avec l’Iran et contourner ainsi les sanctions américaines possibles. Dix nations ont déjà adhéré à cette idée, et Borrell a fait savoir que c’était le cas de l’Espagne.

Téhéran a annoncé dimanche que le pays était prêt à entrer dans des pourparlers avec les Etats-Unis si Washington levait les sanctions économiques. Selon le site Internet officiel du président Hassan Rouhani, ce dernier aurait déclaré qu’au « moment où vous arrêterez les sanctions et votre harcèlement, nous serons prêts à négocier ».

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